Journées du Patrimoine 2025 : les tours de Notre-Dame rouvrent au public après cinq ans de restauration

Dès samedi, les visiteurs pourront à nouveau grimper au sommet des tours de Notre-Dame de Paris, entièrement restaurées depuis l'incendie qui avait ravagé la cathédrale en avril 2019. En avant-première, le président Emmanuel Macron se rendra sur le toit du monument vendredi matin, à l'occasion des Journées européennes du patrimoine.

Pourquoi monter dans les tours ?

Il faut avoir du souffle : 424 marches à gravir, mais l'effort en vaut la peine. Depuis les terrasses, perchées à 69 mètres de hauteur, la vue panoramique sur la capitale est l'une des plus spectaculaires de Paris.

Suspendu depuis l'incendie du 15 avril 2019, le parcours de visite a été totalement réorganisé pour offrir, selon Marie Lavandier, présidente du Centre des monuments nationaux (CMN), "une expérience inspirante".

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La visite dure environ 45 minutes. Elle commence par l'ascension de la tour sud via un nouvel escalier monumental en chêne massif, en double révolution, permettant d'accéder au beffroi, auparavant fermé au public. Les visiteurs peuvent ensuite admirer les terrasses, puis les deux grandes cloches, dont la célèbre Emmanuel, qui pèse plus de 13 tonnes et ne résonne que lors des grandes occasions. Le parcours mène ensuite à la Cour des citernes – entre les deux tours – d'où l'on peut observer la charpente, surnommée "la forêt", reconstruite après sa destruction par le feu. La descente s'effectue par la tour nord.

Faut-il réserver ?

Contrairement à la cathédrale, accessible librement, la visite des tours est soumise à une jauge stricte : seulement 400 000 visiteurs par an, contre environ 30 000 visiteurs par jour pour la nef. Il faut donc réserver en ligne via le site officiel tours-notre-dame-de-paris.fr. L'accès est limité à 19 personnes par créneau, et une bonne condition physique est recommandée.

La demande est forte : selon le CMN, les billets pour les Journées du patrimoine se sont écoulés en seulement 24 minutes. Le tarif est de 16 euros pour la visite des tours, tandis que l'accès à la cathédrale reste gratuit.

Quels travaux ont été réalisés ?

Les efforts ont d'abord porté sur la tour nord, dont le beffroi avait été partiellement touché par les flammes. "Les pompiers ont été héroïques", rappelle Philippe Jost, président de l'établissement public chargé de la restauration. Les poutres calcinées ont dû être remplacées, et les huit cloches démontées pour être inspectées en fonderie. Une prouesse technique a même été nécessaire : soulever les 150 tonnes du beffroi à l'aide de vérins.

La tour sud, bien que préservée par l'incendie, a aussi été restaurée. Certaines poutres étaient vermoulues et la couverture en plomb a été remplacée. De nouveaux équipements de sécurité, notamment anti-incendie, ont également été installés pour sécuriser le parcours des visiteurs.

Ces travaux s'inscrivent dans la deuxième phase du chantier de restauration, estimée à 552 millions d'euros selon la Cour des comptes.

Et maintenant ?

La principale étape a été franchie avec la réouverture de la cathédrale le 8 décembre 2024, suivie de celle des tours. "Notre ambition est désormais d'achever la restauration complète", souligne Philippe Jost. La prochaine étape concerne le chevet, situé à l'extrémité est de l'édifice, au-delà du chœur.