Le groupe nord-irlandais Kneecap annonce l'annulation de sa tournée américaine en raison de son procès pour "infraction terroriste"

L'un des trois membres du groupe, Liam O'Hanna dit Mo Chara, est poursuivi par la justice après s'être couvert, lors d'un concert à Londres en 2024, d'un drapeau du Hezbollah.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Le groupe nord-irlandais Kneecap, sur scène avec un drapeau palestinien en fond, lors du festival Rock en Seine, à Saint-Cloud, le 24 août 2025 (GUILLAUME BAPTISTE / AFP)
Le groupe nord-irlandais Kneecap, sur scène avec un drapeau palestinien en fond, lors du festival Rock en Seine, à Saint-Cloud, le 24 août 2025 (GUILLAUME BAPTISTE / AFP)

Le trio de rappeurs nord-irlandais Kneecap, dont l'un des membres est poursuivi par la justice britannique pour soutien au Hezbollah, a annoncé lundi 25 août, dans la soirée, l'annulation de sa tournée américaine, dénonçant une "chasse aux sorcières".

"En raison de la proximité de notre prochaine audience à Londres avec la première date de la tournée, et alors que le gouvernement britannique poursuit sa chasse aux sorcières, nous sommes contraints d'annuler les 15 dates de notre tournée américaine prévue en octobre", a indiqué le groupe sur X.

"Mais une fois que nous aurons gagné notre procès, ce qui sera le cas, nous promettons d'entamer une tournée encore plus importante pour tous nos fans", ajoute le communiqué publié sur les réseaux sociaux.

L'un des trois membres du groupe, Liam O'Hanna dit Mo Chara, est poursuivi pour "infraction terroriste" après s'être couvert, lors d'un concert à Londres en 2024, d'un drapeau du Hezbollah. Ce mouvement islamiste libanais pro iranien, ennemi juré d'Israël et soutien du Hamas palestinien, est classé terroriste au Royaume-Uni. Soutenu par des centaines de partisans, Mo Chara a comparu mercredi 20 août dans la capitale britannique puis est reparti libre, la décision étant ajournée au 26 septembre.

Un été de festivals sous haute tension

Ces démêlés judiciaires n'avaient jusque-là guère empêché Kneecap de poursuivre sa tournée à guichets fermés, comme à Glastonbury fin juin, où il avait accusé Israël d'être un État "criminel de guerre".

Privé du festival Sziget de Budapest, après une interdiction d'entrée sur le territoire par le gouvernement hongrois, proche allié d'Israël, Kneecap a donné dimanche un concert sous haute surveillance au festival Rock en Seine à Saint-Cloud (ouest de Paris), où il a de nouveau critiqué la politique israélienne à Gaza. Dans ce contexte, la ville de Saint-Cloud a retiré sa subvention de 40 000 euros au festival, une première, et la région Ile-de-France a également annulé ses aides pour l'édition 2025.

Le trio nord-irlandais a accédé à la notoriété en 2024 avec son album Fine Art et un docu-fiction survolté, Kneecap. Primé notamment au festival du film de Sundance, aux États-Unis, ce film est sorti en France en juin. Fondé en 2017, Kneecap chante souvent en gaélique et défend la réunification de l'Irlande. Il considère sa langue comme un cri "anticolonialiste" face à la puissance britannique. Le nom du groupe (kneecap veut dire rotule en anglais) vient de la pratique des groupes paramilitaires qui tiraient sur leurs victimes au niveau des genoux pendant le conflit nord-irlandais.

Lors du concert dimanche à Rock en Seine, le groupe a annoncé quatre dates à Paris, en septembre au Trianon et en novembre à l'Élysée Montmartre.

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