Bangladesh : l'ancien palais de la dirigeante Hasina transformé en musée dédié à la colère du peuple qui l'a chassée du pouvoir
Le palais avait été envahi le 5 août 2024, quelques heures après la fuite de la dirigeante en hélicoptère en Inde, au terme de plusieurs semaines de violentes émeutes.
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Un an après que des centaines de manifestants ont pris d'assaut le palais de l'ex-Première ministre du Bangladesh Sheikh Hasina, le 5 août 2024, la luxueuse résidence s'apprête à devenir un musée dédié à la révolte qui a conduit à sa chute.
Le palais avait été envahi quelques heures après la fuite de la dirigeante en hélicoptère en Inde, au terme de plusieurs semaines de violentes émeutes. Le règne de Sheikh Hasina (2009-2024) a été marqué par de nombreuses violations des droits humains, notamment des détentions arbitraires et des exécutions extrajudiciaires d'opposants politiques.
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Selon l'ONU, au moins 1 400 personnes ont été tuées au cours de l'été 2024 lors des violents affrontements entre les forces de sécurité et les manifestants. Exilée en Inde, Sheikh Hasina est jugée par contumace par un tribunal du Bangladesh pour avoir ordonné la répression meurtrière des manifestations étudiantes.
Le 5 août 2024, des milliers de manifestants entraient dans le palais, s'emparant de chaises, renversant des meubles ou brisant des portes vitrées. D'autres nageaient dans le bassin où l'ex-Première ministre se baignait. Le sol du bâtiment, en grande partie décrépi, est désormais jonché de gravats et de morceaux de verre. Des dizaines de graffitis couvrent ce qu'il reste des murs.
"Mauvaise gouvernance"
Pour le chef du gouvernement provisoire du Bangladesh, le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, 85 ans, sa conversion en musée doit permettre de "sauvegarder les souvenirs de sa mauvaise gouvernance et la colère du peuple quand il l'a renversée". Cette résidence avait été construite par le père de Sheikh Hasina, Sheikh Mujibur Rahman, qui a dirigé le pays de 1971 à 1975. Sa fille en avait fait sa résidence officielle pendant ses quinze ans de règne.
Tanzim Wahab, le conservateur de ce musée en devenir, a expliqué que les expositions comprendront des artefacts des manifestants tués. Leurs parcours de vie seront racontés à travers des films et des photos. Le nom des victimes des forces de sécurité sous son règne sera gravé sur des plaques.
"Le véritable objectif du musée est rétrospectif, il reviendra sur les longues années de mauvaise gouvernance et d'oppression", a souligné Tanzim Wahab dans un entretien à l'AFP.
"Discuter des idées démocratiques"
Les visiteurs pourront notamment y trouver des animations et des installations interactives, ainsi que des documents décrivant les minuscules cellules où les opposants étaient détenus. "Nous voulons que les jeunes... y voient une plateforme pour discuter des idées démocratiques, de nouvelles réflexions et de la façon de construire un nouveau Bangladesh", souligne le conservateur du futur musée.
Son objectif fait écho à la volonté affichée depuis un an par Muhammad Yunus de renforcer la démocratie et d'organiser des élections générales en avril 2026.
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Mais l'ampleur de la tâche demeure immense, a averti Human Rights Watch à la veille du premier anniversaire de la révolution. "Le gouvernement intérimaire semble bloqué, jonglant avec un secteur de sécurité non réformé, des extrémistes religieux parfois violents, et des partis politiques qui semblent plus focalisés sur (la manière) de se venger des partisans de Mme Hasina que sur la protection des droits des Bangladais", a estimé l'association.
Si le palais reste en grande partie préservé, les manifestants ont démoli de nombreux symboles de son règne. Les statues du père de Sheikh Hasina ont été renversées et les portraits des deux ex-dirigeants déchirés et brûlés. La maison-musée de Sheikh Mujibur Rahman, le premier président du Bangladesh, a, quant à elle, été rasée par une pelleteuse.
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