Vidéos Disparition de D'Angelo : six chansons impérissables de l'icône de la néo-soul

De "Brown Sugar" en 1995 à "Sugah Daddy" sorti en 2014, six titres qui montrent à l'œuvre le génie de D'Angelo, celui d'une voix vibrante et chaude, mais aussi d'un son à nul autre pareil, que l'on regrette déjà.

Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
Le chanteur et multi-instrumentiste américain D'Angelo, sur scène à Las Vegas (États-Unis) avec son groupe The Vanguard, le 21 août 2015. (IMAGO / ERIK KABIK PHOTOGRAPHY / MEDIAPUNCH / MAXPPP)
Le chanteur et multi-instrumentiste américain D'Angelo, sur scène à Las Vegas (États-Unis) avec son groupe The Vanguard, le 21 août 2015. (IMAGO / ERIK KABIK PHOTOGRAPHY / MEDIAPUNCH / MAXPPP)

Le chanteur, compositeur, producteur, arrangeur et multi-instrumentiste américain D'Angelo vient de disparaître mardi 14 octobre à l'âge de 51 ans, après un long combat contre un cancer du pancréas. Héritier d'une sainte trinité, celle de Prince, Sly Stone et Curtis Mayfield, D'Angelo n'a sorti que trois albums studio en trente ans, Brown Sugar (1995), Voodoo (2000), considéré unanimement comme son chef-d'œuvre, et Black Messiah (2014), mais son style a marqué durablement de son empreinte le R&B moderne. Considéré comme le pionnier de la néo-soul, ce musicien secret et perfectionniste préférait dire qu'il faisait de la musique noire, tout simplement. Voici six titres et un concert en bonus, qui témoignent de son génie.

1"Brown Sugar" (1995)

Écoutez ce son ! Suave et organique, avec ses chœurs en falsetto, ses claviers chauds et son climat de fin de soirée, ce premier single du premier album de D'Angelo du même nom est une entrée en matière irrésistible à bord de son style mariant avec une fluidité absolue grooves soul et funk, jazz et hip-hop. Cette chanson produite par Ali Shaheed Muhammad de A Tribe Called Quest, révolutionnaire pour son époque, deviendra le premier coup d'éclat du mouvement néo-soul.

2 "Untitled (How Does it Feel?)" (2000)

Extrait de son second album, le chef-d'œuvre Voodoo, récompensé du Grammy du meilleur album de R&B en 2001, ce titre co-écrit avec Raphael Saadiq est un hommage revendiqué à Prince. Cette chanson torride, dans laquelle il évoque le désir charnel et l'extase, est devenue emblématique de D'Angelo. Connue pour sa lente montée de tension et sa voix érotique, elle l'est aussi et surtout pour son clip. Sur un fond noir dépouillé, cadré serré, D'Angelo chante torse nu jusqu'à l'aine, et sa beauté sensuelle irradie. Ce clip va en faire un sex-symbol malgré lui (c'était un timide maladif) dont il ne se défera plus, contribuant selon lui à sa retraite de la scène durant plusieurs années à l'issue de sa tournée.

3"Cruisin" (1995)

Un exemple de la façon dont ce puriste passionné de soul des années 1960 et 1970 revisite le passé avec brio, rendant hommage à ses héros. Dès son premier album, il reprend ce hit de Smokey Robinson sorti en 1979. Il en garde l'esprit, ralentit légèrement le tempo, ajoute de la douceur et de la réverbération sur sa voix, et au final le modernise et se le réapproprie tout en sensualité.

4"Left & Right" (1999)

Cette chanson extraite de son second album, Voodoo, avec les rappeurs Method Man et Redman, illustre la facette la plus hip-hop de D'Angelo. Co-écrite avec Q-Tip de A Tribe Called Quest et produite par D'Angelo, elle reflète parfaitement le travail du collectif Soulquarians (qui réunissait musiciens, rappeurs et producteurs), dont D'Angelo était la figure de proue avec le batteur des Roots Questlove et le producteur culte disparu prématurément J Dilla.

5"Spanish Joint" (2000)

D'Angelo avait le don de fusionner les genres et de les faire siens de façon toute personnelle, avec élégance. C'est le cas avec cette chanson, extraite de l'album Voodoo, mêlant soul et latin jazz, dotée de la trompette lumineuse de Roy Hargrove, d'un groove joyeux et d'une rythmique particulièrement complexe. La vidéo en montre une version échevelée sur scène, au North Sea Jazz Festival de Rotterdam, en 2015.

6"Sugah Daddy" (2014)

Après quatorze longues années d'absence, durant laquelle il avait succombé à la drogue et à l'alcool, D'Angelo effectue un retour triomphal en 2014 avec l'album Black Messiah pour lequel il est entouré de son nouveau groupe, The Vanguard, qu'il présente comme "plus rock" – il s'est mis résolument de son côté à la guitare, en complément des claviers. Sur ce premier single parti en éclaireur, D'Angelo propose un funk brut et joyeux à la Sly Stone en forme de retour aux sources et apparaît plus que jamais comme une parfaite incarnation d'Eros. La vidéo est une captation Live en 2012 au North Sea Jazz Festival de Rotterdam.

En bonus

Voici un concert au festival américain Bonnaroo (Tennessee) enregistré en 2015. La setlist d'une dizaine de titres est représentative de sa carrière : Ain't That Easy, Betray My Heart, Spanish Joint, Really Love, The Charade, Brown Sugar, Sugah Daddy Jam, Back to the Future (Part I), Left & Right et Chicken Grease. À déguster sans modération.

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