Depuis 50 ans, le joaillier Dinh Van sublime des objets du quotidien en bijoux
Iconoclaste par ses inspirations, essentiel dans ses formes, la maison Dinh Van s’est taillée une place à part dans l’univers codifié de la joaillerie. Imprégnée de design et de ses courants forts, comme le Bauhaus, elle a créé son langage épuré et intemporel. A Paris, une exposition jusqu'au 7 septembre permet de redécouvrir 50 ans d'une approche épurée et libre des objets du quotidien.
Au milieu des années 1960, alors que la joaillerie est prisonnière de ses traditions, la mode comme le design explorent de nouveaux territoires. Révélateurs du bouleversement de cette société qui entre dans une nouvelle ère, Courrèges décline la mini-jupe à l’infini, Cardin crée la première ligne de vêtements unisexes et Yves Saint-Laurent invente le prêt-à-porter de luxe avec sa ligne Rive Gauche. Avec l’avènement du plastique, Knoll fabrique en série et démocratise le mobilier signé.
Jean Dinh Van part de la matière pour créer ses bijoux
Traditionnellement en joaillerie, ce sont les croquis qui lancent le processus créatif. Jean Dinh Van, lui, part de la matière pour créer ses bijoux. L’or est travaillé à l’instinct jusqu’à livrer la forme finale. Les proportions sont modelées, dans une succession de prototypes.
Les objets du quotidien deviennent des bijoux de tous les jours
Faune, flore, motifs symboliques, Dinh Van s’est affranchie des figures traditionnelles de la joaillerie pour inventer son propre vocabulaire. Les objets du quotidien, fonctionnels, deviennent des bijoux de tous les jours. La menotte, la serrure, la punaise ou la lame de rasoir sont muées en bijoux. Le travail du vide et du plein revient comme un refrain et certaines formes, à l’instar du carré, s’inscrivent dans les collections. Dinh Van invente le bijou de clan, libéré de toute référence culturelle et historique, il peut être porté par les hommes comme par les femmes, toutes générations confondues.
Des rééditions pour les 50 ans
Dans les années 1970, Jean Dinh Van veut offrir un cadeau à un ami graphiste. Il attrape une punaise et grave le nom de sa marque au centre. La collection Punaise est déclinée à l’occasion de cet anniversaire –depuis avril 2015- en or jaune pavé de diamants. Premier succès de Dinh Van en 1967, en collaboration avec Pierre Cardin, et symbole de la tendance des bijoux carrés, la bague Deux Perles est réinterprétée au travers d'une collection pour octobre 2015. Enfin, en novembre 2015, une pièce mythique de 1985, le bracelet Maillet de polo ressort en 50 exemplaires, en version joaillière.
Comment expliquez-vous le succès de Dinh Van ?
Thierry Vasseur, DG de Dinh Van : "Très simplement, par le style de la maison : épuré, dans un juste équilibre entre audace et discrétion. Nous avons la volonté permanente de surprendre, de penser différemment, de ne pas faire comme les autres. Débarrassés de toute fioriture ou références culturelles, nos bijoux du quotidien vont à l’essentiel et touchent ainsi à l’universel. Chacun peut y projeter son histoire. Cette approche unique a créé une vraie tribu, une famille Dinh Van qui a compris que le vrai luxe réside dans la simplicité".
Comment Dinh Van écrit son histoire aujourd’hui ?
"En restant fidèle à son esprit d’origine. La maison a été fondée sur l’idée de faire descendre le bijou dans la rue (…) Certains nous reprochent notre design très épuré, le côté « Less is More ». Mais c’est exactement grâce à cette spécificité que nos collections traversent le temps. Certains de nos bijoux datent des années 60 et restent parfaitement modernes. (….) Nos bijoux se transmettent, ils doivent pouvoir traverser les générations".
Quels sont les projets à venir ?
"2016 sera marqué par les 40 ans de Menottes et le lancement d’un nouveau design. Nous allons également continuer l’exploration de nouveaux matériaux au-delà de l’or, de l’argent et du carbone que nous travaillons déjà". Dinh Van raconte dans un ouvrage* son destin d’esprit libre de la joaillerie, signé Bérénice Geoffroy-Schneiter. Aux *Editions Assouline..
Exposition "Dinh Van. L'esprit libre de la joaillerie" jusqu'au 7 septembre 2015. Eléphant Paname. 10, rue Volney. 75002 Paris.
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