Le comédien Jacques Charrier, deuxième mari de Brigitte Bardot et père de son fils, est mort à l'âge de 88 ans

L'acteur Jacques Charrier, brièvement marié à Brigitte Bardot avec qui il a eu un fils en 1960, est mort mercredi soir, le 3 septembre, à l'âge de 88 ans, a annoncé jeudi son entourage à l'AFP, confirmant une information de Paris Match. Jacques Charrier est décédé à Saint-Briac-sur-Mer, en Ille-et-Vilaine, où il vivait.

Né le 6 novembre 1936 à Metz en Lorraine, formé à l'école de la rue Blanche, Jacques Charrier débute dans la figuration à la Comédie-Française. Marcel Carné l'engage pour Les Tricheurs, superbe film sur la jeunesse des années 50, aux côtés de Jean-Paul Belmondo et de Laurent Terzieff. Jeune premier à la carrière encore discrète, malgré ses faux airs d'Alain Delon, Jacques Charrier entre dans la cour des grands pour quelques années.

Un début de carrière prometteur

De prometteurs réalisateurs comme Christian-Jaque, Gérard Oury, Robert Dhéry, Claude Chabrol, Michel Deville, André Cayatte, Agnès Varda, Michel Drach ou encore Jean-Luc Godard vont alors se le disputer. On le retrouve à l'affiche de La Belle Américaine en 1961, avec Louis de Funès, dans le film à sketches Les Sept péchés capitaux en 1962, dans Françoise ou la Vie conjugale avec Marie-José Nat ou encore dans Le Plus vieux métier du monde.

On se souvient également de son rôle dans Les dragueurs de Jean-Pierre Mocky, aux côtés de Charles Aznavour. Le comédien a aussi produit aussi plusieurs longs métrages dans les années 1970, dont Les Volets clos de Jean-Claude Brialy.

La rencontre entre le bel acteur brun aux yeux clairs et Brigitte Bardot se produit en 1959 sur le tournage de Babette s'en va-t'en guerre, une comédie réalisée par Christian-Jaque. Entre eux, tout va très vite, peut-être trop vite. Elle découvre qu'elle attend un enfant peu de temps après leur rencontre. Elle ne souhaite pas être mère mais il parvient à la convaincre de garder le bébé.

Le deuxième mariage de B.B, divorcée de Roger Vadim, le 18 juin 1959 à la mairie de Louveciennes tourne à la foire d’empoigne tant les photographes sont nombreux. Une fois retombée la passion des premières semaines, la star réalise qu'elle n’aime pas son nouvel époux et ne désire pas cet enfant. Entre eux, la violence s’installe. Elle fait une troisième tentative de suicide et vit sa grossesse comme un calvaire.

Dans ses mémoires parues en 1996, Initiales BB, l'actrice a décrit sa grossesse comme un long calvaire. La naissance de leur fils Nicolas, le 11 janvier 1960, ne sera en rien une délivrance. Jacques Charrier a fait une tentative de suicide pour échapper au service militaire. Dépressif, il sort d’un hôpital psychiatrique. Brigitte Bardot est obligée de se retrancher dans son appartement, tous volets clos, pour échapper aux paparazzi venus du monde entier.

Dans un reportage de Cinq colonnes à la une diffusé cinq jours plus tard, Jacques Charrier lui tend précautionneusement son fils pour qu'elle le prenne dans ses bras. Elle multiplie les poses et les sourires factices, mais ne s’attachera pas à cet enfant. C'est Jacques Charrier qui élèvera Nicolas et leur divorce sera prononcé en 1963.

Il a élevé leur fils Nicolas

Un procès retentissant suit la parution du livre de mémoires de Brigitte Bardot, gagné par Charrier et son fils. En 1997, la justice condamne Brigitte Bardot et son éditeur à leur payer 250 000 francs, l'équivalent de 36 000 euros, de dommages et intérêts pour les atteintes à l'intimité de leur vie privée. Mais les plaignants n'obtiennent pas la suppression de certains passages du livre.

Quelques mois après, Jacques Charrier prend la plume à son tour en publiant Ma Réponse à Brigitte Bardot. Il y dresse un portrait peu flatteur de l'idole des années 1960, affirmant qu'elle avait été heureuse de la naissance de leur fils, avant de le rejeter. "Je conserve par-devers moi une trentaine de lettres d'un amour enflammé que Brigitte m'adressait une certaine année 1959, toute à la joie de porter notre enfant", affirme-t-il alors.

Au début des années 1980 Jacques Charrier avait tourné la page du cinéma pour revenir à la peinture, sa première passion. Il s'était installé en Bretagne, à Saint-Briac, sur la côte d'Emeraude. Ses toiles étaient régulièrement exposées en France comme à l'étranger.