Bruce Springsteen sort un EP surprise live à Manchester, avec ses discours anti-Trump

Ce EP a été enregistré à Manchester le 14 mai lors du coup d'envoi de sa tournée "Land of Hope and Dreams". Il contient quatre chansons et deux discours virulents prononcés sur scène ce soir-là.

Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Bruce Springsteen sur scène à Manchester (Angleterre), le 14 mai 2025, lors du coup d'envoi de sa tournée européenne "Land of Hope and Dreams". (GETTY IMAGES EUROPE)
Bruce Springsteen sur scène à Manchester (Angleterre), le 14 mai 2025, lors du coup d'envoi de sa tournée européenne "Land of Hope and Dreams". (GETTY IMAGES EUROPE)

Impossible de rester muet et bras croisés face la bourrasque Trump : Bruce Springsteen, qui n'a jamais caché ses inquiétudes et son aversion pour l'actuel locataire de la Maison Blanche, le fait savoir sur scène, comme en témoigne le EP surprise de quatre titres live, qu'il a publié mercredi 21 mai sur toutes les plateformes.

Ce EP a été enregistré avec le E Street Band le 14 mai à Manchester, lors du coup d'envoi de sa tournée européenne baptisée Land of Hope and Dreams, qui passe par Lille les 24 et 27 mai et Marseille le 31 mai.

Un appel à résister contre "une administration corrompue"

Outre quatre chansons parmi lesquelles une reprise de Bob Dylan, ce EP contient les deux discours virulents qu'il a prononcés ce soir-là contre le président républicain, discours qu'il a réitéré à chaque concert depuis. "Le E Street Band est ici ce soir pour faire appel au pouvoir de l'art, de la musique, du rock'n'roll, en des temps dangereux", a lancé Bruce Springsteen aux spectateurs, avant même de jouer la moindre note.

"L'Amérique que j'aime, l'Amérique sur laquelle j'ai écrit, et qui a été un symbole d'espoir et de liberté pendant 250 ans, est actuellement aux mains d'une administration corrompue, incompétente et perfide", a-t-il estimé. Décrivant "un président incapable" et "un État en roue libre", il a demandé à "tous ceux qui croient en la démocratie (...) d'élever la voix contre l'autoritarisme pour faire triompher la liberté."

En introduction de My City of Ruins, le chanteur et musicien, qui a toujours soutenu les candidats démocrates à la présidentielle américaine, s'est livré à une nouvelle et longue tirade alarmiste contre Donald Trump et son administration, évoquant "les abus d'un président inapte et d'un gouvernement voyou."

"En Amérique, ils persécutent les gens qui utilisent leur droit à la liberté d'expression et expriment leur désaccord. C'est ce qui se passe en ce moment même", a-t-il notamment déclaré.

"Dans mon pays, ils prennent un plaisir sadique à faire souffrir les travailleurs américains loyaux, ils font reculer la législation historique sur les droits civiques qui a conduit à une société plus juste et plus morale. Ils abandonnent nos grands alliés et se rangent du côté des dictateurs contre ceux qui luttent pour leur liberté. Ils privent de financements les universités américaines qui ne se plient pas à leurs exigences idéologiques. (…) Tout cela se passe en ce moment même."

La réponse de Donald Trump, particulièrement remonté, ne s'est pas fait attendre. Dès le lendemain, sur son réseau Truth Social, le président américain a qualifié Bruce Springsteen de "connard" et de "pruneau desséché" "bête comme ses pieds", qui "devrait SE LA FERMER".

Le EP contient les interprétations live de Land of Hope and Dreams (album Wreking Ball, 2018), Long Walk Home (album Magic, 2007) et My City of Ruins (album The Rising en 2002), ainsi qu'une reprise de Chimes of Freedom de Bob Dylan, que Bruce Springsteen reprend de temps en temps sur scène depuis des années.

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