Printemps de Bourges 2025 : Miki, la nouvelle popstar "brute de pomme" de la scène française
L'artiste se produira vendredi sur la scène du 22, aux côtés de Theodora et des Inouïs, parmi lesquels elle avait été une candidate malheureuse en 2023. Une revanche pour cette artiste déjà expérimentée, qui lance sa tournée des festivals.
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Révélation de l'année, Miki est de ces météores qu'on ne voit pas venir, mais qu'on n'oublie plus. Vendredi 18 avril, elle montera sur la scène du Printemps de Bourges, avant un été chargé : une vingtaine de festivals, des rencontres, des pogos, des bulles de bubble tea et, en ligne de mire, l'Olympia en octobre. Elle y défendra Graou, son tout premier EP, baptisé comme "le cri relou, mais cool", selon ses propres mots. Un cri de guerre de Scorpion ascendant Scorpion.
Mais Miki, c'est qui ? Pas simple à définir. "Brute de pomme, un peu le bordel, mais brute de pomme", résume-t-elle. Un style à la fois brut, libre et précis, où l'impertinence côtoie la tendresse, et où un Kinder Surprise croqué à l'avant d'une voiture devient une œuvre d'art. Miki, c'est aussi ce moment improbable où l'on sirote un bubble tea en détestant ceux qui en boivent, où l'on tourne un clip devant un Buffalo Grill, ou encore où l'on mange des champis avec sa mère – tout ça, c'est son monde, à la fois réel et fantasmé.
Mikaela Duplay – son vrai nom – est née à Nice en 1998, d'un père français et d'une mère coréenne mélomane qui l'initie au chant lyrique, à la bossa-nova et au rock. À 6 ans, elle pianote déjà ; dix ans de classique, un détour par le jazz, avant de bifurquer vers une pop électronique bien plus déjantée. Et si vraiment, il faut tenter de classer son art : "C'est assez hybride, mais c'est de la pop électronique", explique-t-elle à franceinfo Culture.
Son univers musical, c'est une fusion électrique entre la finesse de Caroline Polachek, la créativité brute de Saya Gray, l'authenticité à la Stromae, et l'énergie scénique d'une Beyoncé sous acide. Le résultat ? Des morceaux hybrides, intenses, où les frontières sautent, où chaque son est pensé, mais jamais figé. Autrice, productrice, Miki fait tout de A à Z. "Tous les morceaux viennent de mon ordinateur et après, je choisis les personnes avec qui je vais travailler", glisse-t-elle simplement. Fait maison et home studio, mais sacrément chiadé.
Des clips pour "fantasmer ma réalité"
Dans Cartoon Sex, son dernier single, elle tord sa voix pour mieux livrer ses désirs, ses contradictions, ses angoisses. Une transe douce et sauvage à la fois, comme si l'introspection se faisait dans un manège, tout ça dans un BlaBlaCar.
Ses clips ? Des bulles de réel, retravaillées à sa sauce. "C'est une manière pour moi de fantasmer ma réalité. J'essaye de trouver des décors qui me font délirer, où on dirait qu'ils ont été faits pour le cinéma… mais dans lesquels j'ai aussi vécu." Une station-service, une autoroute, une zone industrielle : chez Miki, tout devient cinéma. "Je fais toujours très attention dans le choix, les repérages, les mots que j'utilise… mais j'essaie de le faire paraître comme si c'était très simple", nous explique-t-elle. De l'art déguisé en impro. Et l'impro, justement, c'est son terrain de jeu. "Y'a de la recherche dans chaque clip, mais la manière doit être la plus simple possible pendant les prises. Ensuite, au sein de ce contexte-là, on improvise."
Et son public ? Inclassable. "Y'a des gens de 70 ans, des filles de 6 ans, des garçons, des mères de famille, des punks… Ils sont un peu chelous. J'aime bien ça !"
Miki, c'est aussi une écriture qui vient comme elle vit : par à-coups, entre deux cafés, ou au retour d'une soirée trop longue. "Ça sort assez naturellement. Ce sont des observations de ma vie de tous les jours que je mélange avec un peu de fantaisie... un amas de toutes ces petites pensées-là qui se retrouvent dans des chansons." Ses punchlines, elle les balance comme des confettis : "Je sors qu'avec des geeks ou des 'dealos'/Car j'aime les mecs qui ne sont pas qu'addicts à moi". Impertinente, drôle, mais toujours sincère.
Son EP Graou, sorti le 7 mars, condense cette énergie brute. Chaque titre y est une proposition inattendue, comme Scorpion ascendant Scorpion, où elle évoque sa double culture avec un humour piquant : "J'avoue, au fond, c'est pas si mal d'être asiat', mais j'avais honte d'être moi, à m'en teindre les cheveux." Bien qu'elle ait vécu aux quatre coins de l'Europe, Miki nous le rappelle sans détour : "Je suis avant tout française."
Tournée des festivals
Ce qui la caractérise encore une fois, c'est son naturel à toute épreuve. En mars dernier, sur le plateau de "C à vous", elle surprend en se laissant aller avec nonchalance, un poing posé sur la joue, tournant avec le tabouret, affichant un naturel méticuleusement maîtrisé. Jean-Michel Dupas, directeur artistique du Printemps de Bourges, défend vigoureusement l'idée qu'elle n'est pas du tout un produit d'un label (elle a signé chez Structure, fondé par d'anciens collaborateurs d'Universal) : "C'est une vraie artiste, elle a déjà tout d'une grande, elle n'a pas attendu d'entrer dans un label pour faire de la musique. Elle correspond tout à fait à la volonté du Printemps de mettre en avant des artistes féminines émergentes."
Cet été, Miki s'élance pour sa première vraie tournée. Un marathon euphorique dans des festivals qui l'ont fait rêver : "J'ai vécu au Luxembourg, donc Dour pour moi, c'est mythique." Et les autres... We Love Green, Peacock... " Une semaine, j'enchaîne 5 ou 6 dates. Avant, j'avais fait aucun festival. J'ai hâte, je me réjouis ! C'est l'été, on rencontre des gens, des artistes…"
Et pour elle, Bourges inaugure une longue série de festivals, et cette date relève d'une petite histoire personnelle avec l'événement berrichon. "Une légende dont on me parle depuis longtemps. J'avais même postulé pour les Inouïs, donc venir ici sans passer par le tremplin, c'est un honneur." Petite revanche.
"Je suis à 1% de ce que j'ai dans mes tiroirs"
Quand on la compare à Zaho de Sagazan ou Angèle, elle ne fanfaronne pas, mais elle sait où elle va. "Ça me flatte, mais je suis pas du tout à leur niveau. J'ai sorti 7 titres, un EP, mais j'ai encore plein de choses à faire… On verra plus tard." Humble, mais ambitieuse. "J'ai le sentiment que je suis à 1% de ce que j'ai dans mes tiroirs. J'ai hâte de montrer la suite."
Miki n'a pas l'intention de ralentir et sera même sur la scène de l'Olympia le 10 octobre. Alors, tenez-vous prêts, car il est de rigueur de conclure par LE jeu de mots facile : vous risquez bien de vous retrouver Échec et Mat.
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