À Bourges, Juliette Gréco entame une dernière tournée pour dire "merci"
Juliette Gréco a repris la route une dernière fois pour dire "merci". Première étape de cet ultime tour de piste, le Printemps de Bourges a dit au revoir vendredi soir à une "Jolie môme" de 88 ans, intense, qui n'a pas hésité à aller au bout de ses forces.
Longue robe noire, Juliette Gréco a ravi le public avec les classiques de Jacques Brel, Serge Gainsbourg ou Léo Ferré. Épuisée, elle a écourté son tour de chant de deux chansons et préféré s'éclipser au bout d'une heure de concert.
Non sans avoir longuement profité des applaudissements d'une salle debout et enchantée. "Elle s'excuse de ne pas revenir sur scène, mais elle est très heureuse d'avoir fait ce concert", est venu annoncer un membre de l'organisation au micro, cité par l'AFP. La chanteuse "va très bien" ayant simplement eu "trop chaud" et vécu "trop d'émotions", a-t-on précisé dans son entourage.
Reportage France 3 : A. Métais, J. Roché, D. Vandal-Morin
Beaucoup de chansons de Jacques Brel
Accompagnée de son mari, le pianiste Gérard Jouannest, et de l'accordéoniste Jean-Louis Matinier, Juliette Gréco a largement puisé dans les chansons de Brel pour ce premier concert d'une ultime tournée qui doit durer au moins un an.
Après avoir pris le temps de saluer la salle, mains jointes, Gréco a débuté avec "Bruxelles" puis enchainé avec "Le prochain amour", "Amsterdam", "Les vieux" puis conclu avec "Ces gens-là" et "La chanson des vieux amants", autant de chansons du "Grand Jacques" dont la musique a été composée par Gérard Jouannest.
Reportage: Michel Vial, Georges Minangoy, Nathalie Aibar
Celle qui a chanté la plupart des grands auteurs de la chanson française s'est aussi offert une petite séquence Gainsbourg ("Accordéon", "La Javanaise") puis Ferré ("Jolie Môme", "Avec le temps"). Sans doute un peu secouée par l'émotion après avoir visité l'exposition que lui consacre le Printemps de Bourges, Juliette Gréco est apparue d'abord un peu timide, accrochée à son micro. Mais elle s'est ensuite détendue, laissant aller ses mains danser, symboliser les ailes d'un oiseau sur "Un petit poisson, un petit oiseau", ou mimer une robe qu'on déboutonne pour "Déshabillez-moi".
"Je ne devrais pas la chanter, mais je le fais quand même...", dit-elle avec un brin de coquetterie sur ce "Déshabillez-moi" qui est sans doute son titre le plus emblématique. Avant une autre chanson, elle s'agace un peu d'entendre une batterie au loin, provenant d'un autre concert.
"Je veux partir debout, avec élégance"
Mais elle se contente le plus souvent de présenter sobrement les chansons et les auteurs, comme elle le fait depuis ses débuts comme chanteuse en 1949. En quittant la scène, "je dis non à ce qui m'est le plus cher, à quelque chose d'essentiel pour moi, mais je veux partir debout, avec le plus d'élégance possible", a dit à l'AFP la muse de Saint-Germain-des-Prés, habituée du Printemps de Bourges où elle avait donné en 1991 une conférence de presse mémorable aux côtés des rappeurs de NTM.
Cette tournée baptisée "Merci" comprend pour le moment 25 dates jusqu'en avril 2016. Au programme : plusieurs salles à Paris, un week-end au Louvre en février 2016, pour fêter ses 89 ans, des concerts en province et à l'étranger (Italie, Belgique, Canada, Allemagne, Israël).
Avec la "Jolie môme", le Printemps de Bourges s'offrait une soirée d'ouverture de prestige et d'émotion pour une 39e édition voulue au carrefour des générations et des styles musicaux.
La manifestation marque le coup d'envoi de la saison des festivals et permet de découvrir - en salles toutefois, pas en plein air - certains de ceux qui vont animer cet été les Eurockéennes de Belfort, les Francofolies de La Rochelle ou les Vieilles Charrues de Carhaix.
Pendant six jours, Bourges accueille la fine fleur de la pop et du rock (Christine & the Queens, The Do, Brigitte, Angus & Julia Stone, Hubert-Félix Thiéfaine, Izïa). Mais aussi de belles voix nimbées de soul et de blues (Selah Sue, Yael Naim, Hindi Zahra, Faada Freddy), les rappeurs du moment (Black M, Soprano, Kaaris) et quelques stars des platines, dont le DJ américain Jeff Mills, légende de l'électro originaire de Detroit.
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