Gaza : 1 500 acteurs et réalisateurs annoncent boycotter des institutions cinématographiques israéliennes

Javier Bardem, Olivia Colman et Yorgos Lanthimos font partie des signataires de cette tribune publiée dans le quotidien britannique The Guardian.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'acteur espagnol Javier Bardem, ici le 16 juin 2025 à New York (Etats-Unis), a signé la tribune d'acteurs et réalisateurs pour la Palestine publiée lundi 8 septembre dans le quotidien britannique The Guardian. (MIKE COPPOLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA VIA AFP)
L'acteur espagnol Javier Bardem, ici le 16 juin 2025 à New York (Etats-Unis), a signé la tribune d'acteurs et réalisateurs pour la Palestine publiée lundi 8 septembre dans le quotidien britannique The Guardian. (MIKE COPPOLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA VIA AFP)

Ils ne travailleront plus avec les institutions cinématographiques israéliennes "impliquées dans le génocide à Gaza" et le font savoir dans une lettre écrite au quotidien britannique The Guardian. "Ils", se sont quelque 1 500 acteurs, réalisateurs et professionnels internationaux du cinéma comme Olivia Colman, Javier Bardem, Tilda Swinton et Mark Ruffalo.

"En ce moment de crise où nombre de nos gouvernements autorisent le carnage à Gaza, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour répondre à cette complicité", écrivent-ils dans ce texte également signé par les réalisateurs Yorgos Lanthimos, Joshua Oppenheimer, Ava Du Vernay, Boots Riley, ou les actrices Ayo Edebiri, Julie Christie et Debra Winger. Cet appel au boycott cible "la complicité institutionnelle, pas l'identité", ni les individus de nationalité israélienne, précise la tribune.

Une réponse à un appel de cinéastes palestiniens

Cet engagement, à l'initiative du groupe Film Workers for Palestine, s'inspire du boycott culturel en Afrique du Sud à l'époque de l'apartheid, et notamment de "Filmmakers United Against Apartheid" ("Les cinéastes unis contre l'apartheid") lancé en 1987 par les réalisateurs Jonathan Demme et Martin Scorsese.

Il vise, concrètement, à cesser de collaborer avec des festivals, cinémas, diffuseurs et société de production coupables selon les signataires de "disculper ou justifier le génocide et l'apartheid". Ils citent par exemple le festival du film de Jérusalem ou celui de documentaires Docaviv, qui "continuent de collaborer avec le gouvernement israélien".

"La grande majorité des sociétés israéliennes de production et de distribution cinématographiques, des agents commerciaux, des cinémas et autres institutions cinématographiques n'ont jamais reconnu les droits internationaux reconnus du peuple palestinien dans leur intégralité", dénoncent-ils.

"Nous répondons à l'appel des cinéastes palestiniens, qui ont exhorté l'industrie cinématographique internationale à refuser le silence, le racisme et la déshumanisation", ajoutent-ils dans ce texte, qui compte aussi Ava DuVernay, Riz Ahmed et Josh O'Connor parmi les signataires.

Les initiatives se multiplient

Plusieurs lettres signées par des personnalités du cinéma, de la musique ou de la littérature ont été publiées depuis l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël et l'offensive dévastatrice israélienne lancée à Gaza en riposte.

Fin août, le collectif de cinéastes italiens Venice4Palestine avait exhorté le festival de la ville à "adopter une position claire et sans ambiguïté" contre les actions d'Israël, leur lettre récoltant 2.000 signatures dont celles de Guillermo del Toro ou Ken Loach.

Quelques mois plus tôt à Cannes, quelque 900 personnalités avaient signé une pétition pour dénoncer le "silence" sur le "génocide" à Gaza, dont la présidente du jury Juliette Binoche, Pedro Almodovar, Joaquin Phoenix ou Susan Sarandon.

L'attaque du 7 octobre 2023, menée par commandos du Hamas infiltrés dans le sud d'Israël, a entraîné la mort de 1 219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.  Les représailles israéliennes ont fait au moins 64 368 morts à Gaza, en majorité des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, mais dont les données sont jugées fiables par l'ONU. 

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