Festival d'Avignon 2024 : l'exigence et la langue espagnole donnent le ton
L'Espagne, invitée d'honneur, et la présence de l'Ukraine et de la Biélorussie dominent la 78e édition du Festival d'Avignon qui veut privilégier les "découvertes".
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La metteuse en scène espagnole Angélica Liddell, auteure de pièces radicales, va inaugurer le Festival d'Avignon samedi 29 juillet, lequel fera la part belle à la langue espagnole et sera marqué par la présence sur scène de femmes ukrainiennes et bélarusses.
Cette 78e édition (29 juin-21 juillet) comprend "pour moitié des découvertes" de nouveaux noms et "pour moitié des retrouvailles", a déclaré mercredi son directeur, Tiago Rodrigues, qui prévoit 21 premières mondiales sur la quarantaine de spectacles proposés.
Défendre la démocratie
Les responsables du festival d'Avignon ont réitéré leur appel à faire barrage à l'extrême droite lors d'une conférence de presse, lundi 24 juin, dans la Cour d'honneur du Palais des papes, alors que le festival ouvre samedi et que le premier tour des législatives se tient dimanche. "Il y a deux façons qui nous sont disponibles pour défendre la démocratie pendant les prochains jours : une c'est évidemment participer aux élections, l'autre c'est de remplir" les places du festival d'Avignon, a lancé son directeur, le Portugais Tiago Rodrigues.
Calendrier modifié
Le festival démarre une semaine plus tôt cette année, pour s'adapter au calendrier des Jeux olympiques et paralympiques qui débutent le 26 juillet et nécessitent une mobilisation massive des forces de l'ordre.
Il comprend néanmoins deux jours de plus qu'en 2023. Et propose légèrement moins de spectacles que les précédentes éditions mais ils bénéficient de plus de représentations. "Ce qui permet de mieux produire les artistes" et "offre plus de places, démocratisant l'accès" au festival, selon son directeur.
Les organisateurs, qui mettent en vente 120 000 places, espèrent attirer comme l'an dernier au moins 5 000 jeunes grâce à l'initiative "première fois". À noter qu'un spectacle est aussi présenté en langues des signes : Lacrima, de Caroline Guiela Nguyen, directrice du Théâtre national de Strasbourg.
Puissance et radicalité en ouverture
Angélica Liddell présentera son travail pour la première fois dans la Cour d'honneur du Palais des papes, avec El Funeral de Bergman (déconseillé aux moins de 16 ans, des scènes pouvant "heurter"), une plongée dans l'univers du cinéaste suédois qui avait imaginé et écrit ses propres obsèques. La metteuse en scène est connue pour ses spectacles qui dérangent, comme une performance poussée à l'extrême en 2021, avec automutilation sur scène.
Pour Tiago Rodrigues, présenter cette artiste "à la dramaturgie puissante, radicale", est "absolument urgent, à un moment où l'on voit tellement d'attaques contre les libertés d'expression et la liberté artistique". "C'est aussi soutenir les discours artistiques et esthétiques qui peuvent nous bouleverser, nous bousculer, mais qu'on considère essentiels à partager avec le public".
Auteur de mises en scènes qui ont également pu choquer, Krzysztof Warlikowski, l'un des maîtres polonais de la scène européenne, fera son retour après dix ans d'absence, avec "Elizabeth Costello, Sept leçons et cinq contes moraux", qui s'empare de l'écriture de J. M. Coetzee, prix Nobel 2003 de littérature.
Guerre en Ukraine sur scène
Avec "Mothers. A Song for Wartime", la jeune metteuse en scène polonaise Marta Górnicka mettra sur le plateau de la Cour d'honneur un chœur de femmes d'Ukraine, de Pologne et du Bélarus. Elles "chantent et parlent de l'exil et la guerre", et "nous demandent : Regardez-nous, ne regardez pas ailleurs", selon Tiago Rodrigues.
L'espagnol est la langue invitée
Après l'anglais l'an dernier, la langue espagnole est à l'honneur avec 30% de la programmation. Outre Angélica Liddell, seront présents les Argentins Mariano Pensotti, Lola Arias et Tiziano Cruz, l'Uruguayen Gabriel Calderon, la Suisso-Espagnole La Ribot (danse contemporaine) ou encore la Péruvienne Chela de Ferrari qui travaille avec des artistes malvoyants. La chanteuse Silvia Pérez Cruz viendra clore le Festival.
Une création signée Rodrigues
Le directeur lui-même présente sa nouvelle pièce, Hécube, pas Hécube, inspirée de la tragédie grecque d'Euripide, montée avec sept comédiens de la Comédie-Française, dont Denis Podalydès. Une réécriture de "l'histoire d'Hécube, mélangée à la vie d'une actrice, inspirée de cas véridiques de maltraitance d'enfants et de plaintes portées au tribunal", explique-t-il.
Le chorégraphe Boris Charmatz, artiste "complice
Le danseur à la tête du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch, présentera Forever, une immersion de sept heures dans le travail de la célèbre chorégraphe allemande, ainsi que Cercles, un atelier à ciel ouvert de transmission de danses en cercles, avec 200 personnes professionnelles et amatrices. Il rejouera aussi Liberté cathédrale (2023), non pas dans une église mais sur l'herbe, en plein air.
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