Festival de Cannes : "Il faut continuer à crier pour que le massacre à Gaza cesse", lance la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi, après la mort de la photojournaliste Fatma Hassouna

Fatma Hassouna, 25 ans, est morte le 16 avril à Gaza, tuée par un bombardement israélien, avec toute sa famille.

Article rédigé par franceinfo
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La réalisatrice Sepideh Farsi regarde un portrait de la photographe palestinienne Fatma Hassouna, le 5 mai 2025. (JOEL SAGET / AFP)
La réalisatrice Sepideh Farsi regarde un portrait de la photographe palestinienne Fatma Hassouna, le 5 mai 2025. (JOEL SAGET / AFP)

"Il faut continuer à crier pour que le massacre à Gaza cesse", lance jeudi 15 mai, sur France Inter la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi, après la mort de la photojournaliste Fatma Hassouna, qui est au cœur de son documentaire "Put Your Soul on Your Hand and Walk". Le film est projeté à Cannes dans la sélection ACID jeudi soir et sortira en salles en septembre.

Fatma Hassouna, 25 ans, est morte le 16 avril à Gaza, tuée par un bombardement israélien, avec toute sa famille. Seule sa mère a survécu. Dans une tribune publiée dans Libération mardi 13 mai, près de 400 personnalités du cinéma mondial ont salué sa mémoire et la présidente du jury du Festival de Cannes, Juliette Binoche, lui a rendu hommage lors de la cérémonie d'ouverture mardi. Fatma Hassouna devait se rendre au Festival.

"Moments graves dans l'humanité"

Sepideh Farsi se dit "très touchée" par ces hommages "mais mon chagrin est tellement grand, j'aurais préféré qu'elle soit là et que rien de tout cela ne se passe". "Il faut continuer à crier pour que ce massacre cesse. Il faut qu'on se centre, que le festival se centre plus sur notre humanité. Il y a des moments graves dans l'humanité, on en traverse un en ce moment", estime la réalisatrice.

"Il faut qu'il y ait un peu plus de prises de responsabilité face à la gravité des choses que les Gazaouis sont en train de vivre pour que ça cesse."

Sepideh Farsi

à franceinfo

Pour réaliser son documentaire, Sepideh Farsi a dialogué chaque semaine à distance avec Fatma Hassouna. Elle décrit "cette énergie, cette générosité, la force de vivre, cette joie de vivre malgré les conditions effroyables dans lesquelles elle vivait, comme tous les Gazaouis". Fatma Hassouna avait "un désir fort de découvrir, de voyager, d'échanger, de partager, d'apprendre", poursuit Sepideh Farsi. "Moi, je suis enfermée à l'extérieur de mon pays [elle a fui l'Iran quand elle avait 18 ans], elle, elle était enfermée à l'intérieur."

La réalisatrice iranienne décrit aussi une photojournaliste d'exception : "Elle avait un sens du cadre incroyable, une simplicité énorme et un regard très méticuleux. Un regard pas trafiqué, signe d'un grand photographe." Au fil du film, Sepideh Farsi s'est rendu compte que Fatma Hassouna avait faim, manquait de tout et allait de plus en plus mal. "Elle était un peu comme une ombre d'elle-même, je la voyais glisser. C'était la nourriture, la fatigue, les bombes, les drones..."

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