Aux Grammy Awards, les révélations de l'année apportent une touche d'audace et de diversité
Les 64e Grammy Awards se déroulent ce dimanche 3 avril aux Etats-Unis. Le titre de révélation de l'année sera très disputé.
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Au milieu des poids lourds de la musique, la chanteuse pakistanaise de Brooklyn Arooj Aftab se fraiera un chemin dimanche aux 64e Grammy Awards, parmi d'autres candidats au titre de révélation de l'année, qui apportent une touche d'audace et de diversité à la soirée.
Malgré le succès critique de son album Vulture Prince, mariage réussi d'inspirations soufies et de folk, jazz et pop, Arooj Aftab, 37 ans, était pessimiste sur ses chances de concourir un jour pour un gramophone, trophée remis lors de cette cérémonie prestigieuse. "Je ne pensais pas que ça arriverait". Et pourtant, "je me disais que cela devrait être normal".
Au milieu de dix nommés, dont les rappeurs Baby Keem et The Kid Laroi, la rappeuse Saweetie, la chanteuse Arlo Parks, Finneas (le frère de Billie Eilish) ou les groupes Glass Animals et Japanese Breakfast, Arooj Aftab se sent dans la catégorie "la plus représentative". "Ce groupe en lui-même, c'est déjà un peu une victoire", ajoute-t-elle.
"Poids"
Cet éclectisme dans les genres et les origines témoigne des efforts de l'Académie nationale des arts et des sciences de l'enregistrement ("The Recording Academy") pour une plus grande diversité aux Grammy Awards. Un travail entamé depuis quelques années, et qui s'illustre surtout par l'augmentation de cinq à huit, puis dix nommés pour les quatre prix les plus prestigieux (meilleurs album, enregistrement, chanson, et révélation).
Mais Arooj Aftab se retrouvera aussi face à la sensation pop Olivia Rodrigo, qui a pulvérisé les records d'écoute et fait figure de favorite. Et si la Californienne de 19 ans, déjà connue de tous, l'emporte, ce sera une déception pour ceux qui défendent des choix plus audacieux. Pourtant, pour Tarriona "Tank" Ball, du groupe de la Nouvelle-Orléans Tank and the Bangas, nommé en 2020 et battu par Billie Eilish, le simple fait d'y être "a du poids". "Je n'ai pas l'impression d'avoir perdu ce soir-là. On se sent gagnants", raconte-t-elle.
Réalistes
Darius Van Arman, fondateur de Secretly Group, un groupe de labels indépendants, met en garde contre l'idée de laisser les grand-messes de récompenses "être la définition du succès sur le marché de la musique". Néanmoins, elles "ouvrent des portes pour certains artistes et créent des opportunités de carrière qu'ils n'auraient pas autrement", ajoute le patron de Secretly Group, qui représente notamment Bon Iver, vainqueur d'un Grammy en 2012, Phoebe Bridgers et Japanese Breakfast.
Tank en garde un souvenir concret. "Les caméras commencent à arriver, puis les médias vous attrapent et ils vous trouvent, où que vous soyez". "Et là, vous réalisez que c'est une grosse affaire", raconte-t-elle.
"Partout ou je vais, je n'entends plus que : deux fois nommée aux Grammy, deux fois nommée aux Grammy", s'amuse Arooj Aftab, candidate aussi à une récompense avec sa chanson Mohabbat. "Je pense que ça aura un effet durable sur ma carrière", assure la chanteuse.
Darius Van Arman salue les "progrès" de l'Académie pour être "plus inclusive à l'égard des artistes, qu'ils soient sur de grands labels ou des labels indépendants". Mais pour Arooj Aftab, il faut rester "réalistes quant à nos attentes à leur égard". "Quelle est l'éthique des Grammy ? S'agit-il d'être juste et de représenter tout le monde? Ou font-ils simplement partie de l'industrie et de l'audimat... et donnent-ils aux masses ce qu'elles veulent, c'est-à-dire Olivia Rodrigo ou Taylor Swift ?"
En plaisantant, elle assure que son but dimanche sera surtout "de ne pas grimacer en talons". "Je suis impatiente de passer un bon moment et de rencontrer des gens", ajoute-t-elle.
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