En régions, dix expositions mode à ne pas rater et à inscrire sur votre agenda
L'année 2025 est riche en expositions consacrées à l'univers de la mode dans les musées, fondations et centres culturels.
Après notre sélection d'expositions parisiennes, découvrez le calendrier culturel en régions tout aussi alléchant. Voici dix idées de visites d'expositions, certaines se terminent bientôt et il ne faut pas les rater – Rosemania et Suivez-moi jeune homme – tandis que d'autres – Air France, Sens dessus dessous, Infiniment bleu, S'habiller en artiste, D'or et d'éclat... –, prévues dès ce printemps, sont à inscrire dans votre agenda. Suivez le guide.
"Rosemania, une histoire de la rose" à l'abbaye de Saint-Riquier, dans la Somme
Jusqu'au 30 mars, 300 œuvres allant du XVIIIe au XXe siècle font découvrir l'histoire de la rose avec un chapitre de l'exposition dédié à la haute couture, à la mode et aux accessoires ainsi qu'à la parfumerie et au maquillage, sous le commissariat d'Anne Camilli, au centre culturel départemental de l'abbaye de Saint-Riquier. Les multiples aspects de la rose dans la mode féminine au XXe siècle reflètent l'intensité créative de celle-ci grâce à l'émergence de la haute couture et à l'influence qu'elle exerce sur les secteurs de la mode. L'effervescence artistique, l'influence des Arts décoratifs, les conséquences de l'histoire, l'évolution du statut de la femme et l'accélération du progrès technique permettent aux couturiers un renouvellement stylistique qui suit le rythme effréné de leurs collections bisannuelles souvent complétées par des collections de prêt-à-porter. Au début du XXe siècle, la silhouette féminine reste engoncée dans des toilettes surchargées d'ornements où les fleurs ont leur place, en particulier la rose. La femme toujours corsetée doit attendre 1907 et la création de la robe à taille haute de Paul Poiret pour adopter une silhouette plus déliée inspirée du Directoire et abandonner le corset. Ce couturier confiera à Paul Iribe l'illustration d'un luxueux album de ses modèles, Les Robes de Paul Poiret racontées par Paul Iribe, publié en 1908, puis en 1913, la création d'une rose stylisée que l'on retrouve dès lors sur la griffe de sa maison de couture.
"Suivez-moi jeune homme" au Musée de l'image, à Épinal
Jusqu'au 18 mai, l'exposition Suivez-moi jeune homme. Images de mode et presse féminine (1778-1939) retrace plus d'un siècle et demi d'illustrations de mode féminine, de l'imagerie populaire aux portraits photographiques sophistiqués. Le Musée de l'image, à Épinal, explore la représentation de la mode féminine et plus largement l'image de la femme du XVIe au XXe siècle. La mode féminine, au-delà d'un style, reflète depuis toujours les évolutions des mœurs et témoigne du rôle de la femme assigné par la société. Au travers de plus de 150 œuvres, affiches publicitaires, portraits photographiques, gravures, coupures de presse et magazines, l'exposition s'intéresse à la représentation de la femme au quotidien, réelle ou idéalisée, et à cette mode dont les changements successifs témoignent du perpétuel désir de plaire. L'occasion de replonger dans les périodes charnières pour l'histoire de la mode telles que la Renaissance, l'Ancien Régime, le Second Empire ou les années 1930.
"Air France, une histoire d'élégance" à l'Envol des pionniers, à Toulouse
Depuis le 12 février, dans l'exposition Air France, une histoire d'élégance, à l'Envol des pionniers de Toulouse, le visiteur s'immerge dans l'univers de la compagnie aérienne et de ses valeurs intemporelles. Plus de 170 objets rares, dont une quinzaine d'uniformes couture portés par les personnels navigants ainsi que des maquettes d'avions mythiques sont à découvrir. L'occasion de redécouvrir la relation forte qui unit Toulouse à la compagnie aérienne, au cœur des bâtiments historiques exploités par Air France pendant soixante-dix ans.
