"J'ai, hélas, du mal à ne rien faire, j'aime bien bouger, prendre des trains" : le questionnaire de Proust de la chanteuse Jeanne Cherhal
Écrivains, musiciens, chorégraphes, comédiens, couturiers, cinéastes… Durant tout l'été, des artistes se livrent à ce jeu pour franceinfo Culture. Aujourd'hui, Jeanne Cherhal, qui ne connaît pas le repos.
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Elle est avant tout musicienne. Chanteuse, bien sûr. Pianiste, aussi. La mélodie et l'harmonie sont ses signes distinctifs. À cela s'ajoute un semblant d'insouciance cachant une profondeur. Jeanne Cherhal, en avril, sortait un album sobrement nommé Jeanne. Retrouvailles avec le complice Benjamin Biolay pour un disque lumineux. Des ballades dansantes, poétiques, mais aussi féministes et engagées.
Depuis, elle parcourt les scènes, et cela, pour de longs mois. Elle a répondu au questionnaire de l'été de Proust avec soin, sérieux, humour et ce brin de légèreté qui est le sien.
Franceinfo Culture : Cet été, êtes-vous plutôt travail ou sieste, tournée ou vacances ? Si l'été est au travail, quel sera-t-il ?
Jeanne Cherhal : Tournée au début de l'été, puis repos après plusieurs mois intenses. Pour ce qui est du travail, il consistera à répéter régulièrement mes chansons pour ne pas perdre la main d'ici à la rentrée, à écrire le plus possible, à participer au tournage d'une mini-série pendant quelques jours, à repeindre un mur ou deux, faire un peu d'enduit et de désherbage. Musique et travaux manuels, le combo idéal !
En vacances, êtes-vous montagne ou plage ? Nord ou sud ? Marche ou "lézardage" ?
J'aime les deux, montagne et plage, car j'aime nager et marcher. Lézarder, en revanche, c'est moins mon profil. J'ai, hélas, du mal à ne rien faire, j'aime bien bouger, prendre des trains… Et avoir le temps de lire, aussi.
Parlons création : êtes-vous du matin ou du soir ?
Définitivement du soir.
Votre préférence pour l'été en musique, studio ou live ?
Cet été, plutôt live, mais j'ai la chance d'avoir une pièce à moi avec mon piano, mon petit univers, mes tapis, mes micros, autant dire mon studio, même s'il n'est pas du tout équipé comme un studio d'enregistrement. C'est un lieu insonorisé où je peux aller quand ça me chante, un vrai luxe que je savoure tous les jours !
Quel est le disque que vous n'avez toujours pas écouté et qui manque à votre playlist ?
Des albums de Frank Zappa. Je crois que c'est génial, mais je n'arrive pas à rentrer dedans.
Votre meilleur souvenir de chanteuse ?
C'est l'écriture et l'enregistrement de Brandt Rhapsodie, en duo avec Benjamin Biolay, il y a quinze ans. Un moment magique qui a scellé notre osmose artistique !
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Votre pire cauchemar de chanteuse ?
Un soir, en tournée, il y a vingt ans, alors que je terminais mon concert et saluais le public, un bonhomme est arrivé des coulisses sur scène, déguisé en une sorte de Casimir, sans préambule, simplement parce que ça se pratiquait dans cette salle. Ça m'a mise hyper mal à l'aise et m'a terrifiée, et je n'ai jamais compris quel était le sens de cet happening. Vingt ans après, ça me paraît si absurde que je me demande si je ne l'ai pas rêvé ! (hélas non, ça ne s'invente pas…).
Si vous vous réincarniez en disque, lequel serait-il ?
Le Fil de Camille. Un chef-d'œuvre.
Quelle phrase de chanson vous bouleverse ?
Dans la chanson de Daniel Darc, Vers l'infini : Combien d'hivers / Combien de temps / À écouter / Les rires d'enfants ? / D'enfants qui ne me doivent rien / D'enfants pour qui je ne suis rien
Une chanson que vous ne supportez pas ?
Celles qui sont générées par intelligence artificielle et sur lesquelles on tombe malgré soi. Ça peut me mettre en colère.
Et celle qui vous a toujours accompagnée ?
Tombé du ciel de Jacques Higelin. Je l'écoutais petite, je l'écoute encore souvent, je la chante aussi.
Quel est le lieu estival de rêve ?
Le théâtre antique des Nuits de Fourvière, à Lyon. J'en reviens, j'y ai fait un concert qui m'a donné des ailes pour tout l'été !
Quel est le lieu qui vous inspire pour écrire une chanson en été ?
Mon studio, et la petite jungle foisonnante que je laisse s'exprimer face à ma grande fenêtre.
Quelle est la question qui vous horripile ?
Aucune, c'est souvent plus une question de forme. Par exemple, j'ai beaucoup de mal avec les questions flemmardes, comme : "Jeanne Cherhal, est-ce que vous pouvez vous présenter ?". Ou bien celles qui n'en sont pas vraiment : "Alors Jeanne, cet album, pourquoi ?".
Et celle qu'on ne vous a jamais posée ?
Justement la question précédente ! Merci de me l'avoir posée !
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