Crise du cinéma : "Une fois, on était que toutes les deux dans la salle", désespèrent des cinéphiles dans la Drôme
Entre être tranquillement installé sur son canapé et se déplacer dans une salle, les Français semblent avoir fait leur choix depuis la crise du Covid. La fréquentation des salles obscures est à son plus bas niveau historique, comme ici à Valence.
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"On n'y va plus trop", reconnaît Cassandra. "C'est très rare, renchérit son compagnon, genre une fois par mois maintenant, et encore…". Le chemin jusqu'au cinéma, Cassandra et Walid, un couple d'une vingtaine d'années qui habite à Valence (Drôme) , l'ont perdu de vue depuis plusieurs mois. Environ un tiers des spectateurs manquent en effet toujours à l'appel dans les salles obscures qui ont connu un mois de septembre noir avec 7,32 millions d'entrées, le plus bas depuis que les années 1980 et le début des statistiques - à l'exception de 2020.
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"Ça joue Disney+, Amazon Prime, Netflix... s’excuse presque Walid. Là, on est posé chez nous. En plus, ces films sortent quelques mois après", plaide-t-il. Un nouvel accord concernant la sortie d’un film sur grand écran a en effet été signé le 24 janvier dernier. Désormais en effet, Canal+ peut diffuser un film six mois après sa sortie en salles et les plateformes n’attendent plus que 15 ou 17 mois au lieu de 36 auparavant.
Cassandra et Walid vivent pourtant dans une ville qui possède deux cinémas, un classé Art et essai en plein centre, et le multiplexe Pathé à la sortie de Valence, qui reconnaît, par la voix de son directeur Alexandre Flubacker, avoir perdu une partie de la clientèle d'avant Covid.
"Une année complète, on était sur 650 000 entrées. Sur cette année, on est sur une fréquentation de l'ordre de 300 000 entrées à fin août."
Alexandre Flubacker, directeur du multiplexe Pathé Valenceà franceinfo
Pour Alexandre Flubacker, "les gens doivent se réhabituer à venir au cinéma". Mais il ne désespère pas. "On le verra sur 2023 parce qu'il y a quand même une très belle année qui se profile avec beaucoup de films intéressants. On pourra voir justement si les gens reviennent complètement ou à quel niveau on peut se situer."
Nouvelles pratiques culturelles ou le temps de se réhabituer ?
Les changements d'habitudes culturelles, les clients, même fidèles, croisés dans le hall du multiplexe de Valence, ne peuvent que les constater. "Une fois, on était que toutes les deux dans la salle", expliquent deux femmes. "On y va quand même assez souvent parce qu'on aime ça. Mais mon père, par exemple, qui aimait beaucoup, y va de moins en moins car il a tout à disposition chez lui, donc ça doit faire un gros coup au cinéma", convient un adolescent. "Il faut se battre effectivement pour maintenir ses salles. Il faut faire la promo pour le cinéma", lance un homme âgé.
Au cinéma d’Art et d’essai, Le Navire, cinq salles en centre-ville, le patron et programmateur Rémi Labé redouble d'efforts pour faire venir des clients. Son arme, l'organisation de soirées-événement autour des films. "Depuis début septembre, on a fait le plein déjà plusieurs fois, ce qui est bien et n'était pas arrivé depuis un petit moment. Par exemple, pour un événement autour d’un film comme À la folie, avec le centre hospitalier psychiatrique, avec des associations autour de la psychiatrie qui viennent, venir en salle, peut apporter vraiment quelque chose de plus", défend-il.
Le cinéma de centre-ville de Valence espère finir l'année avec un compteur à 84 000 entrées, contre 117 000 en 2019. Ce sera tout de même un tiers de spectateurs en moins par rapport à une année qui était certes une année record où on ne parlait alors ni de virus ni d'inflation.
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