"Sens dessus dessous" à la Piscine de Roubaix
Du 1er mars au 8 juin, vêtements de dessous, vêtements de dessus, habits de l'intimité se révélant au public. Les cabines mode de La Piscine de Roubaix décryptent l'art du déshabillé à travers des tenues issues des collections du musée. Ni coiffée, ni maquillée, un ample chapeau de paille posé sur la tête, vêtue d'une robe de mousseline au tissu vaporeux et transparent, c'est ainsi (non) apprêté que la reine Marie- Antoinette se fait portraiturer par Elisabeth Vigée-Le Brun en 1783. Le scandale est total : une reine "négligée", portant une chemise de nuit et posant dans son intimité, cela est inconcevable. Pourtant, à la Cour, nombreuses sont celles qui adoptent cette silhouette jugée provocante. Le vêtement de dessous devient alors officiellement tenue de dessus. La confusion règne au fil des époques. Découvrez comment les textiles, les coupes, les palettes et les matières associées aux sous-vêtements glissent à la surface des corps et se jouent des codes moraux de la pudeur.
" Infiniment bleu. Arts décoratifs, peinture et mode au château Borély", à Marseille
Du 7 mars au 15 février 2026, le château Borély - musée des Arts décoratifs, de la faïence et de la mode présente Infiniment bleu. Arts décoratifs, peinture et mode au château Borély, qui évoque l'importance du bleu, du XVIIIe siècle à nos jours, à travers la faïence, les arts graphiques, la joaillerie et la mode. À travers sa représentation en peinture, dans les arts décoratifs, la littérature ou le vêtement, l'histoire du bleu témoigne de l'évolution progressive des mentalités et raconte une épopée riche en symboles et enjeux. Considéré comme une couleur secondaire et dévalorisée dans l'Antiquité où le système chromatique s'organisait autour de trois teintes (noir, blanc et rouge) le bleu était souvent associé à la mort. Son retour en grâce au XIIe siècle s'opère à travers les arts et le vêtement. Devenu une couleur de premier plan, le bleu céleste s'impose alors comme une nouvelle mode et supplante le rouge. Omniprésent dans toutes ses nuances, tant à la Cour qu'en ville, il triomphe au siècle des Lumières, une ascension renforcée par le déclin des productions européennes de pastel au profit de l'indigo exotique. Avec les romantiques allemands, le bleu acquiert une dimension poétique et devient la couleur de l'amour, de la mélancolie et du rêve. À la fin du XIXe siècle, l'essor des colorants artificiels remplace les teintures végétales traditionnelles tandis qu'outre-Atlantique, Oscar Levi Strauss crée un vêtement promis à un destin iconique : le blue-jean. Aujourd'hui, le bleu figure parmi les trois couleurs les plus portées dans le monde occidental.
"S'habiller en artiste. L'artiste et le vêtement" au Louvre Lens
Du 26 mars au 21 juillet, au Louvre-Lens, l'élégance de Dürer, les toques et turbans de Rembrandt, les longs foulards de Vigée-Lebrun, George Sand en homme, la robe de chambre de Balzac par Rodin, Marcel Duchamp en Rose Sélavy, les robes de Sonia Delaunay, la perruque d'Andy Warhol... Le vêtement choisi par l'artiste révèle une identité, une vérité artistique, à la fois intime et publique. Et si le costume faisait l'artiste ? Qui se trouve derrière le choix d'un costume ? L'autoportrait comme la représentation d'un artiste par un de ses pairs est un genre manifeste qui dit aussi bien une époque, une intention artistique que la conception de la place de l'artiste dans la société. L'exposition analyse l'histoire de ces représentations à partir de peintures, sculptures, dessins, photographies, vêtements et accessoires de la Renaissance à nos jours. Dans la partie contemporaine, elle s'intéresse à la mutation du vêtement en œuvre d'art et met en valeur les artistes qui cousent leurs œuvres ou ceux et celles qui font d'eux-mêmes le matériau de leur travail.
