Stéphanie Coudert couturière en secret à Belleville
Stéphanie Coudert était depuis dix ans couturière particulière créant des vêtements pour une poignée de clientes dans sa boutique parisienne. Dimanche, elle présente sa collection pendant les défilés haute couture à Paris. "Je faisais de la haute couture en secret", confie la créatrice de 39 ans. Son credo: "une femme, une robe".
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Il s'agira de son deuxième défilé. Le premier, elle l'a présenté il y a 10 ans. "Je faisais tout toute seule. C'était éreintant". Elle a, ensuite, choisi de travailler avec une clientèle particulière, devenant "couturière personnelle" ou "couturière en chambre", ce métier qui a quasiment disparu.
"Mais trop de gens me disaient : Qu'est-ce que vous faites là ? Montrez-vous !", raconte la créatrice formée à l'école des Arts décoratifs et à l'Institut français de la mode. Lauréate du Festival de Hyères, elle crée des pièces uniques et éditions limitées depuis 15 ans, diffusées à Paris, au Japon et au Moyen-Orient. Ses modèles ont fait l’objet de nombreuses expositions à l’international : Beijing, Varsovie, Ekaterinburg, Asmara, Madagascar, San Francisco et New York.
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Des clientes régulières
Stéphanie Coudert, installée dans le quartier populaire de Belleville, compte une trentaine de clientes régulières depuis 2009. Des femmes du quartier, d'autres venues grâce au bouche-à-oreille et aussi, parfois des touristes étrangères envoyées par leur hôtel pour des créations sur-mesure déclinées à partir du répertoire exclusif de la collection permanente.
Mais en janvier 2014, elle fait une de ces rencontres qui peuvent changer le cours d'une vie. Son travail tape dans l'oeil d'un industriel, qui a un atelier à Paris où sont fabriqués les vêtements des plus grandes maisons. Cet homme, "amoureux du travail de la main", décide de la soutenir et fait fabriquer dans son atelier la collection que Stéphanie Coudert présente au premier jour des défilés haute couture automne-hiver 2014-2015. Et défiler pendant la semaine de la haute couture, qui attire photographes, journalistes et clientes du monde entier, c'est s'assurer d'une grande visibilité.
"Je ne voulais pas faire une collection sans l'outil derrière, sans la force de frappe d'une petite maison de couture" explique-t-elle. Ses cinq machines ont quitté sa boutique atelier et ont été installées chez son fabricant, où travaillent plusieurs dizaines de personnes.
Le président de la fédération française de la couture Didier Grumbach ne tarit pas d'éloges à son sujet. "C'est une histoire formidable, digne d'un roman", souligne-t-il, se félicitant qu'un sous-traitant se soit intéressé à son travail. "Elle est poustouflante. Son travail, c'est la véritable élégance", vante-t-il.
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20 silhouettes pour cultiver l'élégance française
La créatrice présente une vingtaine de silhouettes. Quand on l'interroge sur son style, elle parle de volume, de "flou structuré", d'"épure" et de mouvement. Elle qui a fait beaucoup de gymnastique et qui pratique toujours le patin à glace se dit "sensible à l'allure de la danseuse".
Contrairement à de nombreux couturiers, elle ne commence pas par le dessin mais "en sculptant autour d'un buste". La créatrice cherche ses modèles directement en volume autour du buste de travail, à la manière d’un sculpteur. De ce travail est née une silhouette fluide, un « tailleur-flou ». Sa mode, qu'elle soit pour le jour, le soir ou plus sportive, elle la veut portable. "L'élégance française doit être cultivée", dit-elle.
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