"Conjuring : l'heure du jugement", dernier tour de train fantôme pour la très rentable saga d’horreur

Croix qui se retournent, fantômes tapis dans les recoins sombres de vieilles maisons de banlieue américaine et esprits frappeurs en tout genre… Il est temps de retrouver une dernière fois le célèbre couple spécialiste des forces occultes.

Ed (Patrick Wilson) et Lorraine (Vera Farmiga) Warren reprennent du service pour Conjuring 4 : L’Heure du dernier jugement de Michael Chaves, en salles mercredi 10 septembre, dans cet ultime volet d’une saga horrifique qui dure depuis plus d’une décennie.

Les Warren, dont les aventures paranormales sont librement inspirées d'un couple américain qui a bel et bien existé, ont pris leur retraite. Leur vie est paisible et surtout normale : on fait des barbecues dans le jardin, et leur fille Judy (Mia Tomlinson) va se fiancer avec le maladroit mais touchant Tony (Ben Hardy).

Mais c’est sans compter sur un démon caché dans un sinistre miroir, qui martyrise une famille nombreuse à l’autre bout de la Pennsylvanie. Ce démon, les Warren l’ont déjà rencontré à leurs débuts : l’enfant que portait alors Lorraine a même failli y passer. Plus question de fuir : Ed et Lorraine n’ont pas d’autre choix que d’intervenir pour une ultime chasse — et cette fois-ci, leur fille Judy est de la partie.

Une saga qui a rapporté 2,2 milliards de dollars au total

Conjuring 4 entend clore la saga principale de ce que les producteurs appellent désormais le "Conjuringverse" : soit dix films dérivés, de près ou de loin, des aventures des Warren (Annabelle et La Nonne, entre autres), sur une idée originale de James Wan (Saw, Insidious).

Le défi est de taille pour Michael Chaves, déjà aux commandes du dernier Conjuring, du deuxième volet de La Nonne et de La Malédiction de la Dame blanche. En une décennie, le Conjuringverse est devenu la saga horrifique la plus rentable de l’histoire du cinéma : 2,2 milliards de dollars au total. Aux États-Unis, L’Heure du jugement est d’ores et déjà le meilleur démarrage au box-office de la saga.

Un adieu empreint de nostalgie

Point d’orgue de la série, le film est surtout empreint de nostalgie. Écrit comme une lettre d’adieu à ses personnages, Conjuring 4 est bercé de lumière et d’instants joyeux. Trop ? Dans ses moments d’horreur — devenus presque rares, tant les premiers volets en étaient saturés —, Michael Chaves reprend tous les poncifs qui les ont caractérisés : musique d’angoisse omniprésente, apparitions soudaines, poupées animées et formes qui se dessinent dans l’ombre.

En 2013, avec Conjuring : les dossier Warren, James Wan parvennait à redonner aux histoires de fantômes et aux possessions démoniaques leurs lettres de noblesses après des années 2000 marquées par la gloire du gore (dont il était d'ailleurs lui-même tête de proue à travers la saga Saw.)

Mais dix ans plus tard, le narratif peine à se réinventer. Servie toujours à la même sauce, les bonnes idées novatrices en moins, "l'heure du jugement" tant attendue n'arrive finalement jamais. Comble pour des chasseurs de fantômes : le film ne prend pas beaucoup de risques, pas même celui de blesser ses personnages. L’occasion d’un adieu en douceur, où l’on oublie presque qu’on était venu pour frissonner.

La fiche 

Genre : Horreur
Réalisateur : Michael Chaves
Avec : Vera Farmiga, Patrick Wilson, Mia Tomlinson
Pays : Etats-Unis
Durée : 2h
Sortie : 10 septembre 2025. Interdit aux moins de 12 ans.
Distributeur : Warner Bros.
Synopsis : Alors qu’ils espéraient une nouvelle vie, Ed et Lorraine Warren se voient impliqués dans une dernière enquête…qu’ils n’auraient jamais dû accepter. Dans la maison de la famille Smurl, un mal ancien les attend. Un ennemi qu’ils croyaient à jamais enfoui... Découvrez comment les Warren ont affronté le cas le plus maléfique de leur carrière, inspiré de faits réels qui ont terrorisé l’Amérique.