Hafsia Herzi distinguée par le festival De l'écrit à l'écran à Montélimar

"C'est son moment", notent ceux qui suivent sa fleurissante carrière de comédienne et de réalisatrice. Hafsia Herzi a de nouveau reçu un prix, le 21 septembre, cette fois-ci celui du festival De l'écrit à l'écran à Montélimar. "Merci beaucoup pour l'honneur", a réagi l'artiste avec sa réserve habituelle sous les applaudissements et le regard bienveillant du plus de millier de spectateurs réunis au Palais des congrès.

"C'est le prix du cœur", a confirmé Vanessa Lhoste, la directrice du festival. "C'est une manière pour nous de t'exprimer notre gratitude". Cette remise de prix a été aussi l'occasion de découvrir en avant-première son film La Petite Dernière. 

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L'organisation du festival, qui se tient jusqu'au 25 septembre, lui a préparé une surprise en choisissant Brigitte Giraud, Goncourt 2022, comme remettante. En lui présentant son prix, la romancière a confié être "admirative devant [son] parcours" et qu'elle suivait "depuis très longtemps" la révélation de La Graine et le Mulet d'Abdelatif Kechiche.

Une performance qui a offert à Hafsia Herzi le César du meilleur espoir féminin en 2008. Confirmant le talent détecté, l'Académie des César lui a décerné, l'année dernière, celui de la meilleure actrice pour son rôle dans Borgo. Au dernier Festival de Cannes, c'est l'interprète de son récit, Nadia Melliti, qui décrochait à son tour le prix d'interprétation féminine.

"Un personnage qui n'existe pas dans le cinéma français"

"Librement" adapté du premier livre de Fatima Daas qui s'est inspiré de son expérience personnelle, La Petite Dernière raconte, sur une année, le cheminement émotionnel et sentimental d'une jeune fille musulmane qui tente de réconcilier sa foi et son homosexualité condamnée par la religion. Hafsia Herzi a remercié l'autrice "pour sa confiance" et les productrices du long-métrage qui lui ont fait découvrir "ce magnifique roman qui a donné naissance à ce film".

"Quand j'ai relu le livre en repensant au cinéma, je me suis dit que c'est un personnage que l'on n'a jamais vu, qui n'existe pas dans le cinéma français. En tout cas, moi, je ne l'ai jamais vu. Ça a été le déclic", a expliqué Hafsia Herzi durant le débat qui a suivi la projection. "Après, j'ai su que Fatima avait dit que c'était un devoir d'écrire ce personnage parce que, plus jeune, elle avait du mal à s'identifier. Je me suis dit qu'il faut le mettre en lumière parce qu'il existe. Il fait partie de la vie de tous les jours et on n'en parle pas". Avec le film, Hafsia Herzi signe une œuvre plus apaisée que le livre dont il est adapté. "Je n'avais pas envie de violence. Ce qu'elle vivait était déjà assez dur et violent (...) Le personnage du père est assez violent (…) Je n'avais pas envie de filmer un père comme ça". La Petite Dernière sort en salles le 22 octobre.