Laureline, l'héroïne libre et sexy qui a fasciné Luc Besson
Luc Besson avait dix ans et vivait à 40 km de Paris quand il a rencontré Laureline, héroïne de bande dessinée qui l'a fasciné et dont la forte personnalité a influencé les figures féminines de ses films, bien avant qu'il la mette en scène dans un film, "Valérian et la Cité des mille planètes" (sortie mercredi prochain en France).
Bien avant qu'il ne réalise certains des films d'action les plus spectaculaires et extravagants jamais réalisés, Luc Besson était un garçonnet en adoration devant un personnage de bande dessinée.
Il avait dix ans et vivait à une quarantaine de kilomètres de Paris lorsqu'il a rencontré Laureline, l'héroïne de son dernier film, "Valérian et la Cité des mille planètes", qui sort vendredi aux Etats-Unis et cinq jours plus tard en France (elle est incarnée par l'ex-mannequin devenue actrice Cara Delevingne).
S'ennuyant ferme, il attendait avec impatience ses visites à la boutique où, en 1969, il a découvert la BD "Valérian et Laureline" dans la revue pour jeunes "Pilote".
Une héroïne libre, qui tuait des extraterrestres, et tellement sexy
"C'était une époque sans internet, avec une seule chaîne de télévision en noir et blanc et mon beau-père n'avait pas de musique à la maison. La vie était assez terne", se souvient le réalisateur français, âgé de 58 ans."Il ne se passait pas grand-chose, pas beaucoup d'exutoires, et tout d'un coup... Je me souviens des premières pages dans 'Pilote'. Soudain vous avez un couple qui voyage dans l'espace et dans le temps et qui combat des extraterrestres", raconte-t-il à l'AFP, à Los Angeles.
Ce qu'il a remarqué très rapidement, c'est l'indépendance d'esprit de Laureline. Il n'avait jamais vu ça auparavant. "Elle était libre, elle était combattante, tuait des extraterrestres. La première image de cette femme était très forte et je suis tout de suite tombé amoureux d'elle. Elle était tellement sexy", confie-t-il.
Une certaine image de la féminité
Une image de la féminité bien ancrée en lui, et qui ressort dans de nombreux films où ses personnages féminins ont des caractères bien trempés, des femmes fortes n'ayant pas besoin qu'un homme leur montre comment tenir une arme à feu.Il a commencé sa carrière dans les années 1980 avec des films d'action en français influencés par le cinéma américain, avant de connaître un succès international avec "Le Grand Bleu" (1988), puis "Nikita" (1990) - une femme assassin - ou encore "Léon" (1994), où une adolescente (Natalie Portman, âgée alors de 13 ans) devient la protégée d'un tueur à gages.
Depuis, ses nombreuses créations personnelles ont connu des fortunes diverses, mais il a gagné gros avec sa société de production EuropaCorp qui est derrière les séries "Le Transporteur" et "Taken".
Si Laureline a été son premier amour, il lui a trouvé des remplaçantes dans la vraie vie. Il s'est marié quatre fois, dont brièvement avec Milla Jovovich, son héroïne du "Cinquième Elément" (1997) qu'il a révélée comme tant d'autres actrices.
Un "cinéma du look" qui s'intéresse à la substance
"Dans les années 1970 et 1980, les films étaient totalement du point de vue des hommes et ce n'est pas juste... La fille est en arrière-plan en train de pleurer : 'Quand est-ce que tu reviens ?'", a-t-il dit lors d'une conférence de presse, avant son entretien à l'AFP."Ce n'est pas ma vision des relations entre hommes et femmes. Peut-être que mon éducation m'a permis par chance de voir que les deux sont très forts", a relevé ce père de cinq enfants.
Considéré au début de sa carrière comme un précurseur du mouvement "cinéma du look" - où le style prime sur l'histoire -, ce serait néanmoins lui faire peu d'honneur que de dire qu'il ne s'intéresse pas à la substance.
Bien qu'étant un film d'action truffé d'effets spéciaux se déroulant dans l'espace intersidéral, "Valérian" aborde aussi des préoccupations actuelles comme le changement climatique, la diversité et les difficultés des immigrés.
Luc Besson veut éviter que ses films soient "comme un cheeseburger"
Le long-métrage au budget de 180 millions de dollars a été filmé à Paris l'an dernier, en pleins bouleversements politiques en Europe et aux Etats-Unis.Le réalisateur est réticent à parler de politique mais il n'hésite pas à qualifier "Valérian" d'allégorie du pouvoir démesuré du monde des affaires.
Les méchants, dit-il à l'AFP, pourraient tout à fait être les dirigeants de Volkswagen ayant reconnu en 2015 avoir équipé quelque 11 millions de véhicules de "logiciels truqueurs" permettant de fausser les contrôles anti-pollution.
S'il insuffle des sujets sérieux dans ses films - pour éviter qu'ils ne soient "comme un cheeseburger", c'est-à-dire vite ingéré et oublié -, il ne veut pas en faire trop. "J'aime parler de toutes ces choses - d'écologie, d'immigration - en gardant le sourire et en divertissant en même temps", explique-t-il.
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