Vitraux contemporains pour Notre-Dame : la Commission nationale du patrimoine "prend acte" de la volonté de l'exécutif de poursuivre le projet

Le projet de la Française Claire Tabouret, associée à l'atelier verrier rémois Simon-Marq, avait été retenu en décembre dernier, face à une centaine d'artistes, après un concours.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
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L'artiste française Claire Tabouret devant son projet de vitraux pour Notre-Dame de Paris, le 18 décembre 2024. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
L'artiste française Claire Tabouret devant son projet de vitraux pour Notre-Dame de Paris, le 18 décembre 2024. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

[RECTIFICATIF. Dans la première version de cet article publiée vendredi 13 juin, nous écrivions : "La commission nationale du patrimoine et de l'architecture (CNPA), jusqu'à présent opposée au projet de vitraux contemporains pour la cathédrale Notre-Dame de Paris, a finalement donné son feu vert à ce projet, a appris l'AFP, vendredi 13 juin, auprès du ministère de la Culture." Le ministère de la Culture a clarifié la situation auprès de l'AFP. Voici la nouvelle version.]

La commission nationale du patrimoine et de l'architecture (CNPA), opposée au projet de vitraux contemporains pour la cathédrale Notre-Dame de Paris, a "pris acte" de la volonté de l'exécutif de poursuivre le projet mais ne l'a pas "validé", a clarifié le ministère de la Culture auprès de l'AFP samedi 15 juin. Dans son avis consulté par l'AFP samedi, qui reste consultatif, la CNPA "prend acte de la volonté de poursuivre le projet de remplacement de six vitraux conçus par Viollet-le-Duc".

Elle préconise par ailleurs que les vitraux de l'architecte, qui doivent être remplacés par des vitraux contemporains dans six chapelles, soient restaurés dès qu'ils seront déposés et exposés dans un lieu dédié, comme l'avait indiqué le ministère à l'AFP vendredi.

À l’issue d'une réunion jeudi, la CNPA, dont l'avis reste consultatif, a par ailleurs "émis à l'unanimité le vœu que les vitraux de l'architecte Viollet-le-Duc (qui doivent être remplacés par des vitraux contemporains dans six chapelles, NDLR), soient restaurés dès qu'ils seront déposés et exposés dans un lieu dédié", a ajouté le ministère. Dans un message posté sur X, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a assuré qu'elle y veillerait.

Souhaités par le président de la République Emmanuel Macron et l'archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich, voulant laisser une trace contemporaine dans l'édifice dévasté par un incendie en 2019 et entièrement restauré, ces nouveaux vitraux doivent remplacer, fin 2026, six des sept baies du bas-côté sud (côté Seine) de l'architecte du XIXe siècle, Eugène Viollet-le-Duc.

À l’issue d'un concours auquel avaient candidaté 110 duos d'artistes associés à des maîtres verriers, c'est le projet de la Française Claire Tabouret, associée à l'atelier verrier rémois Simon-Marq, qui a été retenu. Coloré et "symbole d'unité", selon l'artiste, ce projet respecte un cahier des charges précis : "un programme figuratif relatif à la Pentecôte" en "adéquation" avec le vitrail représentant l'arbre de Jessé (1864), qui restera en place. Ce thème, fréquent dans l'art chrétien, représente une schématisation de la généalogie du Christ.

Des défenseurs du patrimoine s'y opposent

À compter de la passation du marché par l'établissement public chargé de rebâtir Notre-Dame, six mois d'étude sont prévus et environ un an et demi de réalisation, selon l'Elysée et le diocèse. Pour un budget de 4 millions d'euros alloués par le ministère de la Culture. Nombre de défenseurs du patrimoine, à l'origine d'une pétition, s'opposent au projet, faisant valoir notamment que les anciens vitraux n'ont pas été endommagés par l'incendie. Ils s'appuient sur la charte internationale de Venise, interdisant en principe le remplacement d'œuvres existantes par de nouvelles, mais qui n'est pas contraignante.

Concernant un futur "musée de l'œuvre de Notre-Dame" dans les locaux voisins de l'Hôtel-Dieu, sur l'île de la Cité, annoncé par Emmanuel Macron fin 2023, la ministre a indiqué avoir fait des "propositions innovantes en ce sens au président de la République, afin que le projet soit largement autofinancé et aboutisse à un projet totalement rénové de l'Hôtel-Dieu", dans un entretien au Figaro paru mercredi.

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