La carrière d'Ennio Morricone retracée en 18 CD : "Cela peut paraître beaucoup, mais à l'échelle d'un tel monstre sacré, c'est peu"
Ennio Morricone est sans doute le compositeur de musiques de films le plus célèbre au monde. Un coffret monumental retraçant en 18 CD son immense carrière sortira vendredi 29 novembre.
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Derrière le physique d’un modeste employé de bureau se cache un savant fou de la musique. Le maestro Morricone, de son propre aveu, ne croit pas à l’inspiration, mais à la transpiration, au travail. La preuve : il a composé près de 600 bandes originales de films, sans compter la musique absolue, comme il dit, œuvres classiques ou expérimentales, et aussi les centaines de chansons pop dont les arrangements l’ont fait connaître au début de sa carrière. "Je cherche à créer des arrangements qui soient 'au-dessus' de la chanson, qu'elle soit très belle ou pas très belle. L'arrangement doit avoir sa propre valeur musicale, il doit tenir tout seul, on doit pouvoir l'écouter même indépendamment du reste."
Morricone est multiple, il est comme un dieu hindou avec 200 bras.
Stéphane Lerouge, concepteur du coffretà franceinfo
Rassembler les centaines d'oeuvres, immensément célèbres ou méconnues, qu'Ennio Morricone a composées au long de ses 50 ans de carrière est un sacré pari, reconnaît Stéphane Lerouge : "Il faut essayer de compresser dans un coffret tous ces visages, ces pièces de puzzle, ces différents territoires d’un même continent. 18 CD, cela peut paraître énorme, cela représente 20 heures de musique, mais finalement à l’échelle d’un tel monstre sacré, c’est peu."
Le western spaghetti, mais pas seulement
C’est le réalisateur Sergio Leone, ami d’enfance de Morricone, qui a "starifié" son compositeur dans ses westerns à l’italienne, avant de le voir s’envoler vers d’autres horizons. "Le western spaghetti, une appellation qu’il déteste, qu’il vomit, ce sont un peu les fondations de la maison Morricone, dit Stéphane Lerouge. Mais sur l’ensemble de sa production, il a fait presque autant de films engagés, de films politiques, ou de comédies, ou de thrillers, que de westerns."
La musique écrite avant le tournage
De Sergio Leone à Brian De Palma en passant par Henri Verneuil, Yves Boisset, Giuseppe Tornatore, Roland Joffé ou encore John Carpenter, comment s’adapter à des univers et des personnalités si différentes ? Ennio Morricone a une méthode très personnelle : "Les metteurs en scène devaient accepter ce que j'écrivais. Et je n'écrivais pas ce à quoi ils s'attendaient. À chaque fois, ils imaginaient autre chose... Donc, pour les aider à dépasser cette difficulté, j'ai pris l'habitude d'écrire avant le tournage. Lorsque le réalisateur prépare le film, il me fait lire le scénario, quelques scènes, et j'écris les thèmes principaux à l'avance. Cela aide le metteur en scène à comprendre ce que je fais."
Morricone n'est pas mon musicien, c'est mon scénariste.
Sergio Leone
De tous les cinéastes qui ont travaillé avec Morricone, le plus fan est sans doute Quentin Tarantino, qui a réutilisé plusieurs BO morriconiennes, avant d’obtenir enfin une musique originale du maestro pour son film Les 8 salopards. "J'ai travaillé tranquillement, il ne m'a posé aucun problème. J'ai écrit ma musique sans lui demander son avis, et il m'a laissé faire ce que je voulais. La presse a écrit que j'avais dit du mal de Tarantino, mais tout était faux. J'ai beaucoup d'admiration pour Tarantino, il est très fort." Ennio Morricone a une place à part dans le cinéma, lui dont Sergio Leone disait : "Ce n’est pas mon musicien, c’est mon scénariste."
Traduction : Lazlo Thadée
Références musicales (dans l’ordre d’apparition) :
Le bon, la brute et le truand - Titoli
Peur sur la ville – thème principal
Charles Aznavour – Ne deduco che t’amo
Il était une fois en Amérique – Cockeye’s song
Pour quelques dollars de plus – Pour quelques dollars de plus
Les 8 salopards – L’Ultima diligenzia di red rock
Navajo Joe – The return of Joe
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