Gabrielle Chanel aurait participé à la Résistance, selon des documents dévoilés à Londres lors d'une grande exposition consacrée à la couturière
Une grande rétrospective sur Gabrielle Chanel ouvre ses portes à Londres samedi 16 septembre. Le Victoria and Albert Museum explore 60 ans d'une carrière qui ont transformé la garde-robe des femmes, avec de nouvelles révélations sur son passé trouble pendant la Seconde Guerre mondiale.
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La couturière française Gabrielle Chanel, qui a collaboré avec l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale, a également été "un agent occasionnel" dans la Résistance, selon des documents révélés par le V&A, le Victoria and Albert museum à Londres. Ce musée consacre une exposition à la couturière, Gabrielle Chanel. Fashion manifesto, qui ouvrira ses portes ce samedi 16 septembre. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Gabrielle Chanel vivait à l'hôtel Ritz, en partie réquisitionné par le régime nazi pour abriter la Luftwaffe et son chef, le maréchal Göring. Elle a eu une relation avec un attaché d'ambassade allemand, Hans Günther von Dincklage, qui était sans doute un espion.
Le musée explique qu'en juillet 1941, "les autorités nazies enregistrent Gabrielle Chanel comme source fiable, bien qu'il ne soit pas certain qu'elle en soit consciente". "À l'inverse, des recherches récentes mettent en évidence le caractère contradictoire de ses actions pendant la guerre", indique le V&A. "Elle est répertoriée comme agent occasionnel du réseau ERIC. Cette branche de la résistance était dirigée par René Simonin et avait des liens avec les services secrets britanniques", indiquent des panneaux dans l'exposition.
La légende continue de s'écrire
"Si les dossiers d'archives ne détaillent pas les actions menées par Chanel pour le réseau, ils confirment sa participation du 1er janvier 1943 au 17 avril 1944", lit-on encore. "À cette date, les soldats allemands arrêtent Simonin lors d'une rafle de résistants à Poligny, dans l'Est de la France, et le réseau ERIC cesse de fonctionner". À l'appui sont exposés deux documents. Dans un "Etat nominatif des agents occasionnels du réseau ERIC", daté et signé de Paris, le 20 mars 1948, son nom apparaît, avec d'autres. Elle est décrite comme Melle Chanel, dite Coco. Son adresse est celle de sa maison de couture, 31 rue Cambon.
La responsable de l'exposition, Oriole Cullen, a expliqué au Guardian disposer d'un document du gouvernement français de 1957 confirmant cette appartenance : "Les nouvelles preuves ne la disculpent pas. Elles ne font que compliquer la situation. Tout ce que nous pouvons dire, c'est qu'elle était impliquée dans les deux camps".
Une icône intemporelle de la mode
L'exposition met aussi en avant l'incroyable parcours de Gabrielle Chanel et la manière dont elle a révolutionné le monde de la mode. Le tailleur en tweed, le sac matelassé, le camélia... Peu de marques sont aussi reconnaissables que Chanel. Gabrielle Chanel, décédée en 1971 à 87 ans, "est un pilier de la mode occidentale, une femme fascinante. Et un nom encore tellement présent dans la culture contemporaine", résume auprès de l'AFP Oriole Cullen, responsable de la mode au V&A.
L'exposition débute à ses débuts, à Paris en 1910, et se termine en 1971 avec sa dernière collection. Environ 200 modèles y sont mis en scène. Le V&A en expose 54 dans une salle sur deux étages, dans des dégradés de beige, de gris, de rose. Le premier, un beige, était celui porté par la couturière en 1958.
L'exposition montre aussi ses robes du soir en lamé, et se termine dans une salle majestueuse, reproduisant l'escalier de sa maison de couture, 31 rue Cambon. On dit que du haut des marches, cachée derrière les miroirs, elle observait les clientes. Au V&A, c'est sa dernière collection qui est exposée sur les marches.
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