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"La dernière couleur fut le rouge", la vie du sculpteur aveugle Doris Valerio devient une bande dessinée

La peintre Anne-Sophie Servantie publie "La dernière couleur fut le rouge", une bande dessinée qui raconte la vie de Doris Valerio, sculpteur aveugle et compagnon de l'autrice.

Jean-François Lixon

France Télévisions - Rédaction Culture

Publié le 01/12/2019 15:09 Mis à jour le 19/12/2019 17:03

Temps de lecture : 2min

Doris Valério et la couverture de la BD qui raconte sa vie (France 3 Poitou-Charente / A. Darrigrand et Grrr...Art Editions)

"Tout en étant aveugle, il a un rapport à son art qui est incroyablement visuel". C'est en ces termes qu'Anne-Sophie Servantie évoque Doris Valerio, son compagnon. L'artiste est sculpteur et aveugle. Elle a raconté sa vie dans une bande dessinée intitulée La dernière couleur fut le rouge.

Anne-Sophie Servantie est habituellement peintre, mais elle a choisi la bande dessinée car malgré sa déficience visuelle, Doris Valerio travaille beaucoup avec la couleur.

C'est paradoxal de parler du regard d'un artiste quand on parle de quelqu'un qui est aveugle.

Anne-Sophie Servantie

Une équipe de France 3 Poitou Charente a rencontré Doris Valério

La petite et la grande Histoire

Plus encore qu'une bande dessinée relatant la vie de Doris, sa compagne la resitue dans le contexte familial et historique. La grande Histoire et la petite histoire se conjuguent ainsi dans cet album très sensible. L'autrice a recueilli les souvenirs des membres de cette famille d'immigrés italiens. Si "Testa dura" comme le surnommait sa mère (tête dure) peut parler de couleur et demander que telle ou telle de ses scuptures soit rouille ou bleu, c'est que l'artiste a perdu la vue à l'âge de trente ans. Et comme l'indique le titre de la BD, la dernière couleur à disparaître fut le rouge. Avant de perdre définitivement la vue, Doris avait eu le temps de faire provision d'images en explorant le monde à moto.

Anne-Sophie Servantie était invitée du journal de France 3 Poitou-Charentes

Un jeu très pertinent et sensible avec la couleur

La bande dessinée joue avec beaucoup de pertinence avec la couleur. Elle est d'abord en noir et blanc, en sépia, puis elle apparaît avec vigueur quand il s'agit de parler de la période hippie, celle de la parenthèse enchantée pour disparaître en même temps que la vue du héros. Il faudra que l'art et la sculpture surgissent dans sa vie pour que la couleur vienne à nouveau animer les vignettes de la bande dessinée.