"La Danza de la Realidad " : Alejandro Jodorowsky et sa biographie rêvée
Pour son septième long métrage, Alejandro Jodorowsky a réalisé ce qu'il a lui-même qualifié de "biographie rêvée". Né chilien en 1929, le cinéaste, acteur, scénariste de BD, romancier, poète et guide spirituel français Alejandro Jodorowsky avait présente à la Quinzaine des réalisateurs "La danse de la réalité", l'adaptation cinématographique de son autobiographie éponyme.
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Synopsis : "M'étant séparé de mon moi illusoire, j'ai cherché désespérément un sentier et un sens pour la vie." Cette phrase définit parfaitement le projet biographique d'Alexandro Jodorowsky : restituer l'incroyable aventure et quête que fut sa vie. Né dans la petite ville de Tocopilla, où le film a été tourné, Alejandro Jodorowsky fut confronté à une éducation très dure et violente, au sein d’une famille déracinée. Le réalisateur réinvente sa famille et notamment le parcours de son père jusqu’à la rédemption, réconciliation d’un homme et de son enfance. Avec "La Danza de la realidad", il ne faut pourtant pas s'attendre à une plate reconstitution de ce que fut l'enfance de Jodorowsky. A son habitude, le réalisateur d'"El Topo" et de "La montagne sacrée" en a fait un long poème onirique où se mélangent des faits réels, la vision qu'a pu en avoir l'enfant qu'il était et la version d'une vie idéale qui n'a jamais existé que dans son imagination.
Choquer ou jouer des symboles ?
Comme toujours dans l'oeuvre de Jodorowsky, ce septième film comporte des scènes crues qui, coupées du contexte, pourraient choquer. Dire, par exemple, qu'il montre sans rien cacher sa mère urinant sur son père peut paraître extravagant voire pornographique. Le propos devient plus clair quand on sait que dans l'imaginaire de Jodorowsky, elle guérit ainsi l'homme qu'elle aime de la peste qui emporte alors nombre de voisins. Jodorowsky et Fellini
Fellini avait son "Amarcord", Jodorowsky octogénaire nous donne sa "Danse de la réalité". Les deux films ont d'ailleurs beaucoup en commun à commencer l'onirisme. Il s'agit dans les deux cas du regard d'un vieil homme sur son enfance dans un pays où la politique prenait une grande place du fait de la dictature.
Sa mère, elle, ne s'exprime qu'en chantant de l'opéra. Intervenant devant le public de la Quinzaine des Réalisateurs, Jodorowsky explique qu'il offre ainsi à sa mère disparue la carrière lyrique qu'elle n'a jamais connue et qu'elle avait longtemps espérée. De même avec son père qu'il transforme en un héros tentant d'assassiner le dictateur au pouvoir.
Le dernier Jodorowsky ?
Au bout du compte ce film est sans doute l'ouvre-testament du cinéaste. Il apparaît plusieurs fois dans le film, parlant à la caméra et serrant dans ses bras l'enfant qu'il fut. Il le dit, il faut laisser s'exprimer l'enfant que chacun a été, que c'est la seule manière de vivre une vraie vie d'homme. Le vieil homme a recréé sur l'écran le monde, coloré, violent, extrême du Chili de son enfance ou plutôt de son village (où le film a été tourné) vu à travers ses yeux de petit garçon. Le générique est plein de Jodorowsky, le fils Brontis (qui joue le père, donc son propre grand-père), l'autre fils Adan (qui compose la musique) mais aussi l'épouse au montage et d'autres encore. Toute la famille aide le patriarche de 84 ans à se retourner sur son enfance et retrouver le petit garçon qu'il a été. Le filtre de la mémoire
A l'image de Boris Vian à qui l'on prête cette phrase, Jodorowsky pourrait ajouter "Tout est vrai puisque je l'ai inventé". Le filtre de la mémoire déforme la réalité, tout comme la tentation de l'améliorer. La vie serait une danse qui ferait tourner la tête, une "Danse de la réalité".
L'avis d'adolescents
La projection cannoise avait été suivie par un groupe d'adolescents intéressés par les métiers de l'audiovisuel venus de Colombes grâce à une association municipale "La maison du cinéma". Voici quelques-unes de leurs impressions.
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