Jack Lang n'est pas emballé par le "Pass Culture" proposé par Macron et dénonce une politique culturelle "fragmentaire"
Jack Lang a exprimé mardi son scepticisme à l'égard du projet de "Pass culture", redoutant que ce dispositif gouvernemental à destination des jeunes favorise d'abord le consumérisme.
"Pour l'heure, je ne suis pas convaincu", a dit l'ancien ministre socialiste de la Culture sur France Inter. "L'idée a été empruntée à l'Italie. J'avais dit mon scepticisme à Matteo Renzi. Finalement ça ne s'est pas très bien passé en Italie. On doit quand même s'inspirer des expériences des autres pays!"
Promesse du candidat Emmanuel Macron, le Pass culture, crédité de 500 euros, doit permettre aux jeunes, à 18 ans, de s'offrir des activités (concert, cinéma, théâtre, cours de musique...). Il est en phase de test dans plusieurs départements.
En Italie, "ça a profité surtout à la fréquentation de spectacles de pur divertissement (...) et pas nécessairement à l'élévation culturelle de la jeunesse. Ça n'a pas beaucoup encouragé la fréquentation ni des théâtres ni des musées ni des monuments", a expliqué Jack Lang.
"Des esquisses d'action"
"Et puis c'est une idéologie qui n'est pas la mienne", a-t-il ajouté. "C'est à partir de la création que doit s'établir une politique des arts. Qu'on fasse confiance aux institutions: quand vous voyez les opéras s'ouvrir aux jeunes, certains musées devenir de véritables écoles... qu'on les encourage à ouvrir largement les portes, au lieu de favoriser une sorte de mentalité consumériste. Je pense aussi qu'il est préférable d'organiser une entrée en masse de l'art à l'école!"Évoquant une politique culturelle "assez fragmentaire, des esquisses d'action", il a déploré que "l'Etat donne moins le la, ce qui entraîne aussi les collectivités à se retirer". "Le plus grave est que l'esprit de service public s'érode. Les compagnies financières, les multinationales prennent ici et là le pouvoir", a-t-il dénoncé, citant, à l'approche des festivals d'été, la "concurrence déloyale" d'événements "monstres" organisés par "l'entreprise multinationale Live Nation", "tandis que le ministre de l'Intérieur, M. Collomb, fait payer aux festivals de France et de Navarre le remboursement de frais de sécurité de plus en plus hallucinants".
"Je ne comprends pas que Gérard Collomb, qui a été un bon maire (de Lyon) pour la culture, soit aujourd'hui un aussi désastreux ministre de l'Intérieur pour les arts", a ajouté l'ancien ministre.
À regarder
-
Vagues, rafales : la tempête Benjamin a battu des records
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
Cancer : grains de beauté sous surveillance grâce à l'IA
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter