John Cale, du Velvet Underground, revisite ses classiques à la Philharmonie de Paris
John Cale, qui cofonda avec Lou Reed le légendaire groupe de rock américain Velvet Underground, se produit de lundi à mercredi à la Philharmonie de Paris.
"Le chemin m'a toujours plus intéressé que la destination", affirme John Cale, né au Pays de Galles le 9 mars 1942, cofondateur en 1964 du Velvet Underground avec son "frère ennemi" Lou Reed et éternel avant-gardiste du rock, qui revisite son œuvre de lundi à mercredi à la Philharmonie de Paris, où il s'est déjà produit par le passé.
C'est dans un studio de répétition caché dans le labyrinthe d'un immeuble de Los Angeles, que l'artiste gallois à la carrure impressionnante a reçu l'AFP, entouré de ses instruments, piano, guitare et violon avec lesquels il a appris la musique quand il était enfant.
Féru d'Erik Satie, passionné par le dadaïsme, Cale parfait sa formation classique auprès du compositeur Aaron Copland à New York, "où une révolution culturelle bat son plein" en 1963. "Tout le monde faisait de la musique, des films, partout dans les rues, les maisons. Je me retrouvais dans le cœur du réacteur artistique."
Avec Lou Reed, de la complicité à la rivalité
Rapidement, il rencontre un électron nommé Lou Reed, son aîné de sept jours, et le courant passe immédiatement. "C'était à une fête organisée par une boîte de production de musique classique qui se lançait dans le rock. Lou leur faisait des chansons à la Beach Boys. Il venait d'écrire Venus in Furs et Heroine et me disait : jamais on me laissera enregistrer ça. Ça m'a rendu dingue", raconte John Cale, qui lui propose qu'ils le fassent eux-mêmes.
Leurs premiers concerts font tellement de bruit, que le public n'entend... que du bruit. "En fait, on travaillait énormément ça. Il y avait plein de nuances, de combinaisons intéressantes à explorer. Cette musique ne nous mènerait sûrement nulle part, mais on a sauté à pieds joints dedans."
Andy Warhol entre en jeu
Le parrain du pop-art Andy Warhol les repère et les produit au sein de la Factory. Il contribue à sa façon à la conception du premier album, The Velvet Underground and Nico, en créant la fameuse pochette à la banane. Il impose aussi la présence de la mannequin Nico dont on entend la voix grave sur Femme Fatale, I'll Be Your Mirror et All Tomorrow's Parties. "Andy n'aimait pas notre look. Avec elle, le groupe deviendrait beau. On ne s'en rendait pas compte, mais lui savait très bien ce qu'il faisait", sourit Cale.
"Pourtant on ne voulait surtout pas plaire. Notre musique était déstabilisante. Mais j'étais conscient qu'on créait un son nouveau, unique dans le rock", assure celui qui quittera toutefois le groupe après White Light/White Heat en 1968.
En 1970, John Cale se lance en solo avec Vintage violence, un album pop. Sûrement trop à ses yeux... "Tu veux gagner ta vie et on te dit quoi faire pour ça. La maison de disques voulait que je suive une direction. Je l'ai fait. Je ne le referai plus." Et l'artiste d'insister : "On ne peut pas aller loin en prétendant être ce qu'on n'est pas." Trois ans plus tard, John Cale sort son œuvre maîtresse Paris 1919, dans laquelle il fait entrer en osmose rock et classique.
"J'aime voir chez les autres ce qu'ils ne savent pas d'eux-mêmes"
En parallèle, John Cale prête ses talents d'arrangeur et de producteur aux autres : Iggy Pop, "quelqu'un de très organisé", pour le premier album avec les Stooges, Patti Smith sur Horses, Brian Eno "qui était je pense aussi insatisfait que moi par le rock".
"J'aime voir chez les autres ce qu'ils ne savent pas d'eux-mêmes. Les musiciens savent ce qu'on attend d'eux, mais pas forcément de quoi ils sont capables. C'est là que le producteur entre en jeu", explique John Cale qui admet avoir été frustré d'être plus reconnu pour son travail pour les autres.
"On fait des progrès chaque fois qu'on le peut. L'essentiel c'est que je continue de progresser. Il y a un nouvel album qui sort en janvier et j'en suis très content. Il faut toujours respecter sa propre créativité."
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