Concerts : "La culture devient un produit de luxe, c’est indécent", s’indigne le directeur des Vieilles Charrues face à la flambée des prix des billets
Jérôme Tréhorel met en garde contre la surenchère. "Il y a beaucoup plus de tournées, beaucoup plus de salles, beaucoup plus de festivals. Sauf qu’il n’y a pas plus de public."
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"Voir que la culture et les concerts sont en train de devenir un produit de luxe, c’est indécent", déplore mardi 24 juin sur France Inter Jérôme Tréhorel, directeur général du festival des Vieilles Charrues, alors que les prix des places pour les grands concerts atteignent des sommets, comme lors de la venue de Beyoncé à Paris.
Alors que le secteur culturel traverse une crise inédite, avec la hausse des coûts et la saturation de l’offre, Jérôme Tréhorel pointe la tendance à l'augmentation des prix des billets : "Ça fait un moment que ça a commencé. Malheureusement, ça continue et ce sont des prix indécents. On se bat justement aux Vieilles Charrues pour que la culture en territoire reste accessible au plus grand nombre, que ce soit pour découvrir des nouveaux talents, mais aussi voir des têtes d’affiche". Le festival breton maintient ses tarifs autour de 50 à 60 euros, "pour que ce soit raisonnable et accessible entre amis ou en famille".
Des cachets de plus en plus élevés, "même chez les artistes émergents"
Le directeur général du festival rappelle l’exemple des Red Hot Chili Peppers, accueillis il y a trois ans : "On a payé le même cachet que ce qui était demandé en stade quatre jours avant. On a pratiqué des prix entre 59 et 65 euros, donc exceptionnellement un peu plus cher. En face, il y avait des billets au prix moyen à 150-200 euros. On a réussi à ne pas perdre d’argent sur cette journée avec une jauge de 70 000 personnes".
Mais la situation s’est aggravée. Les cachets des artistes sont de plus en plus élevés. "Pour certains artistes, les prix demandés peuvent être cohérents au regard de la billetterie" espérée, reconnaît-il, mais "maintenant, on observe que même des artistes émergents ou des artistes 'deuxième tête d’affiche' demandent beaucoup plus d’argent". Selon lui, "c’est spéculatif".
"Aujourd’hui, on paye plus cher de transport de la scène que la scène elle-même"
Jérôme Tréhorel met en garde contre la surenchère : "C’est à nous, festival, de faire attention à ne pas casser sa tirelire sur des artistes qui tournent beaucoup. Il y a beaucoup plus de tournées, beaucoup plus de salles, beaucoup plus de festivals. Sauf qu’il n’y a pas plus de public. Les billets sont plus chers et les gens sont frappés par l’inflation". En 2010, "on avait un budget artistique qui était autour d’1,7 million d’euros. Aujourd’hui, on est autour de 5 à 5,5 millions pour le même nombre d’artistes".
L’inflation touche aussi l’organisation des événements culturels. Depuis la crise sanitaire, "on a subi une inflation sur toute la partie production, location de scène, structure, avec des coûts pharaoniques pour les transports. Aujourd’hui, on paye plus cher de transport de la scène que la scène elle-même montée-démontée", conclut-il.
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