"Le respect du droit d'auteur, c'est le respect de la rémunération" : diffuser de la musique à un enterrement est désormais payant

En février, la Sacem et plusieurs fédérations d'opérateurs funéraires ont conclu un accord pour faire payer la musique aux enterrements laïcs et mieux respecter le droit d'auteur des artistes.

Article rédigé par franceinfo - Matthieu Bonhoure
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Un employé des pompes funèbres, le 7 avril 2020 à Paris. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)
Un employé des pompes funèbres, le 7 avril 2020 à Paris. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Derrière sa vitrine remplie de plaques funéraires personnalisées, Véronique Bertrand, directrice de pompes funèbres, le reconnaît : "On met de la musique dans toutes les cérémonies. Que ce soit au crématorium, au cimetière, au moment de l'inhumation... Ce sont des petites choses que les gens apprécient". Mais désormais, les entreprises funéraires devront débourser un euro en moyenne pour diffuser de la musique lors d'un enterrement

Les fédérations des différents opérateurs funéraires et la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem), ont signé un accord en février pour clarifier les règles autour de la diffusion de musique pendant des obsèques. Jusqu'à maintenant, les règles demeuraient floues et certaines pompes funèbres ne payaient pas forcément des droits.

"Les entreprises peuvent bien absorber ce montant-là"

Cette clarification est donc bien accueillie par Véronique Bertrand. Avant cela, elle ne payait pas la diffusion de certains titres célèbres, comme Puisque tu pars de Jean-Jacques Goldman, en tête des morceaux les plus utilisés dans les enterrements en France.

Même s'il lui faut désormais payer en moyenne un euro supplémentaire, Véronique Bertrand ne l'ajoutera pas à la facture. "Les entreprises peuvent bien absorber ce montant-là, ce n'est pas ce qui va changer notre économie". Pour la directrice de pompes funèbres, il est important de faire preuve d'"un peu d'humanité".

Une réglementation nécessaire pour les artistes, à l'heure où beaucoup de morceaux sont utilisés gratuitement, selon Stéphane Vasseur, directeur du réseau régional à la Sacem : "Le droit d'auteur est leur seule rémunération, donc le respect du droit d'auteur, c'est le respect de la rémunération qui leur est due quand leurs œuvres sont utilisées. Y compris dans ce contexte-là". Les pompes funèbres devront désormais payer une fois par an des droits, en fonction du nombre de cérémonies avec de la musique.

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