BFG, le retour du trio de choc d’Emmanuel Bex
L’organiste et claviériste de jazz Emmanuel Bex a reformé cette année un trio qui lui a valu tous les succès et honneurs il y a douze ans : BFG. "B" pour Bex, "F" pour (Glenn) Ferris, tromboniste américain, "G" pour (Simon) Goubert, batteur. Le groupe a enregistré en live un nouvel album, « Now or Never », qu’il présente jeudi et vendredi au Sunset, à Paris. Il nous en parle.
Le 7 octobre, Emmanuel Bex a sorti l’album « Now or Never » qui marque le grand retour discographique de son trio BFG, résultat de fructueuses retrouvailles scéniques, douze ans après la grande réussite du premier opus « Here & Now ». Le disque a été réalisé pour le label Naïve à partir des captations des concerts donnés fin juin 2013 au Sunset, l’un des clubs de jazz de la rue des Lombards à Paris. Ce nouveau disque atteste de la complicité intacte qui unit Bex, Ferris et Goubert dans un dialogue souvent teinté d’humour entre l’orgue Hammond B3 du premier, le trombone du second et la battue subtile et féline du troisième. Cet album joyeux, au groove implacable, s’ouvre sur une reprise malicieuse et aérienne de « Take Five », le standard intemporel que le saxophoniste Paul Desmond avait offert au Dave Brubeck Quartet, et se poursuit avec des compositions des trois compères et un morceau de Thelonious Monk. Un excellent moment musical.
Parallèlement aux retrouvailles de BFG, Emmanuel Bex a sorti à la rentrée un autre disque remarqué, un hommage très original au pianiste Bill Evans (1929-1980) intitulé « B2Bill », enregistré avec le pianiste Nico Morelli et le slameur Mike Ladd. Mais c’est une autre histoire.
- Culturebox : Pouvez-vous nous relater les circonstances de la reformation du trio BFG douze ans après « Here & Now ! » ?
- Emmanuel Bex : Nous n’avions pas l’intention de faire de BFG une histoire durable. Pendant dix ans, chaque membre du trio a réalisé ses propres projets. Nous avions juste envie de nous retrouver une fois par an pour jouer ensemble. C’est le label Naïve qui a voulu forcer le destin. En janvier dernier, j’avais un concert programmé au New Morning. Il se trouve que Simon Goubert, le batteur de BFG, me suit dans mes autres aventures depuis douze ans. Pour la seconde partie du concert, j’ai invité Glenn Ferris et nous avons reformé le trio. Naïve nous a alors proposé d’enregistrer un nouveau disque ensemble.
- Que représente pour vous ce nouvel album « Now or Never », concrétisation de ces retrouvailles après tant d’années ?
- La première idée, c’est que ce n’est pas un disque isolé. Il fait vraiment partie d’une histoire et c’est très important. Il est le résultat d’un processus de maturation de dix ans. Et finalement, je peux dire que dans certaines circonstances, ça fait du bien quand le temps passe ! Avec ce deuxième épisode, le projet devient plus concret, on ressent les choses avec plus d’intensité et on sait mieux où on veut aller.
- Votre nouveau disque comporte six compositions originales signées des différents membres du trio, ainsi que deux standards…
- C’est à peu près le même ratio que pour l’album de 2001. Avec ce groupe, nous avons une démarche créative, tout en assumant une filiation du jazz en parsemant nos projets de repères historiques et de grandes figures. Nous nous sommes amusés à tordre « Take Five » de façon à ce qu’on en reconnaisse des reflets… Nous avons aussi repris « Bluehawk » de Thelonious Monk. Monk, c’est le cœur du jazz, une danse intérieure, et dans ce morceau, vous avez ces cinq notes qui se répètent... - Au fait, l’association orgue + trombone + batterie n’est pas très courante…
- C’est en effet une formation unique qui contribue à donner un côté baroque à ce qu’on propose. Et si on joue de ça, c’est qu'on doit nous-mêmes être baroques quelque part… Quand on met un orgue avec un trombone, il faut inventer la musique qui va avec, puisqu’il n’existe pas du tout de référence.
- Comment travaillez-vous au sein du trio ?
- C’est un travail complètement collectif. On fait comme les comédiens ! Quand on est en répétition, on expérimente, on essaie de cerner les choses, de déceler les évidences, on attend que les choses s’installent d’elles-mêmes… Ce n’est pas du tout une démarche intellectuelle. Et je peux dire qu’on mouille la chemise ! On essaie de proposer une musique qui rappelle l’instinctivité et l’animalité du jazz.
- C’est peut-être cette spontanéité et cette fraicheur que l’on perçoit à l’écoute du disque, dans lequel je ressens aussi beaucoup d’humour…
- Un peu d’humour, un peu de distance, je trouve que ce n’est pas plus mal pour faire passer les messages. Quand j’étais plus jeune, j’avais la volonté de toujours parfaire les choses… Aujourd’hui, je préfère composer des fragments, puis laisser la musique s’installer à l’intérieur...
- À quand un troisième disque de BFG ?
(Propos recueillis par A.Y. le 29 octobre 2013)
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