"Gilets jaunes" : le mouvement a "changé de nature" avec une volonté affirmée "de démocratie directe horizontale", estime un historien
Alors qu'une nouvelle journée de manifestations a eu lieu ce samedi à Paris et dans plusieurs grandes villes, Sylvain Boulouque, spécialiste des mouvements sociaux, affirme que "le refus des intermédiaires" est plus fort qu'au début de la contestation.
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2020/09/12/phpSIHNjR.jpg)
"On a un rebond du mouvement des "gilets jaunes", qui est même un rebond de la contestation sociale actuellement", affirme samedi 12 septembre sur franceinfo Sylvain Boulouque, historien des mouvements sociaux, alors que plusieurs milliers de "gilets jaunes" ont à nouveau manifesté ce samedi dans plusieurs grandes villes de France.
Une hostilité envers certains "gilets jaunes"
"Pendant les dernières semaines et les derniers mois, il y avait quelques centaines de manifestants et là, aujourd'hui, on a plusieurs milliers de manifestants, note Sylvain Boulouque. On retrouve la configuration à une échelle plus réduite de ce qui pouvait se passer en 2018 avec des "gilets jaunes" venant d'horizons politiques très différents mais qui aujourd'hui, sont sur des manifestations relativement différentes. Cette évolution des moyens d'action est due selon l'historien à une forme de tri opéré par les manifestants eux-mêmes et par "la mémoire de ce mouvement qui fait que certaines personnes sont hostiles à la présence d'autres "gilets jaunes"".
Selon Sylvain Boulouque, on retrouve dans cette reprise des manifestations "la volonté de démocratie directe horizontale, qui n'était pas forcément présente tout au début du mouvement des "gilets jaunes"". "On avait plutôt un refus de la pression fiscale", estime l'historien des mouvements sociaux.
Cette recherche de démocratie horizontale et ce refus des intermédiaires est beaucoup plus fort aujourd'hui dans l'expression du mouvement qu'il ne pouvait l'être il y a quelques années.
Sylvain Boulouque, historienà franceinfo
Sylvain Boulouque pointe notamment "des bases locales qui existent réellement autour de quelques lieux", ainsi que "plusieurs villes et ronds-points en France où ils ont structuré le mouvement de manière complètement différente de ce qu'il pouvait être en novembre 2018".
Pas forcément de débouché politique
En vue de l'élection présidentielle de 2022, "il peut y avoir un durcissement" du mouvement, affirme l'historien. Mais il ne pense pas que les "gilets jaunes" prendront part à la campagne : "Ce sont des personnes qui ne vont pas voter et qui ne se reconnaissent plus dans le système électoral tel qu'il existe. Donc ce n'est pas du tout sûr que ce mouvement trouve un débouché politique comme ça aurait pu être le cas début 2019."
Sylvain Boulouque est persuadé que le mouvement "a changé de nature". "On est uniquement dans l'expression d'un mouvement social et d'un mécontentement politique, mais qui ne prendra pas forcément une forme politique au sens contemporain du terme."
À regarder
-
Allocations familiales : vers un coup de rabot ?
-
Un braquage a eu lieu au Louvre dimanche matin à l'ouverture
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter