Michel Legrand, compositeur de génie, est mort à l'âge de 86 ans
Il est l'auteur de la bande originale de nos vies. Le compositeur Michel Legrand, auteur de quelques uns des thèmes les plus célèbres du cinéma mondial, est mort dans la nuit du vendredi 25 au samedi 27 janvier à l'âge de 86 ans. "Les demoiselles de Rochefort", "Les parapluies de Cherbourg", "Une femme est une femme"... En plus de 50 ans de carrière, ce musicien de génie a obtenu trois oscars.
Reportage : Valérie Gaget / S. Gorny / P. Barbin / L. Soudre / M. Benito / M. Le Rue
Michel Legrand aimait raconter cette anecdote sur le film de Norman Jewison. Le réalisateur américain et son chef monteur également producteur, le futur réalisateur Hal Ashby, ne parvenaient pas à construire le film à partir de leurs rushes. Invité à la table de montage, c’est Michel Legrand qui leur donna la clé en passant par sa musique écrite pour le long métrage. Il en résulte une narration qui ne suit pas l’ordre chronologique, mais une temporalité éclatée. Une révolution à l’époque pour un film de grand studio et un distributeur hollywoodien, United Artists en l’occurrence.
Avec Jacques Demy, complices comme des jumeaux
Michel Legrand est né le 24 février 1932 dans une famille de musiciens. Son père, Raymond Legrand était compositeur de musiques de film. Sa mère Marcelle, la soeur de Jacques Hélian, l'un des chefs d'orchestre les plus réputés d'après-guerre. Le couple divorcera en 1946. Mais dès 1935, alors que son fils n'a que trois ans, Raymond Legrand abandonne le domicile conjugal, ne lui laissant que son piano. Solitaire, le petit Michel, qui déteste l'école, se réfugie dans la musique. Il apprend seul en reproduisant à l'oreille des airs qu'il entend à la radio puis, à 9 ans seulement, il intègre le Conservatoire National de Musique de Paris sur dérogation. Il racontait que le 6 juin 1944, jour du Débarquement, il avait obtenu son premier prix de solfège. Le jeune prodige, élève de la grande pédagogue Nadia Boulanger, achève son cursus et débute une carrière d'accompagnateur dans le domaine des variétés..Dans les années 50, il joue avec Zizi Jeammaire, Henri Salvador, Catherine Sauvage. Il devient directeur musical de Maurice Chevalier qui l'emmène à New-York pour la première fois. Son premier album "I love Paris" s'est vendu à 8 millions d'exemplaires. Dans les années 60, il se met à chanter, poussé par Jacques Brel. Mais le plus souvent, il s’efface derrière sa musique. Sa rencontre avec Jacques Demy sera déterminante. Ensemble, ils écriront une dizaine de films. Complices comme des jumeaux. En 1964, les deux amis obtiennent la Palme d’or à Cannes pour "Les Parapluies de Cherbourg" avec Catherine Deneuve. Le premier film entièrement chanté, une performance dont il était très fier.
Trois oscars
Compositeur attitré de la Nouvelle Vague, Michel Legrand travaillera avec les plus grands: Godard, Agnès Varda, Jacques Deray, Joseph Losey. De la Nouvelle Vague à Hollywood, il va remporter rien moins que 3 oscars. Le premier en 1969 pour "L'affaire Thomas Crown" de Norman Jewison. Le second pour "L'été 42" de Robert Mulligan en 1972 . Et le troisième pour "Yentl" en 1984, le film de son amie Barbra Streisand.Ami de Gene Kelly, de Ray Charles, de Miles Davis, de Quincy Jones, il est aussi très proche de Claude Nougaro, à qui il rendra hommage en chanson en 2005. Variété, classique, jazz, son talent était sans frontières. La cantatrice Natalie Dessay qui a interprété ses plus belles chansons voyait en lui un génie de la musique, l'équivalent d'un Mozart.
Vivre passionnément
Michel Legrand aura vécu passionnément. A 82 ans, il avait épousé dans la cathédrale orthodoxe russe Saint Alexandre Nevski, à Paris, son amour de jeunesse, la comédienne Macha Meryl, rencontrée en 1964. A 84 ans, il composait ses deux premiers concertos classiques. Ce musicien virtuose ne regardait jamais dans le rétroviseur. Il avait su rester ce grand gamin, enthousiaste, facétieux et infiniment libre.
Un nouveau triomphe avec la version scénique de "Peau d'âne"
Michel Legrand s'était remis à sa table de travail afin de créer des musiques supplémentaires pour une version scénique de "Peau d'âne", à l'affiche depuis novembre au théâtre Marigny à Paris. Il devait aussi donner des concerts à Paris en avril.
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