"Je suis comme je suis et n'y puis rien changer !", le questionnaire de Proust de Jean-Paul Delfino, romancier

Écrivains, musiciens, chorégraphes, comédiens, couturiers, cinéastes… Durant tout l'été, des artistes se livrent à ce jeu pour franceinfo Culture. Aujourd'hui, l'auteur Jean-Paul Delfino.

Article rédigé par franceinfo Culture - Propos recueillis par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Portrait de Jean-Paul Delfino. (OUARDA LAROUBI)
Portrait de Jean-Paul Delfino. (OUARDA LAROUBI)

Le jeune sexagénaire a une œuvre prolifique derrière lui. Mélomane et romancier, Jean-Paul Delfino a abordé de nombreux thèmes dans ses livres. Dernier titre paru : L'homme qui rêvait d'aimer (Éditions Hervé Chopin).

Franceinfo Culture : Cet été, êtes-vous plutôt travail ou sieste ?
Jean-Paul Delfino : Les deux ne sont pas incompatibles, à mon sens. De plus, l'écriture n'est pas, pour moi, un travail au sens latin du terme. C'est un bonheur, un privilège, une chance exceptionnelle. Et certainement pas une torture.

En vacances, êtes-vous à la montagne ou à la plage ? Nord ou sud ?
Je suis où mes pieds veulent bien me conduire. Je rentre de Guyane. Depuis, j'ai enchaîné les déplacements : trois jours au salon de Limoges, un week-end signature à Paris, une conférence à Salon-de-Provence, l'enregistrement de 35 émissions de radio pour la RTS, Créteil en poche, le salon Le temps des cerises à Flassans. Le tout en quinze jours.

Parlons création : êtes-vous du matin ou du soir ?
J'écris le matin et je tape le résultat de mes pattes de mouche l'après-midi. Le lendemain matin, je corrige le tirage papier de la veille et je continue à la main.

Stylo ou clavier ?
Stylo ! J'ai suffisamment "pissé de la copie"  expression consacrée – en tant que journaliste pour me permettre de passer du temps court (clavier) au temps long (stylo).

Quel est le livre que vous n'avez toujours pas lu ?
Les miens, pour commencer. Et Proust, aussi. Mais il n'y a aucun rapport entre ces deux réponses !

Votre meilleur souvenir d'écrivain ?
La publication de mon premier ouvrage, à 21 ans. Puis, le lancement de mon premier roman, à 34 ans.

Votre cauchemar ?
Me réveiller, un matin, et m'apercevoir que je n'ai pas écrit. Que tous ces romans, ces essais, ces livres pour enfants, tout cela n'était qu'un rêve.

Si vous étiez un livre, lequel serait-il ?
Le Dom Quichotte de Cervantes ou le Candide de Voltaire.

Quelle phrase a bouleversé votre vie ?
"Jeune homme, vous êtes médiocre. Jamais vous ne serez capable de faire quelque chose de bien" (ma professeure de lettres, en terminale).

Quels sont les personnages que vous avez détestés ?
Je ne suis pas dans la détestation, pas plus dans mes romans que dans mon existence.

Et ceux qui vous ont toujours accompagné ?
Ils sont nombreux. La trilogie de Jules Vallès, Gabriela de Jorge Amado, Ed Cercueil et Fossoyeur de Chester Himes, Jaume dans Le Baron perché d'Italo Calvino, le Gargantua de Rabelais, etc. Sans oublier celui qui fut tout autant un écrivain qu'un personnage de ses propres livres : Blaise Cendrars.

Quel est le lieu où vous êtes chez vous ?
Là encore, partout où mes pas m'emmènent. Partout, il y a à voir, à sentir, à entendre, à toucher, à goûter, à éprouver.

Quel est le lieu qui vous inspire ?
Je me considère comme un citoyen du monde. Tout est inspirant à qui sait voir.

Quelle est la question qui vous horripile ?
"Vous ne pensez pas que l'intelligence artificielle est une chance formidable pour la littérature ?"

Et celle qu'on ne vous a jamais posée ?
"Êtes-vous heureux ?

Pourquoi avez-vous choisi cette photo en particulier pour illustrer le questionnaire ?
C'est une photo que j'ai fait faire quelques jours après avoir rasé ma tignasse. Très vite, on s'est demandé si j'étais en chimiothérapie. Je n'aime pas me voir en photo. Mais comme l'écrivait Jacques Prévert : "Je suis comme je suis et n'y puis rien changer ! "

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