L'Ecran Pop : vivez les comédies musicales au cinéma comme nulle-part ailleurs
L’Ecran Pop est une nouvelle forme de spectacle importée de Grande-Bretagne consistant à projeter dans une salle de cinéma une comédie musicale, dont les chansons sont sous-titrées pour inviter le public à chanter en chœur, danser et vivre le film. Inauguré en septembre 2017 à Paris avec "Mamma Mia", suivi des "Demoiselles de Rochefort", L’Ecran Pop part en tournée en France à partir de vendredi.
Festif, convivial et joyeux sont les premiers mots qui viennent aux lèvres quand on a assisté à une représentation de L’Ecran Pop. Natacha Campana, à l’origine de l’importation en France du "Sing-Along", concept qui existe depuis 20 ans en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et en Espagne, a tenu à dépasser le seul karaoké géant collectif au cinéma auquel il pourrait être réduit. Elle a tenu à en faire un spectacle interactif, participatif et partagé à part entière.
A ce titre, à lieu une séance exceptionnelle le 24 juillet au Rex à Paris de "Mamma Mia" en version L'Ecran Pop, suivie de l'Avant première de "Mamma Mia ! Here We Go Again", donc double dose d'Abba, les amateurs apprécieront. La billeterie est ouverte dès ce vendredi 29 juin, 20h00.
Rencontre avec Natacha Campana, créatrice de L'Ecran Pop
Culturebox : Pourquoi le "Sing Along", qui relève d’une tradition vieille de 20 ans notamment en Grande-Bretagne, arrive-t-il si tardivement en France ?
Natacha Campana : Peut-être cela vient-il d’un public moins sensible à la comédie musicale en France. C’est aussi vérifiable pour la musique de films en soit, alors que c’est une part importante des films, je pense à des "Retour vers le futur", ou "E. T. ", même "Maman j’ai raté l’avion". Quand je pense à ces films, je pense à la musique qui va avec. C’est presque un personnage. Pour revenir à la comédie musicale, je pense qu’elle a mauvaise image, et même pour certains, cela reste ici quelque chose de ringard.
C : Il y a pourtant de très grands classiques, comme "Le Magicien d’Oz", "Chantons sous la pluie", "Un Américain à Paris", "West Side Story"…
N. C. : Je pense que tout le monde les connaît, mais que peu de monde les a vus. Même des gens de mon âge sont passés à côté. Il y a certains jeunes qui les ont vus parce que leurs parents aiment le genre et leur ont fait découvrir. Cela passe aussi par des sorties scolaires, auxquelles ces films se prêtent. Mais globalement, je pense que ce sont des films qui ne sont pas si accessibles que cela pour les jeunes. C’est dommage.
Mais c’est vrai qu’il se passe en même temps beaucoup de choses autour de la comédie musicale à Paris. Il y a beaucoup de spectacles, de créations et qui marchent très bien.
C. : Qu’est ce que vous avez voulu apporter de plus au "Sing Along" anglo-saxon en France ?
N. C. : Comme fan de comédies musicales, c’était presque une mission d’importer la formule en France. Parce que depuis que je vais au cinéma j’ai toujours eu envie d’entrer dans le film, et c’est ce que j’ai voulu faire avec L’Ecran pop.
Quand j’ai apporté le "Sing Along" en France, je voulais y apporter un plus. Car la formule anglo-saxonne stagne un peu. Comme elle est pratiquée depuis 20 ans, on sent qu’ils ne se posent plus vraiment de questions. Ils n’y mettent plus vraiment d’amour. L’accueil du public est plus simple, on vous donne un sac en plastique banal rempli de goodies, alors que nous prenons soin à que cela soit un vrai paquet cadeau ; ce sont sur ces petits détails que se joue la différence. Pour que le public soit plus immergé dans l’univers du film. C’est également le cas pour le pré-show qui est assez différent de ce qui se fait en Angleterre, nous le voulons plus travaillé, plus riche et immersif. C’est la charge de notre metteur en scène Samuel Sené qui est un spécialiste de la comédie musicale, puisqu’il a une école où il l’enseigne, et qu’il créé des spectacles (en ce moment "Comédiens" au Théâtre de la Huchette à Paris). Je travaille aussi avec une scénariste, Anna Marmiesse, qui écrit les dialogues d’animation, d’interaction etc… Alors qu’en Angleterre, il y a bien un comédien, mais il est plus un chauffeur de salle et là pour expliquer l’usage des goodies pendant le film qu’autre chose. Nous, nous voulions aller au-delà.
C. Le "Sing Along", et désormais L’Ecran Pop semblent dériver du phénomène qui s’est développé dans les années 70 avec "The Rocky Horror Picture Show".
N. C. : Oui, peut-être. C’est vrai que le "Rocky" est un phénomène qui marche toujours en France, comme ailleurs, depuis plus de 40 ans. Cela doit venir de là, mais c’est très différent, le "Rocky", ce n’est pas du "Sing Along", le public ne chante pas forcément, donc c’est autre chose, même si c’est dans la même veine.
C. : Vous avez actuellement deux films au répertoire, "Mamma Mia" et "Les Demoiselles de Rochefort", comment voyez-vous l’évolution de L’Ecran Pop".
