Anne Frank : une visite immersive avec l'intelligence artificielle retrace sa vie à Amsterdam
Avec la visite virtuelle, il suffit de s'armer d'un téléphone portable et d'écouteurs pour avoir accès à un parcours de 7 kilomètres en douze étapes à travers Amsterdam.
Reconstituer, sur l'écran d'un smartphone, les rues d'Amsterdam en 1941, à l'époque où Anne Frank y subissait les lois antisémites : c'est le pari d'un nouveau dispositif mêlant technologie et intelligence artificielle, proposé aux touristes désireux de mieux comprendre son parcours.
Chaque jour, la jeune Anne Frank et sa sœur Margot devaient marcher 2,5 kilomètres pour se rendre à l'école, les lois anti-juives leur interdisant les transports en commun et la bicyclette. C'est ce genre de détails que présente cette reconstitution interactive de la vie des Juifs d'Amsterdam avant et pendant l'occupation nazie.
"Nous avons créé ce produit pour rapprocher Anne Frank d'un plus grand nombre de personnes", explique à l'AFP Moti Erdeapel, directeur de CityFans, l'entreprise mêlant tourisme et technologie derrière le projet.
Un musée saturé
"La Maison d'Anne Frank, le musée, est très petite, et sa capacité d'accueil est limitée. Beaucoup de gens viennent ici et sont déçus parce qu'ils n'ont pas pu découvrir Anne Frank," déplore-t-il.
Chaque année, plus d'un million de touristes visitent l'étroite maison et l'annexe où la jeune fille allemande et sa famille se sont cachées des nazis pendant deux ans, de juillet 1942 jusqu'à leur arrestation début août 1944. La famille s'était installée aux Pays-Bas en 1933 pour fuir les persécutions en Allemagne.
Pour découvrir ce lieu où Anne Frank écrivit son célèbre journal, les visiteurs doivent réserver un mois et demi à l'avance.
Avec la visite virtuelle, il suffit de s'armer d'un téléphone portable et d'écouteurs. Un code unique donne accès à un parcours de 7 kilomètres en douze étapes à travers Amsterdam. Un récit audio accompagne le visiteur, ainsi que des animations générées par l'IA à partir de données provenant des archives de l'Institut Anne Frank, de la ville d'Amsterdam et du musée de l'Holocauste.
"Nous avons essayé de sortir de l'oubli des histoires que la plupart des gens ne connaissent peut-être pas, mais qui sont incroyables : des gens qui ont vraiment risqué leur vie pour sauver des enfants des nazis", continue M. Erdeapel, 45 ans.
Une narration humaine, l'IA en complément
Une étape notable de la visite est la maison de Miep Gies, néerlandaise catholique qui a aidé les Frank à se cacher. Les traits de son visage s'animent à partir de photos d'archives.
Dans le quartier branché de De Pijp, la visite révèle qu'à la place d'un coffee-shop se trouvait pendant la guerre le populaire marchand de glaces Koco, tenu par des réfugiés juifs-allemands. Ceux-ci furent à l'origine d'un mouvement de résistance qui a déclenché la seule manifestation contre le sort réservé aux Juifs à Amsterdam, réprimée dans le sang.
"Cette histoire me tient à cœur parce qu'elle est importante non seulement pour Amsterdam, mais aussi pour moi personnellement", poursuit M. Erdeapel, d'ascendance juive-polonaise et hongroise, qui dit avoir "grandi avec ces histoires sur l'Holocauste et sur les personnes qui n'ont pas survécu".
Bien qu'il souligne l'importance des musées et du Journal, M. Erdeapel voit dans cette visite guidée une opportunité de raconter l'histoire d'Anne Frank à une nouvelle génération habituée à la technologie. Avec de "bonnes recherches", et une attention portée à l'"aspect humain" de la narration, "l'IA ne fera qu'embellir les choses et les rendre plus passionnantes et immersives pour tout le monde", conclut-il.
Environ 107 000 Juifs néerlandais et réfugiés ont été déportés pendant la Seconde Guerre mondiale. Parmi eux, 102 000, dont Anne Frank, sont morts dans les camps de concentration et d'extermination, soit environ 75% de la population juive d'avant-guerre aux Pays-Bas.
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