Mes goûts et mes couleurs : Yazbukey cultive un univers pop, ludique et décalé

Quelle est la pièce préférée de votre dernière collection ?

Comme Yazbukey n'a pas répondu pas à cette question, je vous dévoile ma pièce fétiche pour le printemps-été 2017 dans sa collection Fuel injection. Il s'agit d'une petite pochette en cuir noir représentant le tableau de vitesse d'une voiture. Amazing !

Quel couturier vous a marqué au cours de votre carrière ?

"Il n'y a pas de couturier en particulier qui a marqué ma carrière, plus des photographes comme Guy Bourdin ou un chorégraphe comme Bob Fosse, c'est moins figé dans le temps, plus libre et moins brimé".

Quel est le dernier livre lu ?

"Je préfère les livres à images comme Models Matter de Christopher Niquet. J'ai beaucoup aimé l'idée du portrait, de l'autographe et le texte écrit à chaque fois par une personnalité relié à chaque mannequin choisi. Christopher Niquet a redonné vie à certaines de ces mannequins d'une façon trés élégante et moderne".

Quelle est la dernière exposition vue ?

"Il s'agit de celle consacrée au mouvement Bauhaus qui s'est tenue au musée des Arts Décoratifs à Paris". C’était la base de mon inspiration pour la collection Mystery Chess et d'un coup, il y a le Bauhaus au musée ! C'est tombé à pic !

Quel est le dernier coup cœur musical ?

"Le coup de cœur éternel : le dernier album de Depeche Mode". Le premier groupe que j'ai écouté dès l'âge de 10 ans. Je suis leur fan numéro 1, je ne rate aucun de leurs concerts". 

Pop, ludique, parfois kitsch, un univers toujours singulier

Yazbukey est connue pour ses bijoux, sa maroquinerie et ses accessoires audacieux aux références pop toujours ludiques. Déclinés le plus souvent en Plexiglas, ses bijoux aux tonalités vives s'amusent à jouer la carte de l'effet trompe-l'œil. Pour le printemps-été 2017, la créatrice décline la collection Fuel injection, à l'inspiration Fast and furious. Ses Yaz girls, sexy et libres, adopteront des boucles d'oreilles ON/OFF et 69 mais aussi des accessoires portés en ceinture ou en clutchs, les sacs Dashboard et Speed, ou la pochette Start en forme de flèche. A noter des bombers, des combinaisons, des robes et des maillots de bains aux imprimés iconiques ainsi que des T-shirts pour les amateurs de la culture Seventies qui apprécieront le logo Satanic Mechanic.

Une collab avec Lacoste

Chaque saison Yazbukey raconte une histoire au travers de ses accessoires faits à la main. Elle invente un monde lumineux où la mode peut être à la fois amusante et audacieuse. La marque se développe aussi en dehors du domaine des accessoires via des collaborations avec d'autres créateurs et artistes : Diane Von Furstenberg, Linda Farrow, Princesse Tam Tam, Shu Uemura et Altreforme....

Felipe Oliveira Baptista lui a donné carte blanche pour réaliser une collection capsule dédiée au tennis, disponible en avril peu avant le tournoi de Roland-Garros.

Cette rencontre est-elle une évidence ?

Felipe Oliveira Baptista : "Oui. Yazbukey avait créé les accessoires de la collection haute couture Lacoste x Lesage en 2015. Je voulais avoir son point de vue très personnel et particulier sur une garde-robe plus sportswear. Je trouve toujours bien d’emmener la marque là où on ne l’attend pas et que son histoire soit racontée via un univers différent. D’autant que le regard décalé et sexy de Yazbukey ne se borne pas à la création. Sa personnalité exubérante se prête au jeu des photos et des vidéos".

Yazbukey : "C’est un rêve qui se réalise : me voilà enfin devenue la championne de tennis qu’enfant j’avais rêvé d’être. J’ai pratiqué un peu ce sport, pas longtemps, mais je me souviens que la beauté du professeur m’empêchait totalement de me concentrer sur le jeu".

Quelles ont été vos sources d’inspiration ?

Yazbukey : "Nous sommes immédiatement partis sur l’idée d’une balle de tennis dans une version émoticône. Nous avons donc créé trois personnages pour une partie de tennis - ou un jeu de séduction - à quatre : le crocodile et 3 balles de tennis. Trois balles capables d’émotions jouant avec un crocodile amoureux".

Les balles de tennis ont du caractère ?

Yazbukey : "Oui. En modifiant les sillons des coutures blanches qui habillent les balles jaunes, nous leur avons donné un visage, une personnalité. L’une d’elle est timide et apeurée. Est-ce le crocodile ou la raquette qui l’effraie ? La deuxième plus flirty est une séductrice glamour à la bouche sensuelle et rouge, comme l’emblème de ma marque. La dernière est plutôt beau gosse, elle frime avec ses lunettes de soleil noires. Quant au crocodile, nous l’avons paré d’un regard enamouré. Nous avons aussi créé un motif en jeu de lignes brisées sur fond bleu comme autant de lignes de court, vues sous le prisme d’un kaléidoscope. Je voulais vraiment rester sur les clichés du tennis".

Dans quel esprit avez-vous pensé cette collection ?

Felipe Oliveira Baptista : "Cela m’intéressait de permettre à Yazbukey de jouer avec les codes du tennis mixte en phase avec son travail personnel. Les expressions des balles très pop, très BD, avec une pointe d’humour me sont d’emblée apparues comme une évidence".
Yazbukey : "Nous souhaitions que ce soit très littéral, très direct, très straight forward. C’est le rêve de tenniswoman de Yazbukey". 
Felipe Oliveira Baptista : "Exactement, une ligne totalement intemporelle, directe et premier degré mais avec Yazbukey, le premier degré est toujours empreint de cheekiness".

Quelles sont les pièces de cette collection ?

Felipe Oliveira Baptista : "Cette collection pour les grands et les petits fera souffler un vent nouveau sur les courts de tennis. Des modèles phares réinterprétés : le polo, le T-shirt, le short... mais aussi des accessoires : le cabas plage, le 12.12 et la casquette...".
Yazbukey : "Une première dans l’histoire de la maison Lacoste. Le crocodile fétiche déserte le polo et laisse sa place à une nouvelle icône pour mieux la retrouver sur la visière d’une casquette".