Jaroussky dans "Orfeo ed Euridice" : "Un drame auquel on peut tous s'identifier"
Le Théâtre des Champs-Elysées clôt sa saison avec "Orfeo ed Euridice", un opéra de Gluck à l’affiche du 22 mai au 2 juin pour six représentations. Epuré et centré sur l’action dramatique, il réunit sur scène Patricia Petibon et Philippe Jaroussky. Invité du journal de France 3 Paris-Ile-de-France, le contre-ténor évoque ce rôle très intense, vocalement et physiquement.
/2019/04/12/jaroussky_orphee.jpg)
"Hier à la générale, j’ai dû perdre 2 à 3 litres d’eau !". Les amateurs d’art lyrique trouveront cette confidence de Philippe Jaroussky peut-être un peu "triviale" et pourtant, elle montre à quel point le rôle d’Orfeo est intense de bout en bout. Pendant 1h30, le contre-ténor est de toutes les scènes : "Je cours, je tombe et il y beaucoup d’émotions et d’intensité dramatique" confie le chanteur lyrique sur le plateau de France 3.
"Pureté de la mise en scène"
Impossible de tenir cet opéra dans sa version d’origine qui dure trois heures. Le metteur en scène canadien Robert Carsen a resserré l’intrigue en 1h30, offrant une version plus épurée, notamment au niveau des décors. Il n’y en a qu’un, qui est revisité avec un jeu d’ombres et de lumières. "On est dans un décor essentiel" explique le metteur en scène, interrogé par Pascale Sorgues et Moustapha Tafnil, "car l’œuvre parle de choses essentielles, l’Amour et la Mort." Quant à Philippe Jaroussky, il estime que "les lumières et la pureté de la mise en scène mettent en valeur la pièce".Gluck, le réformateur
En cela, Robert Carsen respecte l’esprit insufflé par Christoph Willibald Gluck. En 1762, plus d’un siècle et demi après Monteverdi, le compositeur allemand reprend au Burgtheater de Vienne le célèbre mythe grec d’Orphée et d’Eurydice (le titre original en italien est "Orfeo ed Euridice") mais il bouscule les codes en vigueur à l’époque à l’opéra.Enlevé tout ce qui est inutile
Son maître mot, c’est simplicité. "Gluck décide de composer Orfeo en réponse aux excès de certains castrats qui faisaient des vocalises, pirouettes et autres coloratures", explique Philippe Jaroussky. "Il veut trouver un équilibre parfait entre texte et musique".Musique qui doit être au service de la tragédie comme le confirme le chef d’orchestre suisse Diego Fasolis qui dirige l’Ensemble I Barocchisti : "Gluck a fait la réforme de l’opéra et la base de sa réforme, c’est "Orphée et Euridyce". On enlève tout ce qui est inutile, tout le virtuosisme du chanteur".
/2019/04/12/vlcsnap-2018-05-22-10h22m37s591.png)
"Pas fana du tout !"
On pourrait penser que pour un chanteur lyrique, interpréter Orféo est un rêve... La réalité est plus nuancée comme l’explique le contre-ténor quarantenaire : "Quand j’étais étudiant, la première fois que j’ai écouté le tube de cet opéra, "J’ai perdu mon Eurydice", je n’étais pas fana du tout ! Et puis je l’ai chanté pour la première fois il y a onze ans. Et c’est là, en tenant Eurydice dans mes bras, que j’ai compris toute la signification de cet air. Et je suis heureux de le reprendre aujourd’hui avec une voix qui a encore évolué"./2019/04/12/vlcsnap-2018-05-22-10h24m21s466.png)
Un opéra et un album
Cette voix de tête dont il parle, le public peut également la retrouver en CD (paru chez Erato) où il reprend à nouveau "Orfeo ed Euridice", sous la houlette de Diego Fasolis mais dans une version créée en 1774 à Naples, pour un castrat à la voix plus aigüe. Dans cet album, c’est la soprane américaine Amanda Forsythe qui incarne Eurydice./2019/04/12/orfeo-ed-euridice-livre-disque-edition-deluxe-limitee.jpg)
À regarder
-
Décès d'une femme : les ratés du Samu ?
-
Grues effondrées : tornade meurtrière dans le Val d'Oise
-
De nombreux sites paralysés à cause d'une panne d'Amazon
-
Hong Kong : un avion cargo quitte la piste
-
Quand Red Bull fait sa pub dans les amphis
-
Ces agriculteurs américains qui paient au prix fort la politique de Trump
-
ChatGPT, nouveau supermarché ?
-
Eléphants : des safaris de plus en plus risqués
-
Concours de vitesse : à 293 km/h sur le périphérique
-
Églises cambriolées : que deviennent les objets volés ?
-
Quel était le système de sécurité au Louvre ?
-
La Cour des comptes révèle les failles de sécurité du musée du Louvre
-
Cambriolage du Louvre : ces autres musées volés
-
Cambriolage au Louvre : l'émotion et la colère de Stéphane Bern
-
Famille royale : Andrew, le prince déchu
-
Promeneurs, joggeurs : la peur des chiens
-
Vol des bijoux au Louvre : sept minutes pour un casse spectaculaire
-
Au cœur de la traque des migrants
-
Mouvement "No Kings" aux États-Unis : sept millions d'Américains sont descendus dans les rues contre Donald Trump
-
Allocations familiales : vers un coup de rabot ?
-
Un braquage a eu lieu au Louvre dimanche matin à l'ouverture
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter