Toyotaro, mankaga de "Dragon Ball Super" à la Japan Expo de Paris : "L'œuvre d'Akira Toriyama ne doit pas se terminer"
Le dessinateur japonais du manga "Dragon Ball Super" est à Paris pour la Japan Expo, qui se tient jusqu'au dimanche 6 juillet. Le successeur du mythique Akira Toriyama revient sur son parcours, ses projets et l'avenir de la licence au succès mondial.
Il y a 10 ans jour pour jour, le 5 juillet 2015, la licence la plus célèbre du manga fêtait le retour de sa série animée avec la première diffusion de Dragon Ball Super. Une suite directe de Dragon Ball Z, rendez-vous phare des années 90, très attendue par les fans du monde entier après de longues années d'absence. Dans le même temps, le père de la licence, Akira Toriyama, adoubait Toyotaro en tant que successeur pour dessiner le manga papier.
Le mangaka japonais, fan historique de Son Goku et toute sa bande de héros, est présent à Paris depuis jeudi et jusqu'à dimanche, pour rencontrer le public de la Japan Expo en compagnie de l'éditeur Kazuhiko Torishima. Pour l'une de ses rares apparitions en Europe, le successeur de "maître Toriyama", âgé de 47 ans, a répondu aux questions de franceinfo sur son parcours, la mort de son "sensei" en mars 2024 et l'avenir de Dragon Ball.
franceinfo : Toyotaro, vous n'êtes venu en France qu'une fois auparavant, quels souvenirs gardez-vous de votre visite à Paris ?
Toyotaro : La première fois que je suis venu en France, j'étais étudiant, je suis venu en touriste. J’étais alors enchanté de voir en vrai la tour Eiffel, l’Arc de Triomphe, le Musée du Louvre, Notre-Dame bien sûr, des monuments que je n'avais vus qu'à la télévision jusqu'alors.
Qu'est-ce qui vous a motivé à venir à la rencontre de vos fans en France ?
Toyotaro : Monsieur Kazuhiko Torishima, l'ancien responsable éditorial d'Akira Toriyama, était invité à cet événement à Paris pour parler du manga. Il m'a proposé de venir avec lui et cela m'a bien tenté. Le fait que la France soit le 2e plus gros pays consommateur de mangas dans le monde après le Japon est pour moi une grosse surprise. Je trouve ça assez fascinant. J’apprécie que cette culture soit autant acceptée ici.
"Akira Toriyama était tout pour moi"
Toyotarosur la mort du créateur de "Dragon Ball" en 2024
Au vu de la popularité mondiale de "Dragon Ball", mesurez-vous l'admiration et l'attente que vous suscitez pour le public de la Japan Expo ?
Toyotaro : Oui j'en ai conscience, parce que sur les réseaux sociaux j'ai énormément de posts et de commentaires de fans. Certains viennent du Japon bien sûr, mais il y en a également beaucoup de l'étranger. Et c'est ce qui me fait réaliser qu'il y a beaucoup de gens dans le monde qui s'intéressent à ce que je fais.
Le public connaît votre travail, moins votre personnalité. Cultivez-vous une part de mystère autour de vous ?
Toyotaro : Ce n'est pas une intention particulière de ma part de cacher qui je suis. Bien sûr, j'ai un nom de plume, je ne donne pas beaucoup d'informations sur moi-même, mais c'est le cas pour beaucoup d'artistes et de mangakas japonais. Ce n'est pas vraiment quelque chose que je fais consciemment.
Quels sont vos premiers souvenirs du manga "Dragon Ball", quel est le premier contact que vous avez eu avec la licence ?
Toyotaro : Quand j'étais jeune, ma première rencontre avec Dragon Ball est passée par l’animation. Je ne lisais pas encore le manga. J’ai adoré et j’ai ensuite acheté le magazine Weekly Shonen Jump qui prépubliait Dragon Ball. Il y avait un épisode de combat entre Vegeta et Goku. Et je suis devenu complètement accro.
""Dragon Ball" ne doit pas finir"
Toyotaro
Comment avez-vous été repéré par Akira Toriyama ?
Toyotaro : Je voulais dessiner du Dragon Ball. À l’époque il y avait des jeux de cartes que les gens utilisaient dans les salles d'arcade, et je dessinais les personnages principaux. Je suis allé voir l'éditeur japonais Shueisha pour montrer mes travaux. Et j'ai commencé à travailler dans ce milieu. Et de fil en aiguille, j'ai été en contact avec le "sensei" (Akira Toriyama), le créateur de Dragon Ball, et j'ai commencé à travailler avec lui sur le manga Dragon Ball Super en 2015, sur le projet "La Résurrection de F.".
Quel rôle a joué pour vous Akira Toriyama durant vos 9 années de collaboration ?
Toyotaro : (ému) Je ne trouve pas les mots. Il était vraiment mon mentor, mon maître, il était tout pour moi.
Votre maître s'est éteint en mars 2024. Comment avez-vous vécu sa disparition ?
Toyotaro : J'ai été surpris. Partir aussi tôt (à 68 ans), c'était incroyable. Je ne m’y attendais pas. Et pendant un moment, j’étais un peu perdu, je ne savais plus trop quoi faire. Il y a eu beaucoup de messages de réconfort à travers les réseaux sociaux, des gens du monde entier. Même si j’étais proche de lui et que je le connaissais, je me suis senti comme un parmi des millions de fans dans le monde à être triste qu'il nous ait quittés. Ma tristesse ne pouvait pas être plus grande que celle des autres.
L'héritage d'Akira Toriyama vous semble-t-il lourd à porter aujourd'hui ou êtes-vous plutôt fier de pouvoir poursuivre son œuvre ?
Toyotaro : Il y a beaucoup de pensées qui traversent mon esprit. Pour simplifier, je pense que Dragon Ball ne doit pas finir. Cette œuvre doit continuer. Je ne suis pas seul à travailler dessus, il y a beaucoup de monde. C'est la force des fans du monde entier qui fait que cette œuvre est aussi aimée et pourra se poursuivre. Aujourd'hui, il faut qu'on soit tous ensemble pour qu'elle continue à exister.
"Dragon Ball" est-il selon vous la référence numéro 1 du manga dans le monde ? Quel est le secret de son succès ?
Toyotaro : Bien sûr, pour moi, Dragon Ball est le manga numéro 1 au monde. Son succès réside dans une histoire qui est simple dans le bon sens du terme. Quand il y a un combat, il n’y a pas besoin de lire un pavé de texte pour comprendre. Cela rend la série abordable pour tous, qui que vous soyez et où que vous habitiez dans le monde. La simplicité de l’œuvre, c’est vraiment sa force.
"C'est un combat permanent"
Toyotarosur ses 10 ans en tant que mangaka de "Dragon Ball Super"
Quel est votre personnage favori ? Et celui que vous êtes le plus fier d’avoir créé ?
Toyotaro : Moi, mon personnage préféré, c’est Granola car quand je l’ai dessiné et présenté à Akira Toyirama, il a dit “ok” direct, “c’est top, vas-y continue". Et celui que je suis le plus fier d'avoir créé, c'est Black Freezer (nouvelle transformation d'un des principaux antagonistes de la série, NDLR).
Quel bilan tirez-vous de ces 10 ans en tant que dessinateur du manga "Dragon Ball Super" et quels sont les projets que vous rêvez d'accomplir aujourd'hui ?
Toyotaro : Les débuts, c'était il y a 10 ans. Depuis, j'ai évolué et je veux continuer d'évoluer. C'est un combat permanent. Je veux continuer d'améliorer mes dessins, mes scénarios. En tant que mangaka, j'essaye en permanence de faire mieux et de me surpasser. J’aimerais à l’avenir avoir plusieurs approches, essayer de faire des mangas plus rigolos et améliorer mes compétences dans les histoires. C'est mon objectif.
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