Le Festival d'Avignon invite à "célébrer" la langue arabe sur les planches : théâtre, danse et musique
Le Festival d'Avignon, qui fête cette année sa 79e édition, entend "célébrer" l'arabe, "langue de lumière" et "de connaissance" face aux "marchands de haine".
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Ce rendez-vous international du théâtre, qui se tient du 5 au 26 juillet, comprend 42 spectacles répartis sur 300 représentations, dont 32 créations 2025 et 20 en première à Avignon, selon sa programmation, "strictement paritaire", dévoilée mercredi par son directeur Tiago Rodrigues à Avignon et sur les réseaux sociaux du festival.
La chorégraphe capverdienne Marlene Monteiro Freitas lancera ce 79e Festival d'Avignon, une édition qui fera la part belle à l'arabe, "langue de lumière" et "de connaissance", que les organisateurs entendent "célébrer" face aux "marchands de haine".
La danse en ouverture
Marlene Monteiro Freitas, figure majeure de la danse contemporaine, lauréate du Lion d'argent à la Biennale de Venise en 2018, est l'artiste invitée ("complice") cette année. Elle qui a étudié la danse à Lisbonne et Bruxelles ouvrira les festivités dans la Cour d'honneur du Palais des papes avec la création Nôt, d'après Les Mille et une nuits.
Une artiste "bouleversante", qui sait inventer "des images et des poèmes visuels sur scène", selon Tiago Rodrigues, qui décrit une danse mêlant "puissance physique" proche de la "fièvre" et "une densité philosophique, conceptuelle rare".
L'arabe, comme langue invitée
"Langue de lumière, de dialogue, de connaissance et de transmission, l'arabe est souvent - dans un contexte polarisé à l'extrême - pris en otage par les marchands de violence et de haine qui l'assignent à des idées de fermeture et de repli sur soi, de fondamentalisme", a estimé le directeur du festival depuis Avignon. "L'inviter, c'est choisir de faire face à la complexité politique plutôt que l'esquiver, de faire confiance à la capacité qu'ont les arts de créer des espaces de débat et de commun", a-t-il ajouté. C'est aussi "célébrer" la "cinquième langue la plus parlée au monde, la deuxième en France", a-t-il déclaré à l'AFP.
Douze spectacles ou événements en lien avec la langue ou la tradition arabe seront proposés : parmi les artistes, la Marocaine Bouchra Ouizguen (performance participative), le Libanais Ali Chahrour (danse, musique, théâtre), les Tunisiens Selma et Sofiane Ouissi (danse), le Marocain Radouan Mriziga (danse), la Franco-Irakienne Tamara Al-Saadi (théâtre), les Palestiniens Bashar Murkus et Khulood Basel (théâtre) ou encore le Syrien Wael Kadour (théâtre).
Voix majeure du monde arabe, la diva égyptienne Oum Kalthoum, disparue il y a 50 ans, sera au cœur d'une création musicale proposée par l'artiste libanais Zeid Hamdan. Elle réunira les chanteuses françaises Camélia Jordana et franco-algérienne Souad Massi, ainsi que le rappeur franco-algérien Danyl, après une première au Printemps de Bourges.
Nour, une nuit de concerts, performances, lectures et projections sera organisée en lien avec l'Institut du monde arabe (IMA), de Paris. Débats, conférences, "cafés des idées" sont aussi prévus, conviant par exemple l'autrice franco-marocaine Leïla Slimani, le journaliste libanais Nabil Wakim et l'auteur palestinien Elias Sanbar.
Hommage à Brel et lectures autour de Gisèle Pelicot
Dans la carrière de Boulbon, le duo composé par la chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker et le danseur français Solal Mariotte, venu du breakdance rendront un hommage au chanteur belge Jacques Brel.
En collaboration avec le Festival de Vienne, la dramaturge Servane Dècle et le metteur en scène Milo Rau consacreront une nuit de lectures, mises en scène, au procès des viols de Mazan, commis sur Gisèle Pelicot, droguée pendant des années par son époux Dominique qui la livrait à des inconnus.
Le festival invite par ailleurs de grands noms de la mise en scène comme l'Allemand Thomas Ostermeier, qui présentera Le canard sauvage d'Ibsen, ou le Suisse Christoph Marthaler, qui donnera sa création 2025, Le sommet. Il fait également revenir le "théâtre radical" du Théâtre du radeau de François Tanguy, décédé en 2022.
La Comédie-Francaise dans la Cour
Œuvre marquante de l'histoire d'Avignon, "Le Soulier de satin" de Paul Claudel, mis en scène par Eric Ruf, administrateur de la Comédie-Française, qui se joue à Paris depuis décembre, "retourne à la Cour d'honneur du Palais des papes" s'est réjoui Tiago Rodrigues.
En même temps, "plus de la moitié des artistes (58%) se présentent pour la première fois", relève le directeur, citant la danseuse danoise Mette Ingvartsen ou l'artiste pluridisciplinaire albanais Mario Banushi. Lui-même présentera d'autre part sa dernière création, La distance, une pièce dystopique dans laquelle une partie de la population terrienne, en proie aux conséquences du réchauffement climatique, s'est réfugiée sur Mars.
À noter que, pour la première fois depuis 25 ans, le "In" et le "Off" commencent à la même date.
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