John Butler Trio à Beauregard : "L'interaction avec le public est une drogue"
Le guitariste virtuose a sorti un nouvel album, en février dernier, toujours accompagné d'un batteur et d'un guitariste au sein de John Butler Trio. Entre un footing en famille et son concert dans le parc de Beauregard, il nous parle des sujets qui l'inspirent et de son rapport à la scène.
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John Butler : D'abord, les instruments ont un peu changé. Il y a plus de clavier, et certaines chansons n’ont même plus de basse. Ça a créé une nouvelle texture et de nouveaux sons. L’écriture est différente aussi. Le texte vient plus du cœur, il est plus introspectif. Et il y a aussi deux chansons sur l’album qui ont été coécrites, "Blame it on me" et "Devil Woman". Je n’avais jamais vraiment coécrit avec mon groupe avant. D'habitude, j’apporte le croquis et on met les couleurs ensemble. Là, on a peint le tableau à trois, du début à la fin.
Y a-t-il des sujets sur lesquels vous n’avez plus envie d’écrire ?
Il y a des sujets qui m’intéresseront toujours, mais j’essaie d’en parler différemment. J’ai beaucoup écrit sur la politique et notre rapport avec la planète. Maintenant, je m’intéresse à des sujets plus humains, à des histoires personnelles. Je pense que le monde extérieur est le reflet de notre monde intérieur, qui est plus intéressant. J’essaie de rendre les chansons plus tactiles, pour que tout le monde puisse en faire l’expérience, et pas simplement se dire : "oh, c’est ce que ressent John."
Quel est votre rapport aux festivals ?
J’adore jouer de la musique en live. Et c’est important pour moi de faire quelque chose entre les albums. J’aime l’interaction avec le public. On cherche tous une connexion, savoir d’où l’on vient et le sens qu’a notre vie. Quand on se réunit pour célébrer quelque chose, que ce soit la musique comme ici, ou bien Noël, un anniversaire, on crée une communauté, et on a l’impression de ne pas être seul. Et quand tout le monde regarde dans la même direction, l’impact peut être fort. Ce n'est pas toujours magique, mais quand ça l'est, c'est très spécial de voir tout le monde, musiciens et public, dans une même performance. C’est quelque chose que tu n’arrêtes pas de chercher ensuite, comme une drogue, tu te dis "je veux encore sentir ça !".
Quand tu te produis sur scène, tu dois pouvoir appuyer sur un bouton et que la magie opère. Ce qui est étrange, car ça ne marche pas comme ça. Tu ne peux pas te dire "A 21h45, je vais être incroyable". Alors parfois, pour faire de ton mieux, tu te concentres toute la journée, c’est une question de timing. Tu y penses dès le réveil, tu bois de l’eau et tu manges, tu fais de l’exercice parce que ça se passe dans la tête mais aussi dans le corps, tu fais attention à ce que les enfants aient bien mangé vers 6 ou 7 heures. Et tu donnes un rythme à ta journée, pour pouvoir sprinter au bon moment.
Quelle relation entretenez-vous aujourd'hui avec les chansons qui ont été de grands succès, comme "Ocean" ou "Better than" ?
Ces chansons sont un cadeau, comme des bonnes amies. Je suis heureux et honoré de les avoir. Beaucoup d’artistes aimeraient avoir ne serait-ce qu’une chanson qui aurait ce succès. Sans vouloir me comparer à eux, je sais que j'aimerais entendre "Superstition" ou "Master Blaster" si j'allais au concert de Stevie Wonder, ou "Billie Jean" au concert de Michael Jackson, s'il était encore vivant. Ces chansons traversent le temps. J’aime les jouer, et je veux que mon public les entende. Je ne suis pas un musicien prodigieux, et ça me prend toujours beaucoup d’énergie d’essayer de bien les jouer. Je fais encore des erreurs sur ces chansons. Certaines, comme Ocean, n’étaient pas populaires quand elles sont sorties. J’ai écrit cette chanson il y a 16 ans dans la rue, et depuis son succès n'a fait qu'augmenter. Cette chanson est devenue plus célèbre que je ne le suis, et je ne saurais pas l’expliquer. Ce n’est clairement pas une chanson pop, elle dure 15 minutes et c’est instrumental, c’est basé sur la musique celtique. Je ne comprends toujours pas.
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