N. C. : Le but serait de présenter un nouveau film tous les six mois, mais sans en faire de trop, sans les rapprocher de trop, car cela ne serait plus possible à gérer en termes de production et de communication. Cela veut dire qu’il nous en faut un pour la rentrée et cela sera sans doute "Grease". Mon but est de remettre en salle des films que l’on n'a plus la possibilité de voir sur grand écran.
C. : Pour "Les Demoiselles de Rochefort", vous en avez parlé à Michel Legrand, l’avez-vous invité ?
N. C. : Il ne voyait pas vraiment ce que cela pouvait donner et n’a pas pu venir. Mais Rosalie Varda est venue voir le spectacle avec des gens qui ont participé au film, et à l’issue du show, ils nous ont dit que c’était comme cela que Jacques Demy aurait aimé voir son film projeté, pour le faire vivre avec le public.
C. : Vous aimeriez vous tourner vers des classiques comme "Le Magiciens d’Oz", Gene Kelly ?…
N. C. : On avait pensé à "Chantons sous la pluie", mais les droits nous ont été refusés. La question des droits en France est très compliquée, plus que nulle part ailleurs. C’est un peu mon point noir au quotidien. Dans la mesure où on veut diffuser un film, mais aussi un petit peu le modifier, puisqu’il faut en faire une version karaoké, donc en tirer une copie qui intègre les paroles des chansons, ce qui implique des droits éditoriaux des paroliers, impliquant qu'on leur en réclame les droits. Donc, c’est beaucoup plus compliqué que de diffuser un film de façon classique. La chaine des droits sur ces films est beaucoup plus compliquée.
De plus, comme pour "Grease" par exemple, on pourrait récupérer la copie karaoké anglaise, mais il faut aussi intégrer les dialogues en français, puisque tout n’est pas chanté. Donc cela suppose l’intégration des dialogues en français, puisque nous préférons projeter des versions originales sous-titrées, et celle des chansons façon karaoké.
C. : Vous avez d’autres titres en tête après "Grease" ?
N. C. : Oui, on aimerait faire "Dirty Dancing" qui n’est pas vraiment une comédie musicale, mais où la musique est très importante, qui marche bien en "Sing Along", et demeure un film culte. "Moulin Rouge", j’aimerais beaucoup ; le "Rocky Horror Picture Show" que j’ai donné sous cette forme au studio Galande à Paris, mais c’était une expérience différente de ce qui se fait d’habitude, même si cela a très bien marché. Après, j’aimerais bien également faire des Disney, mais les droits sont colossaux...
Les dates de L’Ecran Pop en France
L’Ecran Pop Mamma Mia !
29/06 CGR Bruay-La-Buissière
05/07 CGR Cagnes-Sur-Mer (Nice)
06/07 CGR Vitrolles (Marseille)
07/07 Lyon Festival Tout l’Monde Dehors (hors réseau CGR)
10/07 CGR Auxerre
12/07 CGR La Mezière (Rennes)
13/07 CGR Saint-Saturnin (Le Mans)
19/07 CGR Blagnac (Toulouse)
20/07 CGR Bordeaux Le Français
Samedi 30 juin : Festival Vintage Bel Air (Franche-Comté)
À regarder
-
Tempête Amy : deux morts dans les intempéries
-
Guerre à Gaza : le Hamas se dit prêt à libérer les otages
-
Le premier distributeur de frites belges
-
Boucheries, la nouvelle cible des voleurs
-
Deux morts dans une fusillade à Nice
-
Apnée du sommeil : quels risques pour la santé
-
Nouveau gouvernement : le coup de poker de S. Lecornu
-
"Food express", l'expo sur les wagons-bar
-
Ce lycée a un cours unique en France
-
Plus de 49.3, ça veut dire quoi ?
-
Dorothée : le retour gagnant de l'idole des jeunes
-
Mairie de Paris : la guerre des notes de frais
-
Conflit Israël-Palestine : "Une confédération permettra de parvenir à une solution à deux Etats"
-
Des règles plus strictes pour les virements bancaires
-
Le plastique a-t-il vraiment disparu des cantines ?
-
Loto : il oublie de réclamer ses 15 millions d'euros
-
La police de l’immigration au Superbowl de Bad Bunny ?
-
Pizza au matcha : tu valides ?
-
Polémique : Shein ouvre des magasins en France
-
Les Français sont-ils trop propres ?
-
Attaque terroriste : deux morts devant une synagogue à Manchester
-
Pour votre santé, seulement 14g de viande rouge par jour.
-
Ligotés et dénudés : enquête sur un bizutage à Toulouse
-
Boutiques de luxe : nouveau braquage à la voiture bélier
-
Baisses d'impôts : les premières pistes de Sébastien Lecornu
-
On t'emmène à l'entrainement du GP
-
Ces pays où la Gen Z se révolte
-
Immeuble squatté : le désespoir des propriétaires
-
Fraude à 2,3 millions : des dentistes soupçonnés d'escroquerie
-
Au Maroc, deux morts dans les manifestations de la jeunesse
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter