Natalie Portman coproduit le film d'animation "Arco", un conte utopiste

Avec Arco du Français Ugo Bienvenu, en salles mercredi 22 octobre en France et le 14 novembre aux États-Unis, Natalie Portman s'essaie à la production d'un long-métrage d'animation, avec l'envie de "faire des films qui créent un monde meilleur" pour les enfants. La star américaine, connue pour ses rôles dans Black Swan ou Thor, est venue présenter au Festival Lumière, à Lyon, cette fable éco-futuriste qu'elle a coproduite et dont elle assure une des voix.

Sacré Grand Prix du Festival d'Annecy et un temps pressenti pour représenter la France à l'Oscar du meilleur film international, Arco raconte l'histoire d'un petit garçon du même nom vivant dans un futur lointain en harmonie avec la nature. Une cape arc-en-ciel lui permet de voyager dans le temps. Mais il perd le contrôle de son tout premier vol et tombe dans un autre futur, plus proche de nous, assombri par des catastrophes climatiques à répétition. Il y rencontre Iris, une petite fille du même âge qui va tout faire pour qu'il puisse rentrer chez lui.

Le film se termine sur un appel à croire en la force de la créativité, au pouvoir de changer les choses. "Nous voulons faire des films qui créent un monde meilleur pour nos enfants, et que nous pouvons partager avec nos enfants", a expliqué Natalie Portman, elle-même mère de deux enfants, lors d'une avant-première lundi.

Natalie Portman a déjà participé à la production d'une douzaine de films dont May December de Todd Haynes, mais c'est la première fois qu'elle soutient un film d'animation. Un long processus dans lequel elle s'est lancée avec Sophie Mas, son associée dans la société de production Mountain A.

"Cela a pris cinq ans" entre le lancement du projet et la sortie en salles, souligne-t-elle. Cette durée, propre au monde de l'animation, "offre du temps précieux pour façonner l'histoire", observe l'Américaine, qui prête aussi sa voix à la mère d'Iris dans la version anglaise. "Et si on faisait des films qui ont de l'espoir plutôt que de créer des dystopies ?", propose à ses côtés Sophie Mas.

Dessiné en 2D, certains voient dans le travail d'Ugo Bienvenu une réponse française à l'imaginaire de Hayao Miyazaki, cofondateur du Studio Ghibli. "Ugo a vécu au Tchad, au Mexique, il a des mélanges d'influences japonaises, Dragon Ball Z, Disney, Pixar... il s'est inspiré des différentes cultures de dessins d'animation", souligne Sophie Mas.

"Amour du cinéma"

Natalie Portman a été convaincue par "le talent artistique unique" du réalisateur français, qui a décrit son projet aux deux productrices comme "un souvenir du futur" : "C'est une belle façon de décrire l'imagination", sourit-elle.

L'actrice, découverte à 14 ans dans Léon de Luc Besson et qui a tourné avec de grands noms du cinéma en trente ans de carrière (Michael Mann, George Lucas, Mike Nichols, Darren Aronofsky, Todd Haynes...), s'est lancée dans la production "par amour du cinéma".

"Et aussi parce qu'il est possible, à ce stade de ma vie, d'encourager des réalisateurs", explique-t-elle. "J'ai voulu commencer à produire parce que j'aime créer des films que je veux voir sortir dans le monde", a-t-elle précisé lors d'une masterclass dans le cadre du Festival Lumière.

Arco a été présenté au Festival de Cannes, avant de recevoir en juin la plus haute récompense du Festival international du film d'animation d'Annecy.