De la broderie à l'impression digitale : la Palestinienne Natalie Tahhan revisite l'habit traditionnel
A première vue, on croirait qu'il s'agit des traditionnelles broderies qui ornent les habits de fête et autres robes palestiniennes. Mais c'est avec un ordinateur que Natalie Tahhan donne un coup de jeune à la couture palestinienne.
/2019/04/11/000_ni9xq.jpg)
Dans son petit atelier de Jérusalem où elle travaille seule, pas de points de croix ni de longues heures de broderie minutieuses mais un ordinateur portable et une paire de ciseaux. Les capes que cette jeune designer élabore sont faites de tissus imprimés dont les motifs géométriques dessinés sur écran reproduisent presque à s'y tromper les thèmes typiques de la broderie palestinienne.
Depuis des siècles, les Palestiniennes brodent minutieusement leurs robes traditionnelles, généralement longues et noires, ornées de broderies rouges, portées aujourd'hui dans les campagnes ou lors des cérémonies de mariage.
/2019/04/11/000_ni9y0.jpg)
Une preuve d'existence
Les motifs, qui varient selon les villes, ont tous une signification : à travers les couleurs et les dessins, "on peut savoir d'où est originaire la femme qui les porte et si elle est mariée ou célibataire", explique Natalie Tahhan, qui a fait ses études à Londres et à Doha. Ces broderies sont une part de l'"identité" des Palestiniens et "la preuve de notre existence dans chaque ville et village palestinien", alors que nombre de ces localités font désormais partie d'Israël, affirme à l'AFP Maha Saca, qui dirige le Palestine Heritage Center de Bethléem, en Cisjordanie occupée./2019/04/11/000_ni9y2.jpg)
Natalie Tahhan est l'une des rares à le faire à Jérusalem, et la seule à avoir abandonné le travail de broderie. Faute d'imprimerie dans les Territoires palestiniens occupés, elle fait réaliser ses tissus imprimés à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis. Ils arrivent chez elle via Doha et Amman, un passage emprunté pour envoyer des biens vers Jérusalem en contournant l'absence de transferts directs des pays du Golfe vers Israël. Sa première collection comprenait cinq modèles de capes de satin blanches, noires ou violettes, recouvertes de motifs géométriques aux couleurs chatoyantes. Elle s'est vendue en moins de trois mois, principalement dans le Golfe via internet, à 550 dollars pièce.
Un petit bout de Jérusalem
Selon Mme Saca, qui a réuni depuis l'ouverture de son centre en 1991 la plus importante collection de robes palestiniennes, une vraie tenue traditionnelle de qualité peut coûter jusqu'à 2.000 dollars. Un prix qui s'explique par les longues heures de travail et les matériaux utilisés, souvent onéreux. Parmi les capes de Natalie Tahhan, celle qui s'inspire des motifs d'Hébron, la grande ville du sud de la Cisjordanie, est une succession de carrés bleus et roses recouvrant le tissu noir ouvert aux épaules et garantissant une touche colorée sur n'importe quelle tenue noire. Ces tissus légers de couleur ont rencontré le succès dans le Golfe où les tenues traditionnelles palestiniennes, noires et fabriquées à base d'épais coton, peuvent devenir insupportables sous le soleil brûlant./2019/04/11/000_ni9xl.jpg)
À regarder
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter