Condamnation de Gérard Depardieu : pour Juliette Binoche, l'acteur a été "désacralisé"

La présidente du jury du Festival de Cannes a commenté, mardi, la condamnation de Gérard Depardieu à 18 mois de prison avec sursis pour des agressions sexuelles sur un tournage.

franceinfo avec AFP

France Télévisions

Publié le 13/05/2025 17:58

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Juliette Binoche, présidente du jury du Festival, arrive pour une conférence de presse à Cannes, le 13 mai 2025. (IAN LANGSDON / AFP)

Juliette Binoche n'est pas à l'aise avec l'expression "monstre sacré". La présidente du jury du Festival de Cannes a été interrogée sur la condamnation de Gérard Depardieu pour agressions sexuelles mardi 13 mai. "L'association de monstre sacré m'a toujours gênée. Parce que d'abord, ce n'est pas un monstre, c'est un homme. Et qui a été désacralisé, apparemment, par des faits qui sont passés sous la justice", a déclaré Juliette Binoche lors de la conférence de presse du jury cannois, quelques heures avant la cérémonie d'ouverture du Festival.

"Une star de cinéma, c'est un homme. Un roi est un homme", a-t-elle ajouté, estimant que le sacré "ne nous appartient pas" : "Le sacré, il est au moment où il se passe quelque chose quand on crée, quand on joue, quand on met en scène." "Quand on est désacralisé comme il l'est en ce moment, ça veut dire que ça fait réfléchir sur le pouvoir de certaines personnes qui prennent le pouvoir. Et je pense que le pouvoir est ailleurs", a considéré l'actrice, qui a témoigné cette année de l'envers du décor devant une commission d'enquête parlementaire sur les violences dans la culture, dont le cinéma, créée dans les remous de la vague #MeToo.

"Le Festival est en phase avec ce qui se passe aujourd'hui"

Interrogée sur le nombre croissant de femmes réalisatrices et dans le jury du Festival de Cannes, Juliette Binoche a en outre estimé que "le Festival est de plus en plus en phase avec ce qui se passe aujourd'hui". Il "suit un mouvement, le mouvement de la vie sociale, politique, des changements qui se passent dans le monde, et parfois, il est précurseur et parfois, il suit. Ça dépend des sujets", a-t-elle relevé. "Notre vague de révolution #Metoo, elle a pris un certain temps pour arriver" mais "elle réagit très fortement dernièrement", a encore noté Juliette Binoche.