Tapisserie de Bayeux : le chef-d'œuvre du Moyen Âge mis en lieu sûr avant son départ pour le Royaume-Uni

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Article rédigé par France 2 - A. Le Quéré, L. Hakim, J. Jonas, M. Hauville, E. Piquereau, N. Jauson. Édité par l'agence 6Medias
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Les manœuvres pour déplacer la tapisserie de Bayeux au Royaume-Uni ont débuté. La pièce historique a été transportée dans un lieu tenu secret pendant le week-end. Le prêt à la Grande-Bretagne pour une exposition au British Museum de Londres, de ce chef-d'œuvre du Moyen-Âge fait polémique.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Une opération extrêmement délicate à la coordination millimétrée. Comme un orchestre dirigé à la baguette, une centaine de personnes étaient mobilisées ce week-end des samedi 20 et dimanche 21 septembre pour extraire la tapisserie de Bayeux de sa vitrine. Centimètre par centimètre, elle était pliée avant d'être mise en caisse. Cela fait 40 ans que la broderie n'avait pas quitté ce musée. Des images exceptionnelles.

Notre caméra était la seule autorisée à filmer cette manipulation complexe. Sept heures de travail ont été nécessaires au total, dans la plus grande discrétion. Car la tapisserie de Bayeux, c'est une œuvre millénaire qui raconte l'épopée de Guillaume le Conquérant. Elle va être prêtée au British Museum, à Londres, pendant la fermeture pour travaux du musée de Bayeux. Un départ vécu avec émotion par les derniers visiteurs. "Ah, les Anglais ! C'est un peu leur histoire aussi, quand même", admet l'un d'eux. "J'ai le cœur serré qu'elle parte", confie une visiteuse.

Une dégradation inévitable ?

Mais ce prêt décidé par Emmanuel Macron fait polémique. Car la tapisserie de 70 mètres de long est extrêmement fragile : 24 000 taches, 9 600 trous et 30 déchirures ont été recensés en 2020 par une équipe d'experts indépendants sous la direction de cette spécialiste. "Malheureusement, tout transport inclut des vibrations. Fatalement, même en prenant de grandes précautions, un transport aussi long va forcément dégrader l'œuvre", affirme Aude Radosevic-Mansouri, conservatrice et restauratrice de textiles.

Une étude complémentaire est en cours pour mieux évaluer les risques. La tapisserie devrait gagner la Grande-Bretagne en juin 2026 avant d'être exposée au mois de septembre au British Museum. En attendant, elle est conservée en France dans un lieu tenu secret.

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