"La Cité aux murs incertains" : Haruki Murakami ou la quête du "vrai moi"

L'écrivain japonais de 75 ans revient après sept ans d'absence avec un livre à la fois familier et étrange. Il nous embarque dans un voyage onirique. Envoûtant.

Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Haruki Murakami lors de la cérémonie de remise du prix Princesse des Asturies 2023, au théâtre Campoamor, à Oviedo (Espagne), le 20 octobre 2023. (MIGUEL RIOPA / AFP)
Haruki Murakami lors de la cérémonie de remise du prix Princesse des Asturies 2023, au théâtre Campoamor, à Oviedo (Espagne), le 20 octobre 2023. (MIGUEL RIOPA / AFP)

Comment définir l'œuvre de Haruki Murakami ? L'écrivain japonais de 75 ans explore depuis de longues années un univers où le réel et l'imaginaire s'imbriquent, se confondent. La frontière entre les deux est toujours d'une grande porosité. Il en sort une forme de poésie étrange, à la lisière de la réalité et du surnaturel. Réalisme magique ? Merveilleux tangible ? Fantastique crédible ? Imaginaire féerique ? Les définitions enferment, restreignent. Sept ans après Le Meurtre du commandeur, Haruki Murakami revient avec La Cité aux murs incertains (Belfond), un volume de 552 pages, à la grande joie de ses nombreux admirateurs à travers le monde.

Il y a un air familier dans la première partie du livre, notamment pour les lecteurs de La Fin des temps. En postface, chose très rare chez l'auteur, Haruki Murakami explique que le titre et le thème furent d'abord ceux d'une nouvelle publiée en 1980, jugée "immature". Quarante ans plus tard, il décide de la retravailler parce qu'elle "n'avait pas trouvé l'accomplissement qu'elle méritait". Il l'a développée d'abord en 150 pages. "Non, ce n'est pas suffisant, l'histoire doit se poursuivre", pressent-il. Il ajoute alors deux parties.

Liseur de rêves

Tout commence avec un amour adolescent presque ordinaire entre un garçon de 17 ans et une fille de 16 ans. Les deux amoureux aiment beaucoup discuter, se découvrir, se contentent de s'embrasser sans jamais aller plus loin. La jeune fille lui parle de La Cité entourée de hauts, un lieu où l'on découvre son "vrai moi".

Elle connaît très bien cette cité pour de nombreuses raisons, elle y travaille dans une bibliothèque où sont emmagasinés de vieux rêves. D'ailleurs, elle pense qu'il a toutes les qualités requises pour être un liseur de rêves. Pour y accéder, il faut le désirer très fort et se séparer de son ombre. À sa disparition, le jeune homme se lance à la poursuite. S'ensuit une quête envoûtante.

Au détour d'une phrase, d'une expression, on se retrouve happé dans l'univers onirique et familier du maître japonais. La Cité aux murs incertains est un voyage qui ne se résume pas, il se déguste, avec son rythme lent, presque musical, et ses nombreux rebondissements. On embarque et pour le trajet et pour la destination.

"La Cité aux murs incertains", Haruki Murakami, traduit du japonais par Hélène Morita avec la collaboration de Tomoko Oono, éditions Belfond, 552 pages, 25 euros.

Couverture du livre "La Cité aux murs incertains" de Haruki Murakami. (EDITIONS BELFOND)
Couverture du livre "La Cité aux murs incertains" de Haruki Murakami. (EDITIONS BELFOND)

 

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