Première édition des Journées nationales de la réparation pour inciter les Français à repriser leurs vêtements plutôt qu’à jeter
À l’heure de l’urgence écologique, il devient primordial de réduire nos déchets, de préserver nos ressources naturelles et de changer notre réflexe premier : ne plus jeter vêtements et objets, mais les réparer.
Les 20, 21 et 22 octobre 2023, les Journées nationales de la réparation (JNR) rassemblent des centaines d’événements en France – animations, tables rondes, activités ludiques et pédagogiques – pour sensibiliser, informer et encourager à la réparation et à la consommation durable. Placées sous le haut patronage de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, elles sont coorganisées par l’association HOP (Halte à l’obsolescence programmée) et Make.org Foundation.
Cette manifestation fait suite au Festival des réparations, les 6 et 7 octobre à l'Académie du climat, thème phare de la Semaine des autres modes lors de laquelle, par exemple, le temps d'un défilé, les étudiants de l’école de mode Lisaa (Institut supérieur des arts appliqués) ont travaillé sur ce thème et celui du réemploi textile dans le domaine du sport dans la perspective des Jeux olympiques de Paris.
Pour la première fois, les JNR proposent de s’initier à ces techniques avec des professionnels qui ouvrent les portes de leurs ateliers et font la démonstration de leur savoir-faire. Même si la filière textile est l'une des industries les plus polluantes de la planète, le vêtement qui pollue le moins demeure celui que l'on a déjà dans son placard.
En France, 827 000 tonnes de vêtements ont été mises sur le marché en 2022, quand presque autant ont été jetées par les Français (700 000 tonnes. Source Adème 2023). Face à ce constat, et dans la continuité de la loi AGEC (Antigaspillage pour une économie circulaire) de 2020, l’État a mis en place le Fonds de réparation doté de 154 millions d’euros sur la période 2023-2028. Adossé à ce Fonds, le bonus réparation est une remise immédiate sur la facture (pour une tarification des aides comprise entre 6 et 25 euros).
Ce Fonds de réparation est piloté par Refashion (éco-organisme de la filière textile qui couvre les textiles d'habillement, le linge de maison et les chaussures usagées) à la demande des pouvoirs publics. Par ce dispositif, l’État fixe à Refashion la mission d’allonger la durée de vie pour réduire le volume de déchets de nos biens de consommation, en augmentant de 35% le volume de textiles et chaussures réparés en France d’ici à 2028 (Source Refashion 2022).
Durant trois jours, une quinzaine de réseaux partenaires se mobilisent et proposent des centaines d’événements, accessibles gratuitement dans différents domaines : équipement électrique et électronique, équipements de loisirs et de sports, mode et textile.
Par exemple à Poitiers, le Festival de la mode responsable accueille des ateliers de réparations, retouches et upcycling mais aussi des conférences sur le dressing parfait minimaliste et l’influence éthique sur la mode ainsi qu'un défilé. Tandis qu'à Paris, au Sneakers Atelier (14e arrondissement), le public assistera à une démonstration artisanale de réparation appliquée au monde de la basket : peinture, couture, teinture, changement de matières, réparation de trou, nettoyage, rénovation de couleur, recollage.
Des marques déjà impliquées
Le recours à la réparation se généralise, comme le démontre la multiplication des initiatives dans les repair cafés, les tiers lieux, les associations de quartier, les Fablabs ou encore les ressourceries et recycleries.
Outre la plateforme d’entretien et réparation Tilli, partenaire des JNR, déjà de nombreuses marques proposent ce service comme Lafrançaise, dont les vêtements en maille sont réparables à vie, car l’entreprise garde toutes les bobines de fils de tous ses modèles. Le service La Gentle Retouche de La Gentle Factory propose, quant à lui, que les vêtements abîmés soient envoyés par voie postale, réparés puis renvoyés chez le client. D’autres comme Samsøe Samsøe et Uniqlo offrent un service en boutique tout comme ba&sh dont les clientes peuvent faire retoucher, réparer et customiser leurs pièces dans une logique d'upcycling.
Galoche & Patin, qui collecte chaussures, sneakers et maroquinerie sur rendez-vous et les restitue réparés et entretenus, a élaboré un indice de réparabilité en suivant les grilles de l’Adème. La marque d’artisanat de luxe Nomasei est la première à afficher ce score sur ses modèles de souliers iconiques.
Poussant encore plus loin, Balibaris, par exemple, a mis en place une garantie à vie sur sept modèles emblématiques, tout comme Tortle, marque de randonnée pour femmes, qui garantit ses vêtements à vie et propose des kits de réparation pour pallier les petits accrocs.
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