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"Souvent dans les périodes de conflit, le corps des femmes devient un instrument de guerre": David Bobée met en scène "Tosca" à l'opéra de Rouen

De retour à Rouen après douze ans d'absence, cette "Tosca" de David Bobée dénonce la domination masculine destructrice.

Jean-Michel Ogier

France Télévisions - Rédaction Culture

Publié le 29/02/2020 15:32

Temps de lecture : 1min

Latonia Moore et Kostas Smoriginas dans "Tosca" à Rouen (Arnaud Bertereau)

L'opéra de Rouen accueille du 4 au 12 mars une revenante : Tosca. L'opéra de Puccini n'avait plus été joué ici depuis douze ans. C'est le directeur du Centre dramatique national de Normandie Rouen, David Bobée, qui signe la mise en scène.

Comment monter Tosca en 2020 sans les clichés sur l'amour attachés à l'un des opéras phares de la période romantique italienne? C'est le défi que s'est imposé David Bobée, le directeur du Centre dramatique national de Normandie Rouen récemment reconduit pour trois ans, dans sa mise en scène. Son intention : "Retenir ce que la passion amoureuse révèle d'un monde dysfonctionnant, d'un système corrompu et d'une communauté malade". Pour David Bobée, Tosca résonne plus que jamais dans le contexte actuel .

Latonia Moore et Kostas Smoriginas (Arnaud Bertereau)

Souvent dans les périodes de conflit, le corps des femmes devient un instrument de guerre, un message adressé d'un partiarcat occupant, dominant à un patriarcat occupé, dominé. Cette violence que Puccini dénonçait déjà est insupportable.

David Bobée
Metteur en scène

Pour ce retour de Tosca en terre normande, c'est le jeune chef norvégien Eivind Gullberg- Jensen qui dirige l’orchestre de l’Opéra de Rouen, l’orchestre régional de Normandie et le Chœur Accentus.

Andrea Carè et Latonia Moore dans "Tosca" à Rouen (Arnaud Bertereau)

La soprano américaine Latonia Moore tient le rôle de Floria Tosca ; le ténor italien Andrea Carè est Mario Cavaradossi. Le rôle du machiavélique Scarpia est tenu par le baryton-basse lithuanien Kostas Smoriginas.