Livre Paris : la littérature sud-coréenne à l'honneur
Qui connaît Hwang Sok-yong ou encore Lee Seung-U ? La littérature coréenne, dont ces deux auteurs comptent parmi les meilleurs représentants, demeure largement méconnue en France mais l'édition 2016 du Salon du livre de Paris (17-20 mars) devrait combler cette lacune.
/2019/04/12/000_8t4ap.jpg)
La Corée du Sud est l'invitée d'honneur de Livre Paris, le nom officiel du Salon, et sa littérature, une des plus fécondes d'Asie, est présentée dans toute sa diversité.
Parmi les grands noms : Hwang Sok-yong et Lee Seung-U
Pas moins de 30 auteurs sud-coréens, dont Hwang Sok-yong, 72 ans, considéré comme l'un des maîtres de la littérature sud-coréenne et l'un des plus grands écrivains asiatiques de sa génération (son nom est régulièrement cité pour le Nobel) et Lee Seung-U, 55 ans, lauréat du prestigieux prix Daesan (équivalen coréen du Goncourt) sont présents au Salon./2019/04/12/9782809711141_1_75.jpg)
Ils y présentent leurs livres traduits en français par des éditeurs comme Zulma, Philippe Picquier, Serge Safran, l'Asiathèque ou encore Actes Sud qui, dès la fin des années 1980, a lancé une collection entièrement dédiée à la littérature de la péninsule : "Lettres coréennes".
La délégation sud-coréenne comprend également des poètes, des auteurs de littérature jeunesse et de nombreux dessinateurs/auteurs des populaires "manhwa" (le manga coréen). Une vingtaine d'éditeurs sud-coréens accompagne ces différents auteurs. Une rencontre-débat sur le renouveau de la littérature sud-coréenne a été programmée au Salon vendredi de 13H00 à 14H00 sur le pavillon sud-coréen.
Un pays très lettré
La Corée du Sud est l'un des pays où on lit le plus au monde. L'alphabet coréen, le "hangul" a été inventé de toute pièce en 1444. Avec seulement 40 caractères, il est infiniment moins complexe que le chinois (qui jusqu'à la fin du XIXe siècle est restée la langue des élites).Dans une nation longtemps soumise à la domination chinoise et, au XXe siècle, à une longue occupation japonaise (1905-1945), la langue coréenne a symbolisé l'identité nationale. Cela s'est remarqué dans la littérature avec une profusion de romans de guerre ou de romans historiques.
Après la guerre civile et la guerre de Corée (1950-1953), la littérature est un champ de ruines. Au Nord, la dictature est impitoyable, au Sud les régimes autoritaires se succèdent et "les écrivains sont priés de se faire les chantres du demi-pays où ils résident", explique Patrick Maurus, fondateur de la collection Lettres coréennes. Depuis le début des années 1990, après des années de censure, les auteurs sud-coréens se sont libérés "par rapport aux figures imposées du réalisme confucianiste", raconte l'éditeur. Ainsi dans le désopilant "Une famille à l'ancienne" (Actes Sud) de Ch'on Myonggwan, 51 ans, le narrateur est l'auteur "du plus mauvais film de l'histoire du cinéma" et tente de s'en sortir grâce au porno tandis que frère et soeur oscillent entre délinquance et prostitution.
La littérature de Corée du Nord existe aussi
Il ne sera pas question dans la rencontre-débat sur la littérature coréenne, en revanche, de littérature nord-coréenne. Pourtant, insiste Patrick Maurus, également traducteur, "elle existe bien". "Il lui faudra des années pour surmonter les a priori des lecteurs qui ne l'ont pas lue", déplore-t-il. En Corée du Nord, où Patrick Maurus se rend régulièrement pour enseigner, les écrivains sont des salariés d'Etat mais certains mériteraient d'être "mieux présentés à l'étranger".En 2011, Patrick Maurus a traduit et fait publier le romancier nord-coréen Baek Nam Ryong. Loin des clichés habituels sur la Corée du Nord, son livre, "Des amis", racontait l'histoire d'un divorce entre une cantatrice et son mari au statut trop "modeste" pour elle. Maurus vient de récidiver en publiant "Le rire de 17 personnes" (Actes Sud), un recueil de onze nouvelles d'auteurs nord-coréens qui parlent de corruption, de profiteurs, de délinquance.
"La dénonciation" (Philippe Picquier), livre d'un mystérieux nord-coréen signant sous le pseudonyme de Bandi ("luciole" en français) sera sans doute beaucoup évoqué au Salon. Pour les uns, ce Bandi est "le Soljenitsyne de Pyongyang" et les sept récits qui composent son roman dévoilent le quotidien de gens ordinaires dans une société soumise à l'arbitraire, la persécution et la faim. Patrick Maurus fait partie de ceux qui émettent des doutes sur l'authenticité du manuscrit qui serait passé clandestinement du Nord au Sud. "Il s'agit encore de donner à lire ce que l'on veut entendre de la Corée du Nord", dit-il.
À regarder
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter