"Tout changement amènerait des risques" : les archéologues de l'Inrap en grève jeudi pour défendre les fouilles préventives

Un amendement introduit dans la loi de simplification actuellement à l'Assemblée nationale remet en cause le système des fouilles préventives. Le président de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) alerte sur les dangers d'une telle mesure.

Article rédigé par Olivier Emond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des archéologues de l'Inrap ont exhumé une villa gallo-romaine à la sortie d'Auxerre (Yonne), sur le site de Sainte-Nitasse. Photo prise le 3 juin 2025. (MARC CHARASSON / MAXPPP)
Des archéologues de l'Inrap ont exhumé une villa gallo-romaine à la sortie d'Auxerre (Yonne), sur le site de Sainte-Nitasse. Photo prise le 3 juin 2025. (MARC CHARASSON / MAXPPP)

Les personnels de l'Inrap, l'Institut national de recherches archéologiques préventives, sont en grève jeudi 12 juin. Une manifestation est prévue à Paris pour, notamment, dénoncer un amendement introduit dans la loi de simplification en cours d'examen à l'Assemblée nationale, qui remet en cause le fonctionnement actuel des chantiers de fouilles en France.

L'archéologie préventive fonctionne depuis près de 25 ans en France sur un principe simple : quand un aménageur lance un projet de construction d'une route ou d'un bâtiment, le dossier est regardé par les services du ministère de la Culture, qui peuvent prescrire des études pour évaluer un éventuel intérêt patrimonial du site. Si c'est le cas, des fouilles peuvent être prescrites. Cela concerne moins de 2% de l'ensemble des dossiers, soit environ 450 chantiers menés chaque année. Une fois les archéologues passés, les lieux sont rendus à l'aménageur, selon un calendrier défini, sauf découverte exceptionnelle.

Le projet s'ajoute à un contexte budgétaire tendu

L'amendement dans la loi de simplification vient remettre en cause ce système bien rodé, en excluant notamment les grands projets dits d'intérêt national majeur du dispositif. Non sans risques, selon Dominique Garcia, le président de l'Inrap. "Tout changement amènerait des risques. Aujourd'hui, les archéologues démontent les sites archéologiques, fouillent des nécropoles, libèrent du terrain, rappelle-t-il. Demain, ne pas passer par cette étape, c'est forcément aboutir à des scandales si étaient découverts au dernier moment des vestiges archéologiques lors d'aménagements. Les aménageurs, publics ou privés, n'ont pas besoin de ça."

Le projet, qui n'est pas soutenu par le gouvernement, passe d'autant plus mal qu'il vient s'ajouter à un contexte budgétaire tendu pour les services de l'archéologie préventive. 

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