Croatie : sur l'archipel de Zadar, la vie rêvée du gardien de phare de Veli Rat

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Article rédigé par France 2 - R. Schapira, M. Huguet, G. Vale, V. Parent. ÉdR. Schapira, M. Huguet, G. Vale, V. Parent. Édité par l'agence 6Mediasité par l'agence 6Medias
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Direction ce vendredi 15 août sur l'archipel de Zadar, en Croatie. Le phare de Veli Rat est l'un des derniers au monde encore habité. Le même gardien veille sur lui contre vents et marées depuis 24 ans.

Du haut de ses 42 mètres, le phare de Veli Rat veille sur l'archipel de Zadar (Croatie), ses milliers d'hectares de forêts de pin et ses eaux turquoise. Situé au bout de l'île de Dugi Otok, il est considéré comme le plus haut de l'Adriatique encore en fonction. Il est l'un des derniers à être habité, par Zvonimir Skvorcevic. Le gardien du phare commence toutes ses journées par un point météo avec le port. Les appels permettent également de vérifier s'il est en bonne santé, et bien à son poste. "Si tu ne réponds pas, ils envoient immédiatement un bateau ou un speedboat pour venir voir ce qu'il se passe", explique-t-il. 

Depuis 24 ans, Zvonimir Skvorcevic monte tous les jours les 183 marches de son phare. "Je voulais vivre et travailler dans la nature. Quand j'ai vu cette annonce de gardien de phare, j'ai su que c'était pour moi. Quand il fait beau, je regarde le soleil et quand le temps est mauvais, je fais autre chose. J'aime toutes ces choses, et je n'ai pas l'intention de prendre ma retraite tout de suite", confie-t-il. 

Une vie de famille épanouie 

Lorsqu'il a commencé sa carrière, il devait monter deux fois par jour pour faire le plein, car la lampe était alimentée au kérosène. Si le phare est aujourd'hui automatisé, il doit encore vérifier que tout fonctionne correctement. "C'est très important. Les marins qui naviguent le notent sur leur carte. Par exemple, le phare de Veli Rat a un flash, une séquence caractéristique de 20 secondes. Il n'y a pas deux phares identiques. Ils sont tous différents", détaille le gardien. 

Seul dans son travail, Zvonimir vit avec sa femme et leurs deux enfants. Elle a découvert son existence il y a 14 ans dans un reportage à la télévision. À l'époque, il vivait seul ici avec sa fille née d'un premier mariage et elle à Rome (Italie). "Elle m'a envoyé un message. On s'est vus à Zadar, on s'est promenés le long de la rive et on a fait connaissance", raconte-t-il. "Après notre rencontre, il m'a envoyé une chanson qui s'appelait Mon premier et mon dernier amour, et j'ai craqué", poursuit sa femme. 

Des amis et des travaux en équipe

Leurs enfants sont scolarisés au village, à une dizaine de kilomètres. "Quand ils arriveront au lycée, ils décideront eux-mêmes s'ils préfèrent vivre en ville ou sur l'île. Mais selon moi, grandir sur une île, c'est une chance. Et c'est pareil pour l'école. Elle est presque seulement pour eux", assure Zvonimir. Lorsqu'il dépose ses enfants, il en profite pour socialiser devant la supérette, où il retrouve ses amis avec lesquels il forme une communauté soudée. "Il y a toujours quelque chose à faire, un coup de main à donner. (…) L'année dernière, nous avons rangé le cimetière, tondu et nettoyé le village. Après, nous rôtissons la viande ensemble et buvons le vin que l'on fait avec nos raisins", raconte une habitante. 

Une demi-heure après le coucher du soleil, le phare se rallume pour envoyer sa séquence lumineuse unique et guider les marins du monde entier, comme il le fait depuis plus d'un siècle… Et pour de longues années encore.

Regardez l'intégralité du reportage dans la vidéo ci-dessus

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