"Le Jardin d'Hélène" au Musée provençal du costume et du bijou, à Grasse
Du 29 mars au 3 novembre, le Musée provençal du costume et du bijou de Grasse – niché au cœur de la vieille ville, à côté de l'usine historique Fragonard –, l'hôtel particulier de Clapier-Cabris (demeure de la marquise de Cabris, sœur de Mirabeau) propose l'exposition Le Jardin d'Hélène. Partageant avec son mari la passion des collections, Hélène Costa avait un goût immodéré pour les traditions provençales. Au fil de sa vie, elle a réuni un nombre impressionnant de vêtements provençaux ainsi que des bijoux typiques de cette région qui lui était si chère. Cette collection a donné lieu à l'ouverture en 1997 du Musée provençal du costume et du bijou. L'exposition rend hommage à Hélène Costa, fondatrice du musée, passionnée de botanique. Elle aimait à composer d'élégants bouquets avec les fleurs de son jardin comme autant de silhouettes de mode. Brodées, imprimées ou tissées, de délicates fleurs s'invitent sur les robes et costumes aux couleurs de la Provence.
"D'or et d'éclat. Le bijou à la Renaissance" à la fondation Bemberg, à Toulouse
Du 4 avril au 27 juillet, la fondation créée en 1994 par Georges Bemberg, un collectionneur passionné d'art, est installée dans l'hôtel d'Assézat, un hôtel particulier du XVIe siècle, classé monument historique. Après une introduction sur les matériaux et les techniques permettant d'explorer l'atelier de l'orfèvre, l'exposition traitera la question du bijou de cour, de ses sources d'inspiration et de son évolution au cours du XVIe siècle. Une troisième section abordera l'usage politique du bijou dans les cours européennes, comme moyen de paiement et d'échange ou encore instrument d'ostentation officielle et de fidélisation de la noblesse. La dernière section s'attardera sur la valeur sociale du bijou et ses usages. Matériaux, techniques, sources d'inspiration, évolution des formes, usage politique dans les cours européennes, valeur sociale... ce parcours permettra de faire dialoguer bijoux princiers et bijoux du quotidien avec des portraits, des modèles dessinés ou gravés et des documents d'archives.
"Christian Lacroix et la scène" au Centre national du costume de scène de Moulins
Du 5 avril au 4 janvier 2026, le Centre national du costume de scène (CNCS) célèbrera la créativité de Christian Lacroix comme costumier et plus récemment metteur en scène et concepteur de décors. Avec plus de 120 costumes issus de genres scéniques variés – théâtre, opéra, danse et de nombreux documents iconographiques, célébrant la créativité du costumier, le parcours, à la fois thématique et chronologique, s'intéresse aux années où Christian Lacroix se consacre – depuis la fermeture de sa maison de couture – à la scène. Son travail, caractérisé par de nombreuses relectures du passé, notamment des XVIIIe et XIXe siècles, sonne comme une résonance à cette envie de "remonter le temps" perceptible dans toutes ses créations. Évoluant entre le théâtre, la danse, l'opéra, jusqu'à la revue et la comédie musicale, le couturier a ajouté à cette pratique artistique des expériences de metteur en scène et de concepteur de décors et scénographies. Ce sont près d'une centaine de productions que Christian Lacroix aura signées en France et en Europe. L'exposition fera une large place aux contributions artistiques que le créateur a tissées au fil des années, fidèles compagnonnages et collaborateurs, assistants, metteurs en scène, scénographes, ateliers de couture, notamment ceux de la Comédie-Française et l'atelier Caraco avec lesquels Christian Lacroix travaille régulièrement.
"Amazighes - Cycles, parures, motifs" au Mucem, à Marseille
Du 2 mai au 25 septembre, cette exposition au Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem) interroge le concept de "permanence berbère" et les transmissions et circulations contemporaines du matrimoine/patrimoine au sein de l'importante diaspora amazigh, dans le domaine de la création artistique comme dans les cultures populaires. Cent-cinquante objets et œuvres du XIXe siècle à nos jours ainsi que quelques pièces archéologiques sont présentés appartenant principalement aux collections du musée Pierre Bergé des arts berbères de la Fondation Jardin Majorelle à Marrakech et à celles du Mucem mais aussi à des collections publiques et privées canariennes, marocaines et françaises ainsi qu'à des artistes